[CRITIQUE] : Rent-A-Pal
Réalisateur : Jon Stevenson
Avec : Will Wheaton, Brian Landis Folkins, Amy Rutledge,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Thriller, Science-Fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min
Synopsis :
En 1990, David, un célibataire, cherche le soir un peu d'évasion après s'être occupé de sa mère vieillissante toute la journée. Au sein d'un vidéo-club, il emprûnte une étrange VHS appelée Rent-A-Pal. Animée par le charismatique Andy, la cassette vidéo lui offre la compagnie dont il a tant besoin. Mais l'amitié d'Andy a un prix...
Critique :
Qui dit mois d’octobre dit Halloween, et qui dit Halloween dit film d’horreur, et deux quinzaines de jours à en bouffer des pelletées bien goulument. Un peu comme le reste de l’année vous me direz, mais les films du genre consommés à cette période de l’année ont un petit gout différent, on aime en faire un petit évènement. Et parlons-en d’évènement puisque notre plateforme de streaming horrifique préféré Shadowz marque le coup en proposant de nouveaux films tous les jours, parmi lesquels dix nouvelles exclusivité qu’on a très hâte de se mettre sous la dent. Et on commence plutôt fort avec cette belle réussite qu’est Rent-A-Pal.
Le film tient sa plus grande force dans sa formidable tenue au réel. Un personnage mentalement instable qui va se lier d’amitié avec un personnage de cassette vidéo, il aurait été très facile d’imaginer le film partir sur de l’hallucinatoire, de faire de Andy le personnage de la cassette une entité dont on se serait dit « est-ce qu’il hante la cassette, est-ce qu’il a une conscience propre, ou bien est-ce le personnage principal qui hallucine ? ». Rent-A-Pal part bel-et-bien dans ce délire, mais pour une scène seulement, dont il aurait d’ailleurs très bien pu se passer. Au-delà de cette unique scène, la cassette n’est rien de plus qu’une cassette et le film construit avec une minutie terrible la manière dont David va petit à petit perdre pied avec le réel en se repassant en boucle cette cassette contenant un ami imaginaire. Chaque nouvelle session semble plus crédible, plus cohérente dans la manière qu’à le discours préenregistré de répondre à l’authenticité du discours de David, finissant par devenir de véritables simulations crédibles de conversations et de profondes interactions humaines, dont on comprend le réconfort sur le personnage malgré notre connaissance de la facticité du dispositif. On constate un peu un "Effet Wilson", qui à rendu possible pour des millions de personnes de pleurer quand Tom Hanks perd son ballon de volley dans Seul au Monde. Le portrait de l’isolement social et du cynisme, du manque d’humanité qu’oppose la société à une solitude dévastatrice est aussi remuant que le film est parfois réellement effrayant. On appréciera aussi énormément l’écriture du protagoniste, extrêmement fine, qui dépasse largement le stade du benêt qui vit chez maman. On lui devine une grande richesse intérieure, une histoire de vie et des émotions subtiles engourdis par les épreuves de la vie, ça en fait un personnage passionnant et bouleversant ; et on le doit autant à sa très bonne écriture qu’à la très grande prestation de Brian Landis Folkins, tout bonnement génial et d’une justesse folle.
Rent-A-Pal est un film d’horreur profondément humain, une petite pépite qui doit se faire connaitre car malgré une structure globale ultra prévisible c’est dans ses retranchements qu’il trouve une richesse de propos, d’humanité mémorable. C’est un merveilleux film d’ouverture à ce que j’appellerai le festival d’octobre de Shadowz, et un merveilleux film tout court.
Kevin
Avec : Will Wheaton, Brian Landis Folkins, Amy Rutledge,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Thriller, Science-Fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min
Synopsis :
En 1990, David, un célibataire, cherche le soir un peu d'évasion après s'être occupé de sa mère vieillissante toute la journée. Au sein d'un vidéo-club, il emprûnte une étrange VHS appelée Rent-A-Pal. Animée par le charismatique Andy, la cassette vidéo lui offre la compagnie dont il a tant besoin. Mais l'amitié d'Andy a un prix...
Critique :
#RentAPal tire sa plus grande force de son profond ancrage dans le réel et dans la minutie avec laquelle il retranscrit la déconnexion à ce dernier de son personnage principal. Un film d’horreur profondément humain et d’une absolue précision. @GnuGnoum pic.twitter.com/opTPQQjdNJ
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 4, 2021
Qui dit mois d’octobre dit Halloween, et qui dit Halloween dit film d’horreur, et deux quinzaines de jours à en bouffer des pelletées bien goulument. Un peu comme le reste de l’année vous me direz, mais les films du genre consommés à cette période de l’année ont un petit gout différent, on aime en faire un petit évènement. Et parlons-en d’évènement puisque notre plateforme de streaming horrifique préféré Shadowz marque le coup en proposant de nouveaux films tous les jours, parmi lesquels dix nouvelles exclusivité qu’on a très hâte de se mettre sous la dent. Et on commence plutôt fort avec cette belle réussite qu’est Rent-A-Pal.
COURTESY OF IFC MIDNIGHT. AN IFC MIDNIGHT RELEASE |
Le film tient sa plus grande force dans sa formidable tenue au réel. Un personnage mentalement instable qui va se lier d’amitié avec un personnage de cassette vidéo, il aurait été très facile d’imaginer le film partir sur de l’hallucinatoire, de faire de Andy le personnage de la cassette une entité dont on se serait dit « est-ce qu’il hante la cassette, est-ce qu’il a une conscience propre, ou bien est-ce le personnage principal qui hallucine ? ». Rent-A-Pal part bel-et-bien dans ce délire, mais pour une scène seulement, dont il aurait d’ailleurs très bien pu se passer. Au-delà de cette unique scène, la cassette n’est rien de plus qu’une cassette et le film construit avec une minutie terrible la manière dont David va petit à petit perdre pied avec le réel en se repassant en boucle cette cassette contenant un ami imaginaire. Chaque nouvelle session semble plus crédible, plus cohérente dans la manière qu’à le discours préenregistré de répondre à l’authenticité du discours de David, finissant par devenir de véritables simulations crédibles de conversations et de profondes interactions humaines, dont on comprend le réconfort sur le personnage malgré notre connaissance de la facticité du dispositif. On constate un peu un "Effet Wilson", qui à rendu possible pour des millions de personnes de pleurer quand Tom Hanks perd son ballon de volley dans Seul au Monde. Le portrait de l’isolement social et du cynisme, du manque d’humanité qu’oppose la société à une solitude dévastatrice est aussi remuant que le film est parfois réellement effrayant. On appréciera aussi énormément l’écriture du protagoniste, extrêmement fine, qui dépasse largement le stade du benêt qui vit chez maman. On lui devine une grande richesse intérieure, une histoire de vie et des émotions subtiles engourdis par les épreuves de la vie, ça en fait un personnage passionnant et bouleversant ; et on le doit autant à sa très bonne écriture qu’à la très grande prestation de Brian Landis Folkins, tout bonnement génial et d’une justesse folle.
COURTESY OF IFC MIDNIGHT. AN IFC MIDNIGHT RELEASE |
Rent-A-Pal est un film d’horreur profondément humain, une petite pépite qui doit se faire connaitre car malgré une structure globale ultra prévisible c’est dans ses retranchements qu’il trouve une richesse de propos, d’humanité mémorable. C’est un merveilleux film d’ouverture à ce que j’appellerai le festival d’octobre de Shadowz, et un merveilleux film tout court.
Kevin