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[CRITIQUE] : Jungle Rouge


Réalisateurs : Juan José Lozano et Zoltan Horvath
Avec : Álvaro Bayona, Vera Mercado, Patricia Tamayo,...
Distributeur : New Story
Genre : Animation.
Nationalité : Suisse.
Durée : 1h32min

Synopsis :
Mars 2008. Dans la jungle colombienne, la plus vieille guérilla communiste au monde vit ses derniers instants. Raul Reyes, numéro 2 des FARC, est tué dans un bombardement par l'armée colombienne et la CIA. Il laisse derrière lui un document inouï : dix ans de correspondance où se croisent tous les acteurs du conflit, témoignage d'une lutte acharnée pour la révolution.



Critique :


Le cinéma d'animation est sans doute (assurément) le seul giron du septième art capable de continuellement se renouveler et surprendre - agréablement où non - le spectateur, ne serait-ce que par la pluralité incroyable par laquelle il peut s'exprimer, mais aussi sa faculté de pouvoir aborder tous les sujets, même les plus difficiles voire improbables, expurgé qu'il est des contraintes d'un cinéma fait de prises de vues réelles.
En ce sens, le gentil OFNI qu'incarne Jungle Rouge de Juan José Lozano et Zoltan Horvath n'aurait sans doute pas été le même dans une facture dite plus traditionnelle, l'animation résolument complexe (fruit d'un mélange nébuleux entre prise de vues basiques avec des comédiens devant un fond vert, rotoscopie et séquences dessinées) venant " adoucir " un sujet passablement... houleux.

Copyright New Story

En effet, le tandem de cinéastes s'attachent à conter, à partir de milliers de mails échangés sur plusieurs années, la vie et l'oeuvre de l'une des figures marquantes des Farc - Forces armées révolutionnaire de Colombie -, le porte-parole/numéro 2 de groupe de guérilla communiste Raúl Reyes, dont le CV gentiment gratiné (prises d'otages - dont Ingrid Bétancourt, présente ici -, meurtres et assassinats politiques, trafic de drogues,...) met tout de suite dans l'ambiance.
D'autant que le parti pris de Lozano et Horvath est de le montrer comme une figure ambivalente au coeur de ses dernières heures, totalement aveuglé par des idéaux dogmatiques qu'il pense/sait juste et qu'il ne remet jamais en question, aussi conscient soit-il pourtant des exactions commises par des Farc dont l'isolement au coeur de la jungle, fait qu'ils sont autant des loups pour les autres que pour eux-mêmes.
Déroutant jusque dans son approche fascinée à la lisière du documentaire - même lorsque son sujet devient totalement déconnecté de la réalité -, qui se veut au plus près d'une jungle qui étouffe et dévore, un peu comme l'aspect sensorielle de l'expérience en fait de même sur la narration et la retranscription historique.
Un OFNI donc, dans tout ce que cela implique.


Jonathan Chevrier


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