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[CRITIQUE] : A Week Away



Réalisateur : Roman White
Acteurs : Kevin Quinn, Bailee Madison, Sherri Shepherd,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Drame, Romance, Musical, Comédie musicale.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h34min.

Synopsis :
Dans cette comédie musicale réjouissante, un ado difficile donne sa chance à un camp d'été. Contre toute attente, il y trouvera l'amour, l'amitié et sa place au soleil.



Critique :


Supposons que vous, spectateur naïf et résolument influençable (en ces temps de disette niveau sorties, nous le sommes tous plus ou moins), soyez un adolescent rebelle mais pas trop, un poil sauvage parce qu'il enchaîne les familles/maisons d'accueil depuis la mort de ses parents, mais qui a un cœur d'or qui bat à l'intérieur.
Supposons également que vous vous soyez fait prendre pour avoir stupidement tenté de voler une voiture de flic parce que c'est fun (enfin... supposons), et que votre conseiller juridique, gentiment exaspéré, vous offre un choix cornélien : squatter une maison de correction ou accepter un séjour tout frais payé dans un camp d'été chrétien ou vous passerez vos journées à nager, chanter et faire une douce introspection sur vous-même.
Qu'est-ce que vous choisissez ? La maison de correction ?

Copyright RICHARD PETERSON/NETFLIX

Malheur à vous, puisque A Week Away préfère la solution la plus dure, soit quatre-vingt-dix minutes d'un trip musical partiellement mignon, tellement sain et badigeonné de guimauve au sein du camp Aweegaway, que l'overdose de bons sentiments rend risible et ennuyant avant même que la première bobine ne se fasse la malle.
Tentative délibérée, calibrée et opportuniste de Netflix d'empiéter à la fois sur le marché du divertissement religieux que sur le catalogue teen de Disney Plus, le premier long-métrage de Roman White (réalisateur sur les clips de Taylor Swift et Carrie Underwood, tout s'explique), même s'il est gentiment doux et mignon, est un copie-calque inoffensif de Camp Rock et High School Musical, aux personnages aussi stéréotypés que ses chansons sont immémorables et anonymement joyeuses.
Faussement feel good et ne profitant même pas de son angle chrétien pour se distinguer facilement de ses nombreuses influences (Dieu est " namechecké " de temps en temps, histoire de, les thèmes religieux sont survolés et ne servent qu'à nourrir - et encore - les paroles des chansons), ou même pour appuyer autant une morale indigeste (soyez toujours fidèle à vous-même, faites en sorte de faire entendre votre voix, trouvez votre place dans ce monde,... et toute la liste qui va avec) qu'une romance centrale insipide entre un agnostique à guitare qui s'éveille (un clone de Zac Efron/Troy un qui est sans doute le plus pure des délinquants de toute l'Amérique), et la fille la plus pieuse du camp.

Copyright RICHARD PETERSON/NETFLIX

Tous les tropes se mettent en place avec une prévisibilité et une fainéantise abyssale (les ballades mignonnes, les efforts physiques, un affrontement avec un vrai/faux vilain en quête désespérée de conflit - comme le script -, le spectacle final,...), le pardon et la rédemption sont donnés sans le moindre effort à son héros titre dès le départ mais surtout rien ne dépasse (pas même la couture d'un slip au-dessus d'un jean, tout est aseptisé as hell comme rarement l'a été un teen movie contemporain) de la pellicule d'un film tellement désireux de plaire (visuellement c'est carré et soigné, il n'y a rien à critiquer de ce côté là, et les aficionados de ce sous-genre seront sans doute aux anges), qu'il en devient aussi simpliste, transparent et vain qu'un épisode d'Hannah Montana shooté au Pepsi Max qui, cruelle ironie, se moque parfois ironiquement de sa propre innocence.
Fallait pas choisir le camp d'été qu'on vous dit...


Jonathan Chevrier




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