[CRITIQUE] : Petite Soeur
Réalisatrices : Stéphanie Chuat et Véronique Reymond
Avec : Nina Hoss, Lars Eidinger, Marthe Keller,...
Distributeur : Arizona Distribution
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Suisse.
Durée : 1h39min
Synopsis :
Lisa est une dramaturge allemande qui a abandonné ses ambitions artistiques pour suivre son mari en Suisse et se consacrer à sa famille. Lorsque son frère jumeau Sven, célèbre acteur de théâtre berlinois, tombe malade, Lisa remue ciel et terre pour le faire remonter sur scène. Cette intense relation fraternelle renvoie Lisa à ses aspirations profondes et ravive en elle son désir de créer, de se sentir vivante.
Critique :
Tout vient à point à qui sait attendre, et force est d'admettre que le tandem Stéphanie Chuat et Véronique Reymond a suivi ce leitmotiv tant leur second passage derrière la caméra, Petite Soeur, a été mûrement pensé pour débarquer dans les salles obscures dix ans tout rond après leur premier effort, La Petite Chambre.
Si les oeuvres sur l'amour et les conflits fraternels/sororaux sont plutôt légion dans le giron du drame, rares sont ceux se lançant dans de tendres études frère-sœur (on pense, évidemment, au formidable The Savages avec le couple Laura Linney/feu Philip Seymour Hoffman), faisant dès lors de ce second essai une curiosité rafraîchissante, d'autant qu'il est porté par l'une des comédiennes les plus enthousiasmantes à suivre du moment, la formidable Nina Hoss.
Elle y incarne une dramaturge allemande, Lisa, qui a fait le choix de sacrifier sa carrière et de dédier toute son existence à sa famille et surtout à son mari, en poste en tant que directeur d'un collège huppé suisse.
Mais alors qu'elle se sent déjà prise au piège par son mari, qui a décidé de renouveler son contrat sans la consulter, une autre nouvelle vient dévaster son quotidien : son frère jumeau et acteur de théâtre, Sven (qui n'a jamais abandonné l'arrogance suave du comédien autrefois à succès qu'il a été), est atteint d'une leucémie très agressive alors qu'il désespère de pouvoir retrouver un jour les planches...
Drame domestique délicat et intimement observé (comme leur première réalisation finalement), qui ne réinvente clairement pas la poudre dans sa représentation des frictions familiales, de l'ennui entourant une supposee crise la quarantaine, ou même de l'angoisse tragique et terrifiante entourant une maladie en phase terminale; Petite Soeur est d'une grâce lucide et subtile, prenant tendrement les contours d'un merveilleux récit de reconstruction d'une femme dont les liens avec les hommes de sa vie, ont eu un impact colossal sur son propre épanouissement professionnel.
Un portrait de femme d'une justesse d'une finesse d'écriture folles, d'une âme flanquée au beau d'un douloureux bouleversement émotionnel et de l'inflexibilité de son partenaire, qui tente de reprendre la main sur les nombreuses exigences maternelles, conjugales et fraternelles qui la consument.
Évitant avec justesse les pièges mièvres et le pathos facile, le film s'embrase et fait mouche en grande partie grâce à la partition magistrale de Nina Hoss, fondée sur le profond désespoir de Lisa, dont elle dose magistralement autant la douleur de son rejet (qui la place continuellement au bord de la rupture) que sa profonde rage réprimée.
Une merveille, rien de moins.
Jonathan Chevrier
Avec : Nina Hoss, Lars Eidinger, Marthe Keller,...
Distributeur : Arizona Distribution
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Suisse.
Durée : 1h39min
Synopsis :
Lisa est une dramaturge allemande qui a abandonné ses ambitions artistiques pour suivre son mari en Suisse et se consacrer à sa famille. Lorsque son frère jumeau Sven, célèbre acteur de théâtre berlinois, tombe malade, Lisa remue ciel et terre pour le faire remonter sur scène. Cette intense relation fraternelle renvoie Lisa à ses aspirations profondes et ravive en elle son désir de créer, de se sentir vivante.
Critique :
Drame délicat et intimement observé, #PetiteSoeur est d'une grâce lucide et subtile, une belle relation frère-soeur prenant les contours d'un superbe récit de reconstruction d'une femme reprenant la main sur les exigences maternelles, conjugales et fraternelles qui la consument. pic.twitter.com/LNixpkYDT6
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 7, 2021
Tout vient à point à qui sait attendre, et force est d'admettre que le tandem Stéphanie Chuat et Véronique Reymond a suivi ce leitmotiv tant leur second passage derrière la caméra, Petite Soeur, a été mûrement pensé pour débarquer dans les salles obscures dix ans tout rond après leur premier effort, La Petite Chambre.
Si les oeuvres sur l'amour et les conflits fraternels/sororaux sont plutôt légion dans le giron du drame, rares sont ceux se lançant dans de tendres études frère-sœur (on pense, évidemment, au formidable The Savages avec le couple Laura Linney/feu Philip Seymour Hoffman), faisant dès lors de ce second essai une curiosité rafraîchissante, d'autant qu'il est porté par l'une des comédiennes les plus enthousiasmantes à suivre du moment, la formidable Nina Hoss.
Copyright Vega Film |
Elle y incarne une dramaturge allemande, Lisa, qui a fait le choix de sacrifier sa carrière et de dédier toute son existence à sa famille et surtout à son mari, en poste en tant que directeur d'un collège huppé suisse.
Mais alors qu'elle se sent déjà prise au piège par son mari, qui a décidé de renouveler son contrat sans la consulter, une autre nouvelle vient dévaster son quotidien : son frère jumeau et acteur de théâtre, Sven (qui n'a jamais abandonné l'arrogance suave du comédien autrefois à succès qu'il a été), est atteint d'une leucémie très agressive alors qu'il désespère de pouvoir retrouver un jour les planches...
Drame domestique délicat et intimement observé (comme leur première réalisation finalement), qui ne réinvente clairement pas la poudre dans sa représentation des frictions familiales, de l'ennui entourant une supposee crise la quarantaine, ou même de l'angoisse tragique et terrifiante entourant une maladie en phase terminale; Petite Soeur est d'une grâce lucide et subtile, prenant tendrement les contours d'un merveilleux récit de reconstruction d'une femme dont les liens avec les hommes de sa vie, ont eu un impact colossal sur son propre épanouissement professionnel.
Un portrait de femme d'une justesse d'une finesse d'écriture folles, d'une âme flanquée au beau d'un douloureux bouleversement émotionnel et de l'inflexibilité de son partenaire, qui tente de reprendre la main sur les nombreuses exigences maternelles, conjugales et fraternelles qui la consument.
Copyright Vega Film |
Évitant avec justesse les pièges mièvres et le pathos facile, le film s'embrase et fait mouche en grande partie grâce à la partition magistrale de Nina Hoss, fondée sur le profond désespoir de Lisa, dont elle dose magistralement autant la douleur de son rejet (qui la place continuellement au bord de la rupture) que sa profonde rage réprimée.
Une merveille, rien de moins.
Jonathan Chevrier