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[CRITIQUE] : Clifford

Réalisateur : Walt Becker
Avec : Jack Whitehall, Darby Camp, Tony Hale, John Cleese,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Comédie, Aventure, Famille.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h37min

Synopsis :
Emily Elizabeth, une jeune collégienne, reçoit en cadeau de la part d’un magicien un adorable petit chien rouge. Quelle n’est pas sa surprise quand elle se réveille le lendemain dans son petit appartement de New York face au même chien devenu … géant ! Sa mère, qui l’élève seule, étant en voyages d’affaires, Emily s’embarque avec son oncle Casey, aussi fantasque qu’imprévisible, dans une aventure pleine de surprises et de rebondissements à travers la Grosse Pomme. Adapté du personnage adoré de la célèbre série de livres Scholastic, Clifford va donner au monde une grande leçon d’amour !



Critique :


Alors que les chaînes de télévision nous abreuve plus que de raison de téléfilms de noël tous plus ou moins (surtout moins) défendable, au point que l'overdose de guimauve pointait déjà salement son nez dès les premières heures de novembre, difficile de se motiver pour aller en découvrir un dans une salle obscure, surtout quand il semble - de prime abord - ne vouloir contenter que les plus jeunes.
D'autant que, pour charger la besace de la démotivation, les spectateurs français que nous sommes ne sont pas forcément initiés au personnage de Clifford The Big Red Dog, issu des livres et de la plume du regretté auteur Norman Bridwell, et dont cette adaptation signée Walt Becker, semblait délivrer tous ses secrets dès sa - simple - bande annonce.
Mauvaise pioche tant le film oscille gentiment entre des moments de sincérité sans vergogne, la comédie burlesque/slapstick étonnamment efficace (quand on se place à hauteur d'enfants, évidemment) et quelques petits traits d'ironie plutôt bien amené, le tout avec un énorme chien dont la modélisation en CGI peut désorienter au début, avant de totalement nous charmer au fil du récit.

Copyright Paramount Pictures

L'histoire suit celle de la jeune Emily Elizabeth, une jeune collégienne qui a du mal à s'adapter dans sa nouvelle école à la suite de son récent déménagement, au point que les petites pestes de sa classe la chahute et sape une confiance en elle déjà pas musclée.
Alors que sa mère est absente pour un voyage d'affaires, c'est son oncle maladroit - il l'a déjà perdue deux fois par le passé - Casey, qui s'occupe d'elle au moment où elle croise la route du big boss/magicien d'une étrange compagnie de sauvetage d'animaux, M. Bridwell (John " Fucking " Cleese, juste parfait), et quelle reçoit de sa part un adorable petit chien rouge.
Naturellement, elle en tombe instantanément amoureuse mais elle va vite réaliser que son amour l'a tout simplement rendu... géant, et c'est la que les problèmes arrivent, mais aussi les promesses d'une belle et tendre aventure...
Avec son chiot maousse costaud plus grand qu'un camion mais aussi foufou que tous les congénères de son âge (il court après les balles, s'assoit sur commande, renifle le derrière des autres chiens,...), l'humour enfantin du film fait résolument - malgré quelques gags forcés - mouche tant il ne joue pas tant sur la réaction des personnages face à la taille de Clifford (les adultes sont terrifiés, les enfants l'adorent), que sur sa manière naturelle de se comporter dans un monde où il prend énormément de place.

Copyright Paramount Pictures

Une force évidente pour que la narration bien intentionnée et naïve (sans doute trop pour beaucoup), porte sans trop de dommages certains messages moraux/sociétaux parfois certes un tantinet inconsistant (les ravages du capitalisme, la dangerosité des réseaux sociaux), mais dont la majorité sont authentiquement dégainés à l'écran (tolérance, acceptation des différences et des autres, l'importance de l'estime de soi même lorsque les autres nous rabaissent,...).
Mais c'est peut être dans sa douceur et son émotion que le long-métrage emporte le plus l'adhésion (notamment dans son final, avec le discours émouvant d'Emily Elizabeth), une tendresse tellement généreuse qui nous donne instinctivement envie de nous blottir avec notre propre chien.
Loin d'être aussi brillant et chaleureux qu'un Paddington sans pour autant être déshonorant dans son classicisme pur, Clifford démontre que parfois, le plaisir simple qu'incarne la vision d'un film familial - et encore plus en ces temps moroses -, est exactement ce que nos salles obscures ont de meilleur à nous prescrire.


Jonathan Chevrier