[CRITIQUE] : Lone Wolf
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Réalisateur : Jonathan Ogilvie
Avec : Hugo Weaving, Tilda Cobham-Hervey, Chris Bunton, Marlon Williams, Diana Glenn, Josh McConville, Stephen Curry, ...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Australien
Durée : 1h39min.
Synopsis :
Ce n'est pas exactement ce que le ministre de la Justice avait prévu de faire : regarder un flux ininterrompu d'images vidéo. Mais un ancien officier de police insiste beaucoup. Ensemble, toutes ces images - provenant de caméras cachées, d'écoutes téléphoniques, de sessions Skype et de vidéosurveillance -racontent une histoire intéressante. Lone Wolf adapte le classique de Joseph Conrad dans une Australie d'un futur proche où tous les aspects de la vie quotidienne peuvent être espionnés par le gouvernement.
Critique :
Enquête 2.0 divertissante,#LoneWolf divague dans une 1ère partie qui pose le ton, avant de dévoiler un récit plus resserré et prenant.
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) February 2, 2021
Proche du texte original, dommage qu'il n'approfondisse pas le sujet pourtant passionnant du manque d’intimité de nos données. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/06CivptB5I
Pour son quatrième long métrage, Jonathan Ogilvie adapte le roman de Joseph Conrad, L’agent secret. En compétition Big Screen au Festival de Rotterdam, Lone Wolf se veut une adaptation moderne du livre, un thriller politique type Black Mirror qui se déroule dans un futur proche.
Écrit il y a plus d’un siècle, Joseph Conrad trouve l’inspiration pour son roman à partir d’un fait réel : la mort accidentelle du français Martial Bourdin, tué par sa propre bombe devant l’observatoire de Greenwich. Publié en 1907, le livre est devenu un classique depuis, fondateur du roman d’espionnage. Jonathan Ogilvie modernise le récit en le plaçant dans notre société où la caméra devient arme de surveillance. Celle-ci n’a d’ailleurs plus de secret pour le cinéaste. Il a écrit en 2018 une thèse pour analyser le lien entre cinéma et caméras de surveillance, et comment cela pourrait servir la narration d’une fiction, s’appuyant sur le scénario de Lone Wolf.
Ironiquement, le film commence par un œil qui observe, non pas à travers une caméra comme le reste du film, mais par le biais de jumelles. Le ministre de la Justice (Hugo Weaving) reçoit une ancienne employée (Diana Glenn), qui a un mystérieux film à lui présenter. Un film visionné également par le commissaire adjoint et par les spectateurs, via des caméras de surveillance, des portables, des ordinateurs, et même des alarmes incendie. Corps déformés par les angles de caméra, buzz sonore, la mise en scène ne lésine pas sur les détails pour rendre la projection étrange. Le film impose l’observation du quotidien de Conrad Verloc (Josh McConville), sa petite-amie Winnie (Tilda Cobham-Hervey) et le petit frère de cette dernière, Stevie (Chris Bunton, que l’on a pu voir brièvement dans Relic de Natalie Erika James). Divisé en deux parties, Lone Wolf intensifie son atmosphère mystérieuse en dévoilant peu à peu ses informations, jusqu’à instaurer des twists qui sauront ménager le suspens.
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Jonathan Ogilvie nous plonge dans un univers presque parallèle en 2021, où l’on se déplace encore pour acheter son DVD pornographique dans un sex-shop désuet. Dirigé par Winnie et Conrad, le sex-shop est aussi une couverture pour celui-ci, qui informe la police australienne des actes de terrorisme écologique. Se déroulant pourtant dans un futur proche, Lone Wolf tient quelque chose du passé dans sa façon de mettre en avant des objets palpables dans notre quotidien : un fax, avec un message que l’on peut supprimer définitivement, des DVD où les informations ne peuvent atteindre le Cloud, espace imperfectible, facilement accessible aux hackers et des livres, symbole d’une culture ancienne tenace malgré l’ère moderne, qui donne droit à un prix réduit aux clients du sex-shop. Le propos nous paraît cependant dépassé et n'offre rien de neuf. À l’heure des théories du complot autour du gouvernement et la 5G, ce propos satirique contre la société moderne manque d’un regard acéré et politique sur la question, le cinéaste préférant se concentrer uniquement sur les péripéties.
Enquête 2.0 divertissante, Lone Wolf divague dans une première partie qui pose le ton, avant de dévoiler un récit plus resserré et donc plus prenant. Jonathan Ogilvie est resté proche du texte original, et en tire un film correct, sans approfondir le sujet pourtant passionnant sur le manque d’intimité de nos données.
Enquête 2.0 divertissante, Lone Wolf divague dans une première partie qui pose le ton, avant de dévoiler un récit plus resserré et donc plus prenant. Jonathan Ogilvie est resté proche du texte original, et en tire un film correct, sans approfondir le sujet pourtant passionnant sur le manque d’intimité de nos données.
Laura Enjolvy