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[CRITIQUE] : On sera 2 !

Réalisateur : Jeff Chan et Andrew Rhymer
Acteurs : Maya Erskine, Jack Quaid, Ed Begley Jr.,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h39min

Synopsis :
Au cours d'un été où de nombreux amis ont décidé de célébrer leur mariage, Ben et Alice, se mettent d'accord afin que l'un et l'autre soit le cavalier (ou cavalière) de l'autre. Petit à petit, ils vont tomber amoureux...




Critique :



Pour tous les aficionados de comédies romantiques traditionnelles, et encore plus celles issues des cinémas britanniques et américains, Plus One - On sera 2 ! par chez nous -, premier long métrage des scénaristes/réalisateurs Jeff Chan et Andrew Rhymer, a tout de la péloche à formule aussi classique qu'elle est d'une prévisibilité confondante.
Ce qui, finalement, n'est pas forcément un gage de mauvaise séance pour autant, puisque le genre lui-même, furieusement balisé, n'a pas besoin de se voir renouveler tous les quinze du mois pour s'assurer de faire passer un bon moment à son auditoire - tout juste a-t-il besoin de cocher scrupuleusement tous les passages obligés.
Et heureusement ici, le manque d'originalité est subtilement compensé aussi bien par le charme et les performances engagées de ces interprètes, que par la force de dialogues ciselés et désopilants qui font de se premier effort une refonte douce et envoûtante de Quatre mariages et un enterrement.

Copyright Falcom Media

Ou plutôt douze mariages en fait, soit le décompte ultime que les meilleurs amis purement platoniques Alice et Ben embrassent lors d'une saison bien remplie de chaos nuptial, avec tout le cynisme sarcastique qui caractérise ses deux victimes romantiques qui secrètement, manquent eux aussi désespérément d'amour.
Visant vainement un naturalisme symboliquement associé à la trilogie des Before de Richard Linklater, même si leur démarche s'avère in fine plus stéréotypée et légère qu'escompté, le tandem Chan/Rhymer à néanmoins le bon goût de jouer la carte d'un humour plus discret que frontal et potache, mais surtout de ne pas viser une narration trop exigeante émotionnellement, lui permettant de charmer par sa sincérité et sa douceur, sans pour autant se perdre dans son exploration humaine de l'impressionnant désordre sentimental de ses personnages imparfaits et donc (très) attachants.
Totalement vissé sur la connexion rare qui les unit, et qui leur permet à tous les deux de totalement se livrer sans crainte de jugement ou de malentendu (pas besoin non plus d'en savoir énormément sur eux pour savoir qui ils sont réellement), l'écriture plutôt fine des deux protagonistes - qui ne se résument jamais aux stéréotypes qu'ils incarnent - liée aux performances solides du couple Jack Quaid (qui à la gueule de son père)/Maya Erskine (pétillante, elle est la révélation du métrage), donne la sensation rafraîchissante que ce sont de vraies personnes qui existent à l'écran, et existaient bien avant que nous les rencontrions.

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Dès lors, l'artificialité de sa formule devient presque anecdotique, et Plus One se laisse s'admirer comme une balade romantique humble, agréable et aérée qui pointe de manière plutôt habile et pétillante, la solitude des invités lors d'un mariage.
Cela n'a rien de radical ni de révolutionnaire, mais cette douce célébration d'un amour qui s'épanouit dans des circonstances improbables, est l'une de ses séances attachantes qui ne vous quitte pas même une fois le générique de fin clôt, et en ces temps sombres, cela fait vraiment du bien.


Jonathan Chevrier