[CRITIQUE] : The Guest Room
Réalisateur : Stefano Lodovichi
Acteurs : Camilla Filippi, Edoardo Pesce, Guido Caprino,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Thriller, Drame, Épouvante-horreur.
Nationalité : Italien.
Durée : 1h24min.
Synopsis :
Le matin où Stella décide de se suicider, un inconnu, qui semble la connaître, frappe à sa porte. Quelques heures plus tard Sandro, l'homme qui a brisé le cœur de Stella, arrive également à la maison, une situation déjà compliquée se transforme rapidement en chaos: Giulio, l'étranger, semble bien décidé à mettre au jour tous les secrets de la maison. Mais qui est Giulio? Que cachent Stella et Sandro?
Critique :
Si The Guest Room aurait pu avoir une toute autre gueule au départ (Stefano Lodovichi voulait initialement tourner un documentaire sur le phénomène des hikkomori, des ados qui s'enferment dans leur propre chambre et choisissent de couper tout contact avec le monde), il n'en épouse pas moins dès ses premières bobines un vrai esprit de cinéma de genre avec un cadre volontairement oppressant et claustrophobe (couplé à une ouverture si Lars Von Trier, montrant une tentative de suicide d'une femme en robe de mariée, qui veut sauter par sa fenêtre sous un ciel gris), et son artifice de l'individu louche - Giulio - qui vient lentement mais sûrement empoisonné le quotidien d'un couple marié - Sandro et Stella.
Utilisant son unique lieu - une immense demeure -, pour le transformer en espace aussi libre d'espace qu'une sorte de prison familière pour son couple vedette à la merci d'un inconnu, dont les nombreux couloirs sombres sont une métaphore à peine appuyée - mais pertinente - pour les dédales de la mémoire dans lesquels se cachent des secrets qui ne demandent qu'à être dévoilés; le film, non sans un suspens plutôt bien mené, explore en profondeur les mécanismes pervers d'une famille dysfonctionnelle, dans un récit qui ajoute progressivement ses pièces au puzzle presque métaphysique, fournissant des indices pour mieux étayer la vérité de la présence du fameux étranger dans la maison.
Jonglant avec un équilibre certes instable mais charmant, entre une structure psychologico-horrifique assumée et référencée (coucou Shining, Suspiria et Funny Game), et sa désintégration en règle de la famille sous les coups de boutoir inquisiteur du thriller à forte tendance huis-clos, le tout avec un score au diapason (qui alterne intelligemment les tons sombres et les compositions diégétiques qui cassent - en apparence - la tension), The Guest Room, pas forcément exempt d'une écriture inspirée dans sa caractérisation des personnages (comme la facilité un peu douteuse avec laquelle Giulio obtient la confiance de Sandro), jouit avant tout d'une performance habité de son trio vedette; d'un Guido Caprino savoureusement énigmatique à Camilla Filippi, brillante en épouse aussi fragile que déconcertée, en passant par un Edoardo Pesce convaincant, qui fait preuve d'une confiance et d'une capacité de résilience inversement proportionnelles à la sienne.
En somme, sans réveiller toutefois tout le cinéma de genre transalpin - qui en aurait bien besoin -, la péloche incarne un thriller dramatico-psychologique solide et gentiment sombre (Lodovichi est plutôt coutumier du fait, remember son excellent In Fondo en 2015), qui explore les secrets/travers d'une famille bourgeoise tout en maintenant une tension agréable (jusqu'à un final loin d'être si prévisible que cela), à défaut de pleinement jouer la carte de la crédibilité parfois.
On a connu moins agréable au sein de cette édition 2021 du BIFFF.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Camilla Filippi, Edoardo Pesce, Guido Caprino,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Thriller, Drame, Épouvante-horreur.
Nationalité : Italien.
Durée : 1h24min.
Synopsis :
Le matin où Stella décide de se suicider, un inconnu, qui semble la connaître, frappe à sa porte. Quelques heures plus tard Sandro, l'homme qui a brisé le cœur de Stella, arrive également à la maison, une situation déjà compliquée se transforme rapidement en chaos: Giulio, l'étranger, semble bien décidé à mettre au jour tous les secrets de la maison. Mais qui est Giulio? Que cachent Stella et Sandro?
Critique :
Explorant en profondeur les rouages pervers d'une famille dysfonctionnelle au sein d'un récit mystérieux (mais pas exempt d'incohérences) dévoilant lentement mais sûrement les pièces de son puzzle,#TheGuestRoom est un solide et prenant thriller psychologique à la tension palpable pic.twitter.com/eaHDKera1q
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 15, 2021
Si The Guest Room aurait pu avoir une toute autre gueule au départ (Stefano Lodovichi voulait initialement tourner un documentaire sur le phénomène des hikkomori, des ados qui s'enferment dans leur propre chambre et choisissent de couper tout contact avec le monde), il n'en épouse pas moins dès ses premières bobines un vrai esprit de cinéma de genre avec un cadre volontairement oppressant et claustrophobe (couplé à une ouverture si Lars Von Trier, montrant une tentative de suicide d'une femme en robe de mariée, qui veut sauter par sa fenêtre sous un ciel gris), et son artifice de l'individu louche - Giulio - qui vient lentement mais sûrement empoisonné le quotidien d'un couple marié - Sandro et Stella.
Copyright True Colors |
Utilisant son unique lieu - une immense demeure -, pour le transformer en espace aussi libre d'espace qu'une sorte de prison familière pour son couple vedette à la merci d'un inconnu, dont les nombreux couloirs sombres sont une métaphore à peine appuyée - mais pertinente - pour les dédales de la mémoire dans lesquels se cachent des secrets qui ne demandent qu'à être dévoilés; le film, non sans un suspens plutôt bien mené, explore en profondeur les mécanismes pervers d'une famille dysfonctionnelle, dans un récit qui ajoute progressivement ses pièces au puzzle presque métaphysique, fournissant des indices pour mieux étayer la vérité de la présence du fameux étranger dans la maison.
Jonglant avec un équilibre certes instable mais charmant, entre une structure psychologico-horrifique assumée et référencée (coucou Shining, Suspiria et Funny Game), et sa désintégration en règle de la famille sous les coups de boutoir inquisiteur du thriller à forte tendance huis-clos, le tout avec un score au diapason (qui alterne intelligemment les tons sombres et les compositions diégétiques qui cassent - en apparence - la tension), The Guest Room, pas forcément exempt d'une écriture inspirée dans sa caractérisation des personnages (comme la facilité un peu douteuse avec laquelle Giulio obtient la confiance de Sandro), jouit avant tout d'une performance habité de son trio vedette; d'un Guido Caprino savoureusement énigmatique à Camilla Filippi, brillante en épouse aussi fragile que déconcertée, en passant par un Edoardo Pesce convaincant, qui fait preuve d'une confiance et d'une capacité de résilience inversement proportionnelles à la sienne.
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En somme, sans réveiller toutefois tout le cinéma de genre transalpin - qui en aurait bien besoin -, la péloche incarne un thriller dramatico-psychologique solide et gentiment sombre (Lodovichi est plutôt coutumier du fait, remember son excellent In Fondo en 2015), qui explore les secrets/travers d'une famille bourgeoise tout en maintenant une tension agréable (jusqu'à un final loin d'être si prévisible que cela), à défaut de pleinement jouer la carte de la crédibilité parfois.
On a connu moins agréable au sein de cette édition 2021 du BIFFF.
Jonathan Chevrier