[CRITIQUE] : Ohana ou le trésor caché

Réalisateur : Jude Weng
Avec : Alex Aiono, Kea Peahu, Kelly Hu,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Aventure, Famille, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h03min

Synopsis :
En vacances d'été dans un village d'Oahu, un frère et une sœur de Brooklyn se lancent sur les traces d'un trésor perdu au fil d'une aventure épique avec de nouveaux amis.

Critique :

Hommage (remake officieux) sincère et léger au cultissime #TheGoonies, aussi surchargé que le sac à dos d'un aventurier amateur, #FindingOhana n'en reste pas moins un joli divertissement familial offrant une visibilité sincère à la beauté et la complexité de la culture hawaïenne. pic.twitter.com/3oM1ZtQAWU
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) February 15, 2021

Pas besoin d'être un fin nostalgique des 80s pour réaliser que si Finding Ohana - Ohana ou le trésor caché par chez nous -, premier long-métrage de Jude Weng, nous paraît autant familier, c'est parce qu'il semble piller comme un sagouin l'un des films totems du catalogue Amblin : le cultissime The Goonies de Richard Donner, à tel point que ni la bande annonce et encore moins son affiche officielle, ne semble s'en cacher - que ce soit dans des citations directes, quelques plans ou même en catapultant Ke Huy Quan (Data) dans un rôle de soutien.
Pourtant après vision, et même s'il croule un brin sous le poids de ses nombreuses références, il serait un peu facile de voir la péloche comme un remake officieux des Goonies, qui aurait troqué le ciel brumeux de l'origine pour les magnifiques paysages des îles hawaïennes, tant c'est justement cette visibilité sincère qu'il offre à la beauté et à la complexité fascinante de la culture hawaïenne, qui en fait un divertissement familial nostalgique et tendre bien au-dessus de la moyenne actuelle.

On y suit Pili et Iaone, deux mômes de Brooklyn qui passent l'été sur O'ahu alors que leur mère revient sur l'île, six ans après la mort de son époux, pour aider son père malade et qui est même en passe de perdre sa maison - ce qui pourrait du coup transformer ce séjour estival en déménagement définitif.
Mais exit la morosité, Pili, géocacheuse accomplie, découvre un vieux journal qui la met sur la piste d'un trésor espagnol perdu depuis des lustres, soit l'occasion parfaite pour se payer une bonne tranche de fun avec d'autres ados mais aussi, peut-être, de trouver suffisamment d'argent pour sauver la maison de son grand-père sans avoir à déraciner sa propre vie.
Du moins, c'est ce qu'elle espère...
Voyage amusant testant autant la culture cinématographique de ses spectateurs que leur faculté d'attention (deux bonnes heures au compteur, ce qui pourrait larguer plus d'un môme en cours de route), le premier long de Jude Weng a beau être aussi surchargé que le sac à dos d'un aventurier amateur (que ce soit dans ses petits tics inhérents aux premiers essais, de ses dialogues un poil artificiels à ses rebondissements faciles en passant par la légèreté évidente - mais pas imputable - de son intrigue), il n'en a pas moins le coeur nostalgique d'un cinéma béni dont le revival a apporté plus de relans peu maîtrisés que de vraies bandes appliquées.

Hommage sincère et dynamique aux Goonies saupoudré d'un amour passionnée pour son cadre - Hawaï, rarement mise aussi bien en valeur jusque dans son mélodieux argot insulaire -, articulé autour des thèmes charnières de la famille et de l'héritage, Ohana ou le trésor caché trompe son manque d'originalité par sa bonhomie, sa générosité et son authentique invitation a découvrir les terres hawaïennes.
Difficile de ne pas y être un tant soit peu sensible.

Jonathan Chevrier