[SƎANCES FANTASTIQUES] : #73. Dawn of the Dead
Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's (et même les plus récents); mais surtout montrer un brin la richesse des cinémas fantastique et horrifique aussi abondant qu'ils sont passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !
#73. L'armée des morts de Zack Snyder (2004)
S'attaquer au sacro-saint cinéma de genre pour son premier passage derrière la caméra est une chose assez commune pour un wannabe cinéaste, mais vouloir remaker rien de moins que l'une des péloches phares du cinéma horrifique - voire même un classique intouchable, tout court -, à une époque ou les relectures désolantes submergeaient nos salles obscures; c'est ce qu'on appelle du suicide pur et simple.
Mais Zack Snyder en a une grosse paire visiblement, et à défaut d'avoir pu concrétiser son S.W.A.T. en mode rated R (finalement policé pour être un petit actionner plus où moins burné, chapeauté par le plus malléable Clark Johnson), le bonhomme n'avait pas eu peur de s'attaquer au monument Zombie du regretté George A. Romero, pour opérer son baptême du feu avec un James Gunn fraichement échappé de Troma (mais aussi des deux scripts de Scooby-Doo signé Raja Gosnell, sacrée casserole) au scénario.
Exit le propos politique et le réquisitoire sociétal du film original (on oublie les parallèles édifiant entre les zombies et les hommes, idem pour la charge féroce contre le consumérisme abusif de la société contemporaine), le remake ne conserve que sa trame de huis-clos/survival gore et anxiogène au coeur d'un centre commercial, et privilégie clairement l'action à plein régime (quitte à ne jamais donner les raisons ni les liants de cette apocalypse), plongeant son auditoire jusqu'au menton dans un cauchemar tétanisant où No Future se crie dans le sang.
Jubilatoire as hell (ça charcle du zombie sans remords et ça enchaine les head shots avec une frénésie incroyable), aussi réussi et imposant que le film original - voire même un poil meilleur sur de nombreux points -, la vision de Snyder prend même toute son ampleur dans son director's cut plus long et percutant (la brutalité voit son impact décuplé et les personnages, par de petites et subtiles touches, se voient offrir un supplément de profondeur salvateur)
Petit bijou d'horreur tétanisante à l'énergie aussi hargneuse que sa violence est explosive, où les zombies - rapides et affamés - filmés caméra à l'épaule, symbolise l'apocalypse dans ce qu'il a de plus implacable; L'armée des morts trompe son statut de trahison au même titre que Massacre à la Tronçonneuse de Marcus Nispel et Evil Dead de Fede Alvarez, pour incarner une relecture aussi fascinante et respectueuse que savoureusement monstrueuse et amorale.
Et même si cela shoote dans tous les sens pour survivre au coeur du chaos (l'ouverture, sèche et tétanisante, met clairement dans l'ambiance), Snyder s'échine à ne jamais laisser de côté ses protagonistes, attachants et empathiques, incarnés avec conviction par une jolie galerie de talents (les trop rares Sarah Polley et Ving Rhames en tête).
Un remake démentiel, jouissif et ultra-physique qui certes ne s'imposait pas dans l'esprit des aficionados de cinéma de genre (à la différence d'une Hollywood qui n'a eu de cesse de déterrer les tombes de ses franchises horrifiques, pour les relancer toutes les décennies), mais qui a su se forger dès sa sortie le statut de put*** de référence qu'il mérite totalement.
Jonathan Chevrier
#73. L'armée des morts de Zack Snyder (2004)
S'attaquer au sacro-saint cinéma de genre pour son premier passage derrière la caméra est une chose assez commune pour un wannabe cinéaste, mais vouloir remaker rien de moins que l'une des péloches phares du cinéma horrifique - voire même un classique intouchable, tout court -, à une époque ou les relectures désolantes submergeaient nos salles obscures; c'est ce qu'on appelle du suicide pur et simple.
Mais Zack Snyder en a une grosse paire visiblement, et à défaut d'avoir pu concrétiser son S.W.A.T. en mode rated R (finalement policé pour être un petit actionner plus où moins burné, chapeauté par le plus malléable Clark Johnson), le bonhomme n'avait pas eu peur de s'attaquer au monument Zombie du regretté George A. Romero, pour opérer son baptême du feu avec un James Gunn fraichement échappé de Troma (mais aussi des deux scripts de Scooby-Doo signé Raja Gosnell, sacrée casserole) au scénario.
Exit le propos politique et le réquisitoire sociétal du film original (on oublie les parallèles édifiant entre les zombies et les hommes, idem pour la charge féroce contre le consumérisme abusif de la société contemporaine), le remake ne conserve que sa trame de huis-clos/survival gore et anxiogène au coeur d'un centre commercial, et privilégie clairement l'action à plein régime (quitte à ne jamais donner les raisons ni les liants de cette apocalypse), plongeant son auditoire jusqu'au menton dans un cauchemar tétanisant où No Future se crie dans le sang.
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Jubilatoire as hell (ça charcle du zombie sans remords et ça enchaine les head shots avec une frénésie incroyable), aussi réussi et imposant que le film original - voire même un poil meilleur sur de nombreux points -, la vision de Snyder prend même toute son ampleur dans son director's cut plus long et percutant (la brutalité voit son impact décuplé et les personnages, par de petites et subtiles touches, se voient offrir un supplément de profondeur salvateur)
Petit bijou d'horreur tétanisante à l'énergie aussi hargneuse que sa violence est explosive, où les zombies - rapides et affamés - filmés caméra à l'épaule, symbolise l'apocalypse dans ce qu'il a de plus implacable; L'armée des morts trompe son statut de trahison au même titre que Massacre à la Tronçonneuse de Marcus Nispel et Evil Dead de Fede Alvarez, pour incarner une relecture aussi fascinante et respectueuse que savoureusement monstrueuse et amorale.
Et même si cela shoote dans tous les sens pour survivre au coeur du chaos (l'ouverture, sèche et tétanisante, met clairement dans l'ambiance), Snyder s'échine à ne jamais laisser de côté ses protagonistes, attachants et empathiques, incarnés avec conviction par une jolie galerie de talents (les trop rares Sarah Polley et Ving Rhames en tête).
Un remake démentiel, jouissif et ultra-physique qui certes ne s'imposait pas dans l'esprit des aficionados de cinéma de genre (à la différence d'une Hollywood qui n'a eu de cesse de déterrer les tombes de ses franchises horrifiques, pour les relancer toutes les décennies), mais qui a su se forger dès sa sortie le statut de put*** de référence qu'il mérite totalement.
Jonathan Chevrier