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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #151. Semaine du 28 novembre au 4 décembre


Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.


Semaine du 28 Novembre au 4 Décembre.




Dimanche 28 Novembre. Scandale de Jay Roach sur France2.

Aprés avoir été évincée de la chaine Fox News, Gretchen Carlson décide de poursuivre le patron de la chaine, l’influent Roger Ailes, pour harcèlement sexuel. Une accusation qui va briser la loi du silence au sein des couloirs et entrainer l’émergence d’autres témoignes de journalistes femmes dont Megyn Kelly et la jeune et ambitieuse Kayla Pospisil.

Basé sur les accusations ayant entrainé la disgrâce Roger Ailes, Scandale se présente comme un vrai film d’aliénation. Comment un système peut se créer ? et surtout perdurer dans le temps ? Pour y répondre, Jay Roach va passer les faits sous son microscope et mettre à jour toute l’immondice du patriarcat. La pression mentale, la peur, la victimisation, le système de domination, l’exaltation des jalousies pour dresser les femmes entres elles, tout est mis à nu, déstructuré pour mieux que son spectateur appréhende toute la complexité de ces sujets. Il est vrai que dans un premier temps tout semble légèrement désinvolte. Le cinéaste use d’une narration très Adam McKay pour capter l’attention, ne jamais tomber dans le drame pur, mais plus dans un objet dont l’enrobage pop cache toute l’amertume de ce qui est dénoncer. Et c’est là certainement toute la richesse du long-métrage.



Mardi 30 Novembre. La Riviere Rouge de Howard Hawks sur C8.

Tom Dunson et son vieux compagnon Groot quittent la caravane qu’ils suivaient pour se diriger vers le Texas, afin d’y élever du bétail et faire fortune. Dunson abandonne une femme du convoi, qu’il aimait pourtant. Quelques jours après, Tom et Groot recueillent un gamin, Matthew Garth, unique survivant de la caravane anéantie par les Indiens. Quatorze ans plus tard, Tom Dunson a construit son empire du bétail, mais ne trouve aucun acquéreur dans un Sud appauvri par la guerre de Sécession. Son dernier espoir de faire fortune est de conduire son troupeau de dix mille bêtes pour le vendre dans le Missouri, une folle expédition jamais tentée auparavant…

Oui, La Riviere Rouge a tous les ingrédients du western. Mais Howard Hawks propulse son œuvre dans des recoins bien plus passionnants. En effet, le cinéaste trouve dans ce récit ample, voir ambitieux, un propos sur la notion même d’héritage. Dans ce portrait dont émergent deux figures, Tom et Matthew, c’est deux époques qui s’affrontent. Deux Amérique même. Celle des débuts où tout n’est que violence, force et appropriation de l’autre et ce nouveau pays, celui qui croit en la démocratie, qui préfère les villes aux étendues désertiques. Comme toujours, le grand western et celui qui parvient a dépasser les codes de son genre pour offrir un portait des États-Unis, en montrer la fabrication parfois douloureuse, souvent violente, mais toujours passionnante.



Jeudi 2 Decembre. Ocean’s Thirteen de Steven Soderberg sur TFX.

Danny Ocean et sa bande ne pouvaient avoir qu’un seul motif pour tenter leur braquage le plus audacieux à ce jour : sauver un des leurs. Mais la chance ne suffit pas toujours lorsque l’on veut faire sauter « The Bank »... Le cruel propriétaire de casino Willy Bank ne s’attendait pas à une telle riposte lorsqu’il trahit en envoya l’ami et mentor de Danny, Reuben Tishkoff. Mauvais, très mauvais calcul, car Danny rameute ses fidèles complices pour infliger à Bank un châtiment exemplaire le soir de l’inauguration de son nouveau casino, The Bank.


Je pense qu’après trois semaines vous l’avez compris, j’aime la trilogie Ocean’s. Tellement. Et ce troisième opus ne fait pas exception, j’avais la semaine dernière défendu le Twelve souvent mésestimé, et je m’en fais faire de même pour le Thirteen. Il faut reconnaitre que ce troisième opus est généralement mieux accueilli que le second, certainement car il marque un retour aux sources. Soderbergh s’attaque ainsi a faire un autoremake, mais attention un autoremake malin. Car, oui, l’histoire est sensiblement là même, mais alors où réside le charme ? Dans ses personnages, auquel on est maintenant attaché, mais aussi dans les choix de Soderbergh. Là où Eleven était un film nocturne, à la coolitude toute en retenue, le Thirteen est majoritairement diurne, à la coolitude assumée. Mais surtout, il délaisse l’imagerie habituelle de Vegas, présente dans le Eleven pour filmer la ville de façon plus aride, replaçant la ville dans son contexte : le desert. C’est pour tout cela, et plus encore que j’aime Thirteen, et par extension que j’aime cette saga.


Thibaut Ciavarella 

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