[CRITIQUE] : Karnawal
Réalisateur : Juan Pablo Félix
Acteurs : Martin López Lacci, Alfredo Castro, Mónica Lairana, Diego Cremonesi,...
Distributeur : Bodega Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Norvégien, Mexicain, Chilien, Brésilien, Argentin.
Durée : 1h37min.
Synopsis :
Pendant le carnaval andin, à la frontière entre l’Argentine et la Bolivie, un jeune danseur de Malambo, Cabra, se prépare pour la compétition la plus importante de sa vie. Lorsque son père, El corto, ancien détenu et voleur de grand chemin, revient, il met tout en péril…
Critique :
Pour son premier long-métrage de fiction, le wannabe réalisateur Juan Pablo Félix adopte la même approche énergique et franche que peut adopter son jeune protagoniste pour pratiquer son bien-aimé et salvateur exutoire, la danse malambo (une danse traditionnelle complexe et rythmée issue d'Argentine).
Entre le drame réaliste et social croquant le récit initiatique bouleversé d'un ado qui cherche à trouver sa place dans une cellule famiale éclatée et malade, et le thriller tendu mâtiné de western à l'ancienne, notamment dans ses rapports de force viriles entre ses protagonistes; Karnawal pose ses caméras dans les terres brûlantes du nord de l'Argentine - à la frontière bolivienne - et colle aux basques du jeune homme au visage d'ange Cabra, dont le quotidien sous tension l'enferme dans un cocon constant d'angoisse et de chaos, entre une mère dont l'amant n'a aucune bienveillance à son égard, et un père taulard/braqueur qui n'a jamais vraiment cherché à assumer sa paternité.
Avec authenticité, Félix capture à la fois la rébellion sombre de l'adolescence qui tiraille Cabra que le mélange instable d'incertitude et de prise de risque qui caractérise le no man's land entre la fin de l'enfance et l'arrivée brutale dans l'âge adulte, dans une Argentine où la criminalité est la seule porte de sortie pour lutter contre la précarité et la pauvreté.
Tout le coeur du film réside dans son appréhension de la vie d'adulte et sa manière de dépasser les modèles adultes défaillants qui habitent son quotidien, excepté peut-être une mère tout aussi tiraillée que lui, par les figures masculines autour d'elle (un fils rebelle, un amant dominant et un mari - superbe Alfredo Castro - criminel qui brille par son absence).
Donnant un sens au moindre geste et au moindre regard, poignant dans sa dynamique père/fils (le premier s'enfonce toujours un peu plus dans la criminalité en même temps qu'il tente d'extraire son fils de ce même monde) aussi bien qu'il est bouillant dans sa découverte enthousiasmée d'une tradition artistique locale (les scènes de danse sont les plus impressionnantes et marquantes du film), Karnawal, peut-être trop ambitieux pour son bien, n'en reste pas moins un premier effort prenant et soigné sur une figure adolescente en pleine construction dans un monde aussi troublé que peut l'être sa cellule familiale.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Martin López Lacci, Alfredo Castro, Mónica Lairana, Diego Cremonesi,...
Distributeur : Bodega Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Norvégien, Mexicain, Chilien, Brésilien, Argentin.
Durée : 1h37min.
Synopsis :
Pendant le carnaval andin, à la frontière entre l’Argentine et la Bolivie, un jeune danseur de Malambo, Cabra, se prépare pour la compétition la plus importante de sa vie. Lorsque son père, El corto, ancien détenu et voleur de grand chemin, revient, il met tout en péril…
Critique :
Avec force et authenticité, #Karnawal capture à la fois la rébellion sombre de l'adolescence qui tiraille son jeune héros, que le mélange instable d'incertitude et de prise de risque qui caractérise le no man's land entre la fin de l'enfance et l'arrivée brutale dans l'âge adulte pic.twitter.com/Ch1gRi1wWl
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 8, 2022
Pour son premier long-métrage de fiction, le wannabe réalisateur Juan Pablo Félix adopte la même approche énergique et franche que peut adopter son jeune protagoniste pour pratiquer son bien-aimé et salvateur exutoire, la danse malambo (une danse traditionnelle complexe et rythmée issue d'Argentine).
Entre le drame réaliste et social croquant le récit initiatique bouleversé d'un ado qui cherche à trouver sa place dans une cellule famiale éclatée et malade, et le thriller tendu mâtiné de western à l'ancienne, notamment dans ses rapports de force viriles entre ses protagonistes; Karnawal pose ses caméras dans les terres brûlantes du nord de l'Argentine - à la frontière bolivienne - et colle aux basques du jeune homme au visage d'ange Cabra, dont le quotidien sous tension l'enferme dans un cocon constant d'angoisse et de chaos, entre une mère dont l'amant n'a aucune bienveillance à son égard, et un père taulard/braqueur qui n'a jamais vraiment cherché à assumer sa paternité.
Copyright Bodega Films |
Avec authenticité, Félix capture à la fois la rébellion sombre de l'adolescence qui tiraille Cabra que le mélange instable d'incertitude et de prise de risque qui caractérise le no man's land entre la fin de l'enfance et l'arrivée brutale dans l'âge adulte, dans une Argentine où la criminalité est la seule porte de sortie pour lutter contre la précarité et la pauvreté.
Tout le coeur du film réside dans son appréhension de la vie d'adulte et sa manière de dépasser les modèles adultes défaillants qui habitent son quotidien, excepté peut-être une mère tout aussi tiraillée que lui, par les figures masculines autour d'elle (un fils rebelle, un amant dominant et un mari - superbe Alfredo Castro - criminel qui brille par son absence).
Donnant un sens au moindre geste et au moindre regard, poignant dans sa dynamique père/fils (le premier s'enfonce toujours un peu plus dans la criminalité en même temps qu'il tente d'extraire son fils de ce même monde) aussi bien qu'il est bouillant dans sa découverte enthousiasmée d'une tradition artistique locale (les scènes de danse sont les plus impressionnantes et marquantes du film), Karnawal, peut-être trop ambitieux pour son bien, n'en reste pas moins un premier effort prenant et soigné sur une figure adolescente en pleine construction dans un monde aussi troublé que peut l'être sa cellule familiale.
Jonathan Chevrier