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[CRITIQUE] : Beckett


Réalisateur : Ferdinando Cito Filomarino
Acteurs : John David Washington, Alicia Vikander, Boyd Holbrook, Vicky Krieps,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Drame, Thriller, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min.

Synopsis :
Après un tragique accident de la route en Grèce, Beckett, un touriste américain, se retrouve pris dans un dangereux complot politique et doit fuir pour sauver sa peau.



Critique :


C'est plus qu'indéniable que l'amour et l'admiration pour les thrillers conspirationnistes US des années 70 d'Alan J. Pakula, John Frankenheimer et Sydney Pollack, est ancrée dans l'ADN du second passage derrière la caméra de Ferdinando Cito Filomarino, Beckett, bien que le film en lui-même ne dépasse justement jamais le stade de l'effort admiratif mais cruellement dénué d'ambiguïté dans son écriture (pourtant nécessaire pour alimenter la paranoïa de son héros), ou même de puissance dans sa mise en scène, qui donne du corps à la dérive lente et implacable de son protagoniste principal, mais trop peu à son suspense.
Un vrai manque essentiel, tant cette chasse à l'homme piétonne à travers une Grèce gangrenée par la crise et les conspirations, d'un touriste au mauvais endroit au mauvais moment, ne suscite jamais suffisamment l'intérêt malgré l'abattage sincère et impliqué de John David Washington, et une partition plus discrète mais notable, d'Alicia Vikander (dont le couple avec Washington offre un supplément d'âme non-négligeable, malgré le peu de scènes qui leur sont alloués) d'un Boyd Holbrook définitivement fait pour incarner les crevures.

Copyright Yannis Drakoulidis/Netflix

Tout en poursuite mais jamais en rythme ni en action (même si certaines séquences musclées sont emballées avec soin), le film s'articule autour d'une quête de vérité liée à un complot d'envergure (internationale nous dit-on) dont les imprécisions et le manque évident de clarté et de corps (jusque dans les représentations même de cette menace, limitée quand ses antagonistes ne sont pas fantomatiques), lui seront finalement plus fatale que son rythme férocement en dents de scie, ou sa manière d'aborder posément une intrigue qui exige un emballement conséquent; contredisant dès lors presque systématiquement la composition bouillante de Ryuichi Sakamoto (qui mélange des passages orchestraux avec une distorsion déchiquetée et de furieux éclats de percussions).
Reste alors une photographie plutôt chouette de Sayombhu Mukdeeprom (qui met en valeur les cadres merveilleusement pittoresques et dépouillés de Delphes à Athènes), et un sentiment frustrant de gâchis face à un thriller au demeurant plutôt malin (notamment dans sa manière de s'ancrer dans la réalité sociale et politique de la Grèce) et pétri de bonnes intentions, mais qui ne sait jamais vraiment user convenablement de toutes les cartes qu'il a en main.


Jonathan Chevrier



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