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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #160. Firewalker

Copyright Cannon Group

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !



#160. Le Temple d'Or de J. Lee Thompson (1986)

Si le public lambda se bidonne - à raison - sur les Chuck Norris Facts plus encore que sur les envolées philosophiques du plus célèbre des tataneurs belges, ce qui ne sont que des mots aujourd'hui, furent pleinement des actes à l'écran au coeur des merveilleuses 80's, ou l'ancien membre de l'US Air Force appelé à être le plus connu des " Texas Rangers ", faisait briller les rangées action des vidéos clubs du monde entier, et les caisses d'une Cannon qui n'aurait sans doute pas été aussi (fugacement) imposante sans lui et le vieux briscard Charles Bronson.
Véritable star à part entière du cinoche burné, n'ayant pas peur de frotter sa barbe rousse dans des nanars aux dialogues aussi ahurissants de décontraction (pensez " Tupperware " ou encore " Rouleaux "), qu'aux propos se complaisant dans un doux relan réactionnaire qui ferait même pâlir le magnum 44 de Dirty Harry (coucou Invasion U.S.A.), le Chuck n'a pourtant pas tourné que du bousin fleurant bon la poudre pour la firme des deux cousins (même si ses meilleurs films seront du côté de la MGM : Sale Temps pour un Flic et Hero), bien au contraire.

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Il trouvera même chez eux son personnage le plus populaire sur grand écran, le so badass Colonel James Braddock (il a accepté le rôle en souvenir de son frère, qui a disparu au Vietnam), cousin éloigné et énervé de John Rambo, dans la jouissive trilogie Portés Disparus, dont le premier opus est certes le moins jouissif (le second, tourné en même temps, est un pur spectacle musclé et régressif qui déboite là ou le troisième lui, est un téléfilm foireux), mais sans doute le plus solide, avec l'honnête faiseur Joseph Zito à sa barre.
Moins connu mais tout aussi badass, son rôle de Scott McCoy dans le diptyque - devenu une saga sans sa présence par la suite - Delta Force, lui aura lui aussi permis de faire briller son penchant pour la castagne tout en cassant des os au nom du pays de l'Oncle Sam.
Dommage en revanche, que sa volonté de chasser sur le même terrain que Indiana Jones himself, n'aura pas connu la même gloire que ses empoignades musclés contre les ennemis de l'Amérique, tant Firewalker - Le Temple d'Or par chez nous -, sorte de resucée totalement assumée des deux premiers Indiana Jones couplée au déjà peu glorieux Alan Quatermain (qui louchait déjà à la pelleteuse sur Indy et le diptyque À la poursuite du diamant vert/Le Diamant du Nil, et qui lui aussi convoquait le génial John Rhys-Davies dans son casting), ou l'humour dicte le ton résolument plus que l'action.
Un grand écart beaucoup trop imposant pour les fans de la première heure du bonhomme, qui renieront ce qui incarne pourtant une sympathique bisserie fauchée, pleinement ancrée dans son époque et à fortes tendance nanardesque, dont la fragilité scénaristique (ou plutôt l'absence totale de scénario au-delà de son pitch prétexte) n'a d'égal que le charme régressif qu'il convoque.

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Vissé sur la recherche d'un trésor aztèque par deux mercenaires drôles et casse-cous (Norris et Louis Gossett Jr., bien assortis, et qui vont se payer la tronche in fine du badass Sonny Landham), engagés par la séduisante Patricia Goodwyn, le film roule sa bosse familière avec une assurance dingue, alignant les rebondissements faciles autant que les bourre-pifs généreux (non sans un rythme en dents de scie parfois frustrant); Le Temple d'Or est un vrai petit bout de cinéma d'aventure exotique et décontracté, qui ne se prend jamais au sérieux (jusque dans la mise en scène amorphe de Thompson, rompu aux films de la Cannon) et qui démontre une facette étonnante d'un comédien que l'on a connu que pour ses castagne homériques.
Drôle sans jamais être ridicule (les facts l'ont rendu involontairement risible, idem pour la série Walker Texas Ranger), romantique comme un manche à balai, Norris s'éclatait et c'est ce qui rend ce film impossible à détester, et même plus simplement, assez facile à aimer.


Jonathan Chevrier


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