[CRITIQUE] : Fear Street - Partie 3 : 1666
Réalisatrice : Leigh Janiak
Acteurs : Kiana Madeira, Elizabeth Scopel, Benjamin Flores Jr.,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Historique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h52min
Synopsis :
Une ville coloniale est prise d'une chasse aux sorcières hystérique qui a des conséquences mortelles pour les siècles à venir, et c'est aux adolescents de 1994 d'essayer de mettre fin à la malédiction de leur ville, avant qu'il ne soit trop tard.
Critique :
Il n'y a rien de plus compliqué que de clore une trilogie, plus d'un grand cinéaste - même dans le giron de l'horreur - s'y est cassé les dents avec des opus résolument moins imposants que leurs illustres aînés, et même s'il est inconcevable de comparer les efforts de Leigh Janiak avec ceux de réalisateurs plus chevronnés, gageons que la réalisatrice avait jusqu'ici la satisfaction d'avoir su dépassé les attentes placés en elle, avec ce qui deviendra sans forcer l'un des hauts faits de la production made in Netflix cuvée 2021 : Fear Street, adapté d'une (petite) partie de la collection tentaculaire des bouquins éponymes de l'un des rois de l'horreur littéraire pour ados, R.L. Stine.
Après un louchage plus ou moins affirmé sur Scream - 1994 - et Vendredi 13 - 1978 -, la troisième partie, 1666, suit étonnamment sa propre destinée dans ce qui est une origin story Scooby-Doo-esque sur les traces de la malédiction séculaire de Shadyside, sorte de version coloniale des deux précédentes parties à la cohérence historique discutable, mais furieusement grisant dans sa chasse aux sorcières entre passé et présent.
Après avoir quitté les événements de 1978, nous voilà donc de nouveau ramené en 1994, alors que Deena et son frère Josh tentent de mettre fin à la malédiction de Sarah Fier une bonne fois pour toutes.
Mais en essayant de rassembler le corps de la sorcière, Deena est catapultée encore plus loin, là où tout a commencé : 1666, revivant les derniers jours de Fier, notamment sa romance interdite avec une fille locale ayant conduit à son accusation de sorcellerie...
Résolument moins à l'aise dans le passé qu'au présent, notamment par la faute d'un parti pris assez osé (peupler l'époque de 1666 avec le même casting que celle de 1994, accents improbables inclus) et une noirceur étonnamment moins assumée que pour 1978 (même si l'on reste toujours dans un esprit tonal morose et sous-tension); la troisième partie reprend savoureusement son rythme de croisière énergico-jouissif du premier film, auquel s'ajoute agréablement cette fois, le poids du traumatisme générationnel (déjà bien présent dans 1978) et du cycle répétitif des erreurs constamment reproduites au fil des siècles.
Ultime pièce certes moins puissante - mais pas moins prenante - du puzzle mythologique de la trilogie, n'ayant jamais peur de bousculer les normes de sa chronologie (quitte à accumuler les incohérences et à fragiliser sa narration) pour mieux bousculer les attentes son auditoire (on se répète mais qu'elle JOIE immense de ne pas avoir quelques années d'attentes entre chaque suite); Fear Street - Partie 3 : 1666 met un point final à un vrai effort ingénieux et respectueux du cinéma de genre (entre le slasher, le camp movie et le film de sorcières), capturant à merveille l'aspect profondément ludique d'une horreur 80s/90s - dont la nostalgie n'aura de cesse de nous charmer -, tout en faisant germer un talent que l'on espère qu'aux balbutiements de sa carrière (Leigh Janiak, LA révélation de la trilogie).
Vivement la suite donc, car on imagine mal Netflix en rester-là...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Kiana Madeira, Elizabeth Scopel, Benjamin Flores Jr.,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Historique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h52min
Synopsis :
Une ville coloniale est prise d'une chasse aux sorcières hystérique qui a des conséquences mortelles pour les siècles à venir, et c'est aux adolescents de 1994 d'essayer de mettre fin à la malédiction de leur ville, avant qu'il ne soit trop tard.
Critique :
Ultime pièce certes moins puissante (mais pas moins prenante) du puzzle mythologique de la trilogie n'ayant jamais peur de bousculer les normes de sa chronologie,#FearStreet1666 met un point final à un vrai effort ingénieux, ludique et respectueux du cinéma horrifique des 80s/90s pic.twitter.com/4viVHjifMi
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) July 17, 2021
Il n'y a rien de plus compliqué que de clore une trilogie, plus d'un grand cinéaste - même dans le giron de l'horreur - s'y est cassé les dents avec des opus résolument moins imposants que leurs illustres aînés, et même s'il est inconcevable de comparer les efforts de Leigh Janiak avec ceux de réalisateurs plus chevronnés, gageons que la réalisatrice avait jusqu'ici la satisfaction d'avoir su dépassé les attentes placés en elle, avec ce qui deviendra sans forcer l'un des hauts faits de la production made in Netflix cuvée 2021 : Fear Street, adapté d'une (petite) partie de la collection tentaculaire des bouquins éponymes de l'un des rois de l'horreur littéraire pour ados, R.L. Stine.
Après un louchage plus ou moins affirmé sur Scream - 1994 - et Vendredi 13 - 1978 -, la troisième partie, 1666, suit étonnamment sa propre destinée dans ce qui est une origin story Scooby-Doo-esque sur les traces de la malédiction séculaire de Shadyside, sorte de version coloniale des deux précédentes parties à la cohérence historique discutable, mais furieusement grisant dans sa chasse aux sorcières entre passé et présent.
Après avoir quitté les événements de 1978, nous voilà donc de nouveau ramené en 1994, alors que Deena et son frère Josh tentent de mettre fin à la malédiction de Sarah Fier une bonne fois pour toutes.
Mais en essayant de rassembler le corps de la sorcière, Deena est catapultée encore plus loin, là où tout a commencé : 1666, revivant les derniers jours de Fier, notamment sa romance interdite avec une fille locale ayant conduit à son accusation de sorcellerie...
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Résolument moins à l'aise dans le passé qu'au présent, notamment par la faute d'un parti pris assez osé (peupler l'époque de 1666 avec le même casting que celle de 1994, accents improbables inclus) et une noirceur étonnamment moins assumée que pour 1978 (même si l'on reste toujours dans un esprit tonal morose et sous-tension); la troisième partie reprend savoureusement son rythme de croisière énergico-jouissif du premier film, auquel s'ajoute agréablement cette fois, le poids du traumatisme générationnel (déjà bien présent dans 1978) et du cycle répétitif des erreurs constamment reproduites au fil des siècles.
Ultime pièce certes moins puissante - mais pas moins prenante - du puzzle mythologique de la trilogie, n'ayant jamais peur de bousculer les normes de sa chronologie (quitte à accumuler les incohérences et à fragiliser sa narration) pour mieux bousculer les attentes son auditoire (on se répète mais qu'elle JOIE immense de ne pas avoir quelques années d'attentes entre chaque suite); Fear Street - Partie 3 : 1666 met un point final à un vrai effort ingénieux et respectueux du cinéma de genre (entre le slasher, le camp movie et le film de sorcières), capturant à merveille l'aspect profondément ludique d'une horreur 80s/90s - dont la nostalgie n'aura de cesse de nous charmer -, tout en faisant germer un talent que l'on espère qu'aux balbutiements de sa carrière (Leigh Janiak, LA révélation de la trilogie).
Vivement la suite donc, car on imagine mal Netflix en rester-là...
Jonathan Chevrier