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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #141. Semaine du 5 au 11 Septembre



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.


Semaine du 5 Septembre au 11 Septembre.




Dimanche 5 Septembre. Le Grand Bain de Giles Lellouche sur TF1.

Marcus, un quinquagénaire chômeur sous antidépresseurs, tombe par hasard sur une petite annonce de recrutement d’un nouveau membre pour un club amateur de natation synchronisée masculine à la piscine municipale. Il y rencontre Laurent, manager irascible, Marcus, patron malheureux d’une boite vendant des piscines et des spas, Simon, rockeur raté, le naïf Thierry, fan de Julien Clerc et préposé au ramassage des bouées.

Dans le paysage, pas toujours reluisant, de comédie française, Giles Lellouche vient redorer tout cela avec un film à appliquer tel un baume antidépresseur. Il est vrai que l’on rit beaucoup dans Le Grand Bain, les dialogues se tamponnent à la perfection et se voient distribuer par un casting impeccable. Mais, il y a également cette émotion qui émane de cette bande envoyant valser les codes de la virilité. Des hommes, imparfaits, rêveurs au point d’être en décalage avec la réalité, dépressifs pour certains, seuls pour d’autres, abimés c’est certains et qui trouve dans le groupe le moyen d’apaiser les blessures. Film de mec ? Ouais, mais qui se voit jonché de quelques beaux portraits de femmes. Virginie Efira, à fleur de peau, Marina Fois qui campe une épouse soutenant son mari en pleine dépression, rester avec lui parce que oui il va mal et alors ? Elle l’aime quand même. C’est simple, mais c’est beau.

Mais aussi... Arte programme Chasseur blanc, cœur noir de Clint Eastwood. Un film assez méconnu — et mésestimé — d’Eastwood, sorte de répétition générale de son Impitoyable où le cinéaste offre autre chose au sein de sa filmographie. Œuvre de l’obsession qui s’éloigne de toute volonté de réel rythme ou dynamisme, Chasseur blanc, cœur noir s’impose comme une sorte de proposition Terrence Malick-esque plus contemplative. À découvrir.



Mercredi 8 Septembre. Portrait de la jeune fille en feu de Celine Sciamma sur Arte.

1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde.

On peut vite être pris de quelques élans poétiques pour décrire Portrait de la jeune fille en feu. Œuvre aussi délicate qu’un coup de pinceau sous lequel le désir rosissant de la chair vient enflammer la toile. Œuvre de brulure, charnelle, qui devient un tableau, un souvenir, une émotion qui ne semble jamais vouloir s’en aller. Œuvre féministe où les enfants s’avortent, les mariages se fuient et les statuts restent silencieux. Oui, Portrait de la jeune fille en feu est un splendide film qui n’arrivera pas au cœur de tout le monde, mais qui pour ceux qui auront cette chance vous laissera bouleversé.



Vendredi 10 Septembre. Code 7500 : Un avion en détresse de Patrick Vollrath sur Arte.

Alors qu’il pilote un Airbus A319 entre Berlin et Paris, le copilote Tobias Ellis se retrouve menacé par un groupe d’hommes armés. Parviendra-t-il à mener ses passagers sans encombre ?

Film concept : un avion prit en otage en temps réel, Code 7500 est un film largement méconnu, mais qui mérite un peu plus. Car, Patrick Vollrath réalise un premier long-métrage très Paul Greengrass-esque. Sec, brutal par instant, palpitant à d’autres, l’ensemble connait certes quelques turbulences, mais il est avant tout un pur thriller qui fait hérisser le poil et trouve dans le cockpit d’un avion l’outil parfait de stress. Le film permet également de retrouver Joseph Gordon-Levitt qu’on n’avait pas vu depuis quelque temps, et qui est, comme souvent, impeccable dans son rôle.


Thibaut Ciavarella