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[CRITIQUE] : The Map of Tiny Perfect Things


Réalisateur : Ian Samuels
Avec : Kyle Allen, Kathryn Newton, Josh Hamilton,...
Distributeur : Amazon Prime Video France
Budget : -
Genre : Romance, Science-Fiction, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h38min

Synopsis :
Mark, un adolescent à l'esprit vif, vit la même journée à répétition. Son monde est bouleversé lorsqu'il rencontre la mystérieuse Margaret, elle aussi coincée dans la même boucle temporelle. Mark et Margaret forment un duo magnétique qui part à la recherche de toutes les petites choses qui pourraient rendre ce jour parfait. L’histoire d'amour prend une tournure fantastique, alors que tous deux luttent pour savoir comment - et si - ils vont échapper à ce jour sans fin.



Critique :


Hasard du calendrier ou vraie envie de marquer au fer rouge la date du 12 février 2021 et son palindrome assez rare, Amazon Prime Video France a dégainé pas moins de deux péloches romantiques usant du thème beaucoup moins rare de la boucle temporelle : le génial Palm Springs de Max Barbakow et le plus conventionnel The Map of Tiny Perfect Things, second long-métrage de Ian Samuels (le très sympathique Sierra Burgess Is A Loser), adapté du roman YA éponyme de Lev " The Magicians " Grossman.
Semblant tout droit sortie de la plume d'un John Green qui aurait tout de même upgradé un brin ses concepts, tout en étant fermement imprégné par l'aura d'Un Jour sans Fin, avec sa boucle à deux âmes rappelant justement le film de Barbakow - en résolument moins drôle et décomplexé -, avec ses personnages pleinement conscients de l'univers dans lequel ils gravitent; le film suit l'histoire de
Mark, déjà profondément ancré dans sa boucle, qu'il semble connaître sur le bout des doigts à tel point que sa routine ne connaît presque pas d'accrocs.
Presque puisque le jeune homme dont les techniques de dragues se résument à un échec constant, croise un jour Margaret, elle aussi obligée de revivre inlassablement le même jour.

Copyright Amazon Studios

Bien que l'idée de mélanger un microcosme temporel - via le concept de la boucle temporelle - avec la fiction YA classique et ses potentielles crises existentielles traitées plus ou moins frontalement, pouvait sembler être une sorte de baklava de clichés ambulants difficilement digeste, force est d'admettre que le tandem Grossman/Samuels embrasse habilement la singularité de ce cocktail pour mieux pleinement se focaliser sur ses personnages, joliment croqués et empathiques malgré leurs défauts - heureusement jamais masqués.
Deux âmes bloquées dans une boucle temporelle dont on ne sait absolument rien (un plus dans un sens, ce qui évite tout discours scientifico-métaphysique maladroit) qui est autant un quotidien frustrant - pour lui - qu'une bulle protectrice dans leur crainte d'un avenir incertain - pour elle -, une manière de contrôler égoïstement l'incontrolable en ayant l'illusion de vivre leur vie... sans vraiment la vivre (l'éternelle chimère du monde parfait qui ne l'est pas réellement).
Une idée de confort dans le familier qui fait écho une fois encore à Palm Springs
(qui lui aussi voit ses héros manifester ses impulsions les plus loufoques, tendres et égoïstes), à ceci près que les petits plaisirs de la vie ne sont pas tout de suite totalement vécus par les personnages, qui s'en font un temps spectateurs - comme nous - avant d'en devenir acteurs à part entière.
Moment clé ou le métrage assume pleinement son manque d'originalité (jusque dans les défauts inhérents du genre, avec un voyage bien plus agréable à suivre que sa destination inévitable) pour mieux épouser les contours d'une tendre comédie romantique ou les personnages ont (VRAIMENT) le temps de tomber amoureux l'un de l'autre, sans la moindre manipulation affective (ou connaissance de l'autre au préalable).

Copyright Amazon Studios

Bien incarné (surtout Kathryn Newton) et joliment spontané malgré sa prévisibilité criante, The Map of Tiny Perfect Things est un modeste exemple qui montre que lorsqu'une peloche à idée et un cadre loin d'être originaux sont bien croqués et exécutés, sa familiarité n'est pas un défaut qui joue totalement contre elle.
Ça ne cassera pas trois pattes à un canard unijambiste, mais cela fait amdirablement bien son office... que demander de plus à un tel produit calibré ?
Pas grand chose...


Jonathan Chevrier