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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #139. Disturbing Behavior

© 1998 - MGM Distribution Co. / Columbia Pictures

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !



#139. Comportements Troublants de David Nutter (1998)

Les teen movies fantastiques des 90s, mis à part quelques réussites indiscutables (Scream et The Faculty en tête), ont souvent - et injustement - été fustigés à l'époque, parfois à raison dans le sens où ils sont principalement le fruit d'une production à la chaine visant à user jusqu'à la moelle un filon hautement productif.
Pourtant, certaines de ces bandes faites avant tout pour squatter les vidéoclubs méritent une - petite - révision et Disturbing Behavior - Comportements Troublants - de David Nutter fait clairement partie de ceux-là, petite pièce de science-fiction paranoïaque avec ce qu'il faut de surcharge hormonale, de cynisme dégoulinant et de cohérence relative (comme tout script concocté par les wannabe Kevin Williamson qui sombrent désormais dans l'oubli) pour satisfaire un public évidemment peu exigeant - mais qu'il ne faut pas prendre pour une courge non plus.

Sorte de rejeton totalement assumé de The Stepford Wives et Vol au-dessus d'un nid de coucou - toute propension gardée - sauce lycée, la péloche scrute les aléas d'un James Marsden pas encore cyclope, qui à la suite du suicide de son grand frère quitte son Chicago natal pour la ville côtière de Cradle Bay, aka Bisounours Land.
Une petite bourgade de l'Utah où la vision d'une élite adolescente utopique expurgée de tous ses excès hormonaux (violence, désir, sexe,...), est férocement implantée dans la communauté (les rubans bleus, fruit des expériences radicales sur la modification du comportement du Dr Caldicott/Bruce Greenwood), à quelques exceptions près : un Nick Stahl n'ayant pas encore récupéré la défroque apocalyptique de John Connor, et une Katie Holmes bien, bien loin de Capeside.

© 1998 - MGM Distribution Co. / Columbia Pictures

N'arrivant pas du tout à s'intégrer dans cet univers férocement hiérarchisé, le môme va vite perdre pied lorsque son nouveau BFF sous-marijuana va devenir à son tour un ruban bleu et voir son potentiel se " développer ", aux côtés de gamins/zombies câblés et mécaniquement heureux qui se lancent dans des aventures aussi dynamiques que des meurtres, des violences en groupe où des explosions de boutiques.
Seul William " Fucking " Sadler en concierge d'école faussement lunaire et fumeur de rats, lui viendra en aide dans sa vendetta pour sauver sa peau et celle de ses proches...

Aussi pétri de charme qu'il est dispersé et parfois ridiculeusement ridicule (cette enquête centrale réglée en deux temps, trois mouvements), Comportements Troublants et sa durée de vie épurée (à peine une heure et quart au compteur, hors générique de fin), n'en est pas moins une modeste petite bisserie inoffensive qui fait joliment son office, sorte de sous-épisode de X-Files/Twin Peaks-esque cornaqué avec générosité et une efficacité brute, le tout embaumé dans une B.O joliment tripante.
Rien ne déborde du cadre, sauf peut-être la performance savoureusement borderline d'un Stahl habité (qui sauve clairement le film et sert de vrai poil à gratter du confort normalisé qui habite l'intrigue et les performances de la distribution), mais un teen movie qui questionne - même légèrement - l'éducation (scolaire comme parentale, avec des parents préférant finalement avoir un zombie poli et docile qu'un ado rebelle qui exprime trop sa personnalité) et le conformisme autant que la violence sous-jacente d'une Amérique faussement puritaine, est-il foncièrement mauvais ?
Evidemment que non...


Jonathan Chevrier


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