[CRITIQUE] : La Fièvre
Réalisatrice : Maya Da-Rin
Acteurs : Regis Myrupu, Rosa Peixoto, Johnatan Sodré,...
Distributeur : Survivance
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Brésilien, Français, Allemand.
Durée : 1h38min
Synopsis :
Manaus, une ville industrielle au cœur de la forêt amazonienne. Justino, un amérindien de 45 ans, est agent de sécurité dans le port de commerce. Sa fille se prépare à partir pour Brasília afin d’y suivre des études de médecine. Confronté à la solitude de sa modeste maison et persuadé d’être poursuivi par un animal sauvage, Justino est saisi d’une fièvre mystérieuse.
Critique :
La talentueuse cinéaste brésilienne Maya Da-Rin a longtemps pris pour sujet son pays natal pour examiner les différences autant que les lignes de démarcation probantes entre les monde surbain et rural, tout autant que les personnes qui vivent et gravitent au coeur des États liminaires, dans de formidables documentaires tels que Margin et Lands.
Il n'y a rien d'étonnant alors qu'elle arpente le même cadre et les mêmes thématiques pour son premier long-métrage de fiction, La Fièvre, qu'elle imbibe d'une facture réaliste proche du documentaire (prises de vue longues, son diégétique, acteurs non professionnels,...), pour mieux dresser le portrait intime et immersif d'un homme immobilisé par sa propre inaction.
Soit Justino, un membre du peuple indigène Desana, installé à Manaus - situé à l'intersection entre le Rio Negro et l’Amazone - et qui est littéralement à la dérive depuis la mort de sa femme.
Avec sa fille partant bientôt pour Brasilia et entrer dans une école de médecine, il a du mal à rester attaché à un travail et à une vie qui l'ont détaché des siens.
L'emprise d'une vie au milieu d'une urbanité stérile et loin de l'emprise réconfortante de la nature, le rend littéralement malade; une fièvre qui n'en est pas totalement une, une maladie métaphysique peut-être lié aux murmures d'un animal mystérieux qui terrorise don quartier...
Avec sa structure récursive appuyant le quotidien monotone et répétitif de Justino, dont le sang-froid et la retenue démentent constamment sa tristesse latente, Maya Da-Rin fait de Justino (Régis Myrupu, extraordinaire) le rouage conscient d'un système qui l'a éloigné de ce qu'il a de plus cher, mais surtout l'incarnation emblématique de la place de plus en plus réduites et critiqués, qu'ont les communautés autochtones dans un Brésil actuel en constante urbanisation.
En auscultant l'écrasement lent et sinueux des valeurs ancestrales par une société moderne qui ne tolère qu'une pensée/mode de vie unique, La Fièvre expose sur la pellicule le déchirement d'une nation scindée en deux, aussi bien politiquement (la montée effrayante du nationalisme, avec l'intolérance et le racisme assumés qui l'accompagnent) que socialement; dans une fable moderne sensorielle et esthétiquement grandiose (la mise en scène appliquée de Da-Rin est constamment appuyé par la photographie saisissante de beauté de Barbara Alvarez), aussi énigmatique et captivant qu'elle est grandiose.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Regis Myrupu, Rosa Peixoto, Johnatan Sodré,...
Distributeur : Survivance
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Brésilien, Français, Allemand.
Durée : 1h38min
Synopsis :
Manaus, une ville industrielle au cœur de la forêt amazonienne. Justino, un amérindien de 45 ans, est agent de sécurité dans le port de commerce. Sa fille se prépare à partir pour Brasília afin d’y suivre des études de médecine. Confronté à la solitude de sa modeste maison et persuadé d’être poursuivi par un animal sauvage, Justino est saisi d’une fièvre mystérieuse.
Critique :
En auscultant l'écrasement lent et sinueux des valeurs ancestrales par la société moderne, #LaFièvre expose sur pellicule le déchirement d'une nation scindée en 2, aussi bien politiquement que socialement, dans une fable moderne sensorielle, captivante et esthétiquement grandiose pic.twitter.com/UBL2DBKCEh
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 1, 2021
La talentueuse cinéaste brésilienne Maya Da-Rin a longtemps pris pour sujet son pays natal pour examiner les différences autant que les lignes de démarcation probantes entre les monde surbain et rural, tout autant que les personnes qui vivent et gravitent au coeur des États liminaires, dans de formidables documentaires tels que Margin et Lands.
Il n'y a rien d'étonnant alors qu'elle arpente le même cadre et les mêmes thématiques pour son premier long-métrage de fiction, La Fièvre, qu'elle imbibe d'une facture réaliste proche du documentaire (prises de vue longues, son diégétique, acteurs non professionnels,...), pour mieux dresser le portrait intime et immersif d'un homme immobilisé par sa propre inaction.
Soit Justino, un membre du peuple indigène Desana, installé à Manaus - situé à l'intersection entre le Rio Negro et l’Amazone - et qui est littéralement à la dérive depuis la mort de sa femme.
Avec sa fille partant bientôt pour Brasilia et entrer dans une école de médecine, il a du mal à rester attaché à un travail et à une vie qui l'ont détaché des siens.
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L'emprise d'une vie au milieu d'une urbanité stérile et loin de l'emprise réconfortante de la nature, le rend littéralement malade; une fièvre qui n'en est pas totalement une, une maladie métaphysique peut-être lié aux murmures d'un animal mystérieux qui terrorise don quartier...
Avec sa structure récursive appuyant le quotidien monotone et répétitif de Justino, dont le sang-froid et la retenue démentent constamment sa tristesse latente, Maya Da-Rin fait de Justino (Régis Myrupu, extraordinaire) le rouage conscient d'un système qui l'a éloigné de ce qu'il a de plus cher, mais surtout l'incarnation emblématique de la place de plus en plus réduites et critiqués, qu'ont les communautés autochtones dans un Brésil actuel en constante urbanisation.
En auscultant l'écrasement lent et sinueux des valeurs ancestrales par une société moderne qui ne tolère qu'une pensée/mode de vie unique, La Fièvre expose sur la pellicule le déchirement d'une nation scindée en deux, aussi bien politiquement (la montée effrayante du nationalisme, avec l'intolérance et le racisme assumés qui l'accompagnent) que socialement; dans une fable moderne sensorielle et esthétiquement grandiose (la mise en scène appliquée de Da-Rin est constamment appuyé par la photographie saisissante de beauté de Barbara Alvarez), aussi énigmatique et captivant qu'elle est grandiose.
Jonathan Chevrier