Breaking News

[FUCKING TEAM] : L’Abécédaire des sorties ciné 2020


Mieux qu'un tableau de notes, on vous donne tout simplement notre avis - au pluriel, c'est important - sur ce qui a fait, pour nous, la richesse de cette (très compliquée) année ciné 2020.


Parce que si un TOP de la rédaction c'est bien, un vrai article regroupant tous nos avis sur la riche galerie de sorties sur toute l'année ciné 2020, c'est quand-même un poil mieux.
Du coup, dans ce modeste - mais assez long - billet, nous revenons sur un tiers de toutes les sorties que nous avons pu couvrir sur le blog (en salles, en VOD, e-Cinema ou même plateformes SVOD, soit 351 films du 1er janvier au 31 décembre), et nous vous donnons nos avis au pluriel, histoire de mieux vous faire une idée de ce que l'on a pu penser des séances de ces douze - compliqués - derniers mois, entre coups de coeur et déceptions.
Bref, à vos clics et on ne vous encouragera jamais assez de nous balancer vos avis à vous sur les sorties du mois, que ce soit sur Facebook, Twitter ou même en coms sur cet article.
Enjoy it !


1917 de Sam Mendes

Copyright Universal Pictures France


" Techniquement superbe avec un travail sur la temporalité et -surtout- sur la spatialité que j'ai trouvé fascinant. Un film vraiment haletant, spectaculaire, porté par l'indéniable performance de George MacKay à qui il manque toutefois l'essentiel : l'émotion. " Anaïs

" Mendes signe une oeuvre tendue, humaine et follement immersive, sa caméra précise criant l'horreur de la guerre sans le moindre mot. Une claque somptueuse autant qu'une expérience sensorielle puissante. " Jonathan

" Papi Mendes raconte son histoire au coin du feu, le petit-fils en fait une prouesse technique. Dommage qu’il n’y ait pas grand chose au-delà. " Manon

" Bien vite, la technique s'évapore, s'érige alors ces images, elles sont horrifiques, puissantes, bouleversantes, cauchemardesques et pourtant parvenant, dans cette putréfaction des chairs, à faire émerger, durant quelques instants une poésie venant cautériser l’âme. " Thibaut

" Passé les aventures mouvementées de 007, Sam Mendes revient avec 1917, un superbe exercice de style ou il arrive à transcender la technique pour offrir un spectacle impressionnant, une virée printanière sans temps morts dans l’horreur de la guerre " Laura

" L’exercice de style aurait pu sonner creux, mais c’était sans compter les visions oniriques et les élans élégiaques qui traversent l’œuvre comme autant de moments de grâce confinant à la transe. S’il est sans doute facile de rester en-dehors de la proposition, elle saura se montrer bouleversante pour qui s’y abandonne. " Lila


7500 de Patrick Vollrath

Copyright Universum Film GmbH


" Viscéral et bien exécuté, tout autant qu'il s'évite joliment le lourd écueil de l'héroïsme à l'américaine, 7500, dominé par l'interprétation authentique de Joseph Gordon-Levitt, est un solide et oppressant thriller, à la narration compacte qui tient en haleine sans trembler. " Jonathan

" Lorgnant vers du Paul Greengrass, Patrick Vollrath offre un premier long-métrage sec, brutal par instant, palpitant à d'autres, si l'ensemble connait quelques turbulences, il y a avant tout une envie d'angoisse en temps réels qui parvient à faire hérisser le poil. " Thibaut


A comme...

A Dark, Dark Man d'Adilkhan Yerzhanov

Copyright Arizona Distribution


" Avec A Dark, Dark Man, Adilkhan Yerzhanov dépeint à nouveau la résistance aux vices et à la corruption, incarnée ici à travers le dilemme moral du protagoniste et les personnages qui l’entourent et ne cessent de se renvoyer la balle (au sens propre comme figuré). Comme dans La tendre indifférence du monde, c’est à la fois élégant et cocasse mais aussi très noir. La nature dévore tous les plans et c’est absolument magnifique. L’intrigue toutefois séduit moins ici (trop minimaliste voire un peu redondante) et on s’ennuie donc un peu. " Anaïs

" Un récit de corruption policière dans les steppes kazakhes qui porte de manière un peu trop voyante l’étiquette “Aide aux cinémas du monde”. Plans larges et fixes dans lesquels les personnages laissent un peu trop de distance entre eux et entre leurs répliques, noirceur mâtinée d’absurdité et de gêne de loin en loin : voilà un moule de mise en scène qu’on ne connaît hélas que trop bien. " Lila

" A Dark, Dark Man incarne un mélange de styles glaciale et loin d'être désagréable, même si un peu déroutant - entre réalisme et absurde, avec une touche de romance -, un aspect hybride qui en fait un solide polar autant qu'un western social sombre et profondément nuancé à la fois. " Jonathan


Adieu Les Cons d'Albert Dupontel

Copyright Jérôme Prébois – ADCB Films


" Albert Dupontel exprime sa lassitude envers un système oppressif qui broie petit à petit la population. Si son côté naïf sur les relations amoureuses peut rebuter (surtout une scène), son atmosphère caustique fonctionne avec des personnages émouvants. Virginie Efira brille de mille feux. " Laura

" Malgré le malaise palpable lors de la scène de l’ascenseur, probablement le gros point noir du film, Adieu les cons est une oeuvre radicale, à la beauté généreuse. Que peut-il subsister dans un monde fait de papier administratifs et de décor carton pâte ? Dupontel rappelle allégrement et avec fièvre que c’est l’humanité qui guide nos pas. " Manon

" Les non-numérisés tentent de retrouver l'étincelle d'une connexion, dans cette ultra moderne solitude se post-it une poésie Gilliam-esque qui se branche sur une prise d'émotion qui fait disjoncter le système et laisse dans le noir de l'oubli. Adieu le bof. " Thibaut

" Albert Dupontel est un amoureux du cinéma, ça se voit dans sa réalisation, dans ses plans et dans sa façon de raconter. Il transmet beaucoup d’amour en très peu d’images, il a une véritable sensibilité qui accroche le spectateur. Avec Adieu Les Cons, il tape dans le mille et emmène son public dans une folle histoire, humaine et belle. " Jason

" Adieu les cons a la saveur d’un radotage de ménagère aigrie, prétendant répondre au caractère aliénant de la société par une fantaisie niaise que la couleur tragique de la scène finale ne suffit pas à racheter. Curieux mélange de désespoir et de naïveté qui tourne rapidement en rond et échoue, à terme, à exprimer l’un comme l’autre avec une intensité convaincante. " Lila

" Tapant savoureusement sur une société contemporaine (ici la bureaucratie hexagonale) chronophage qui n'a de cesse de se tirer une balle dans le pied, Adieu les cons st une fable cartoonesque, généreuse et pétri de candeur, ou Dupontel démontre que la maturité lui va vraiment bien " Jonathan

" Revisite anarchiste du magicien d’Oz, le film est une véritable ode à l’amour porté en grande partie par la solaire Virgine Efira. Adieu les cons propose aussi une jolie réflexion sur la nostalgie et la transmission. " Éleonore


Adolescentes de Sébastien Lifshitz

Copyright Ad Vitam


" Adolescentes capture avec brio l’universalité de cette période (l’intrication très complexe entre urgence et peur de grandir, le besoin d’affirmation de soi, l’éveil à la sexualité etc) mais ce qui fait sa réussite à mon sens c'est qu'il n’en omet pas sa singularité. Les échéances entre les deux personnages sont identiques (brevet, bac), les questionnements et obsessions, analogues mais pas les angoisses, encore moins les trajectoires. Ce documentaire en dit long sur les fractures sociales, la parentalité (rôle des mères, carence du père quel que soit le milieu) et la France. Politiquement, c’est aussi très riche même si un brin frustrant, certains éléments étant à peine effleurés. " Anaïs

" Sébastien Lifschitz film à la fois un moment crucial de la vie, de jeunes filles qui s’épanouissent, les liens familiaux et le temps qui change le monde. Un documentaire précieux, émouvant, et à la forme impeccable.  " Manon

" Le film capte avec une puissante mélancolie ce passage si particulier d'une vie. En filmant Emma et Anaïs, il nous montre toute une génération, entre intime et politique. On sort du film chamboulé et bizarrement ému de s'être reconnu parfois sur grand écran. " Laura

" Subtil tour de force naturaliste, dénué de tout sensationalisme ou même voyeurisme putassier, Adolescentes est une expérience aussi dense et captivante que tendre et douloureuse, une évasion précieuse et solaire sur l'adolescence, entre fougue bouillante et résignation mature. " Jonathan


Adoration de Fabrice Du Welz

Copyright Les Bookmakers / The Jokers


" Malgré toutes ses promesses, Adoration échoue à faire mouche, faute d’interprètes convaincants. Trop âgés pour garder l’innocence de l’enfance, trop jeunes pour être habités de l’exaltation de l’adolescence, ses héros semblent simplement se laisser porter maladroitement par une structure narrative qui n’a, en sus, de cesse de se répéter. " Lila

" Un conte singulier, assez redondant avec quelques longueurs mais suffisamment attachant pour qu'on ne s'en offusque pas (trop). Une romance qui repose essentiellement sur l'atmosphère qui rappelle par sa tendresse et son onirisme le cinéma d'Alice Rohrwacher. Et après Jusqu'à la garde où ses larmes avaient déjà transpercé mon âme, Thomas Gioria confirme son talent fou. " Anaïs

" Épuré, maniant l'universel et le singulier avec un naturel jamais heurté et un humanisme terrassant, distillant une ambiance hallucinante digne de la plus triste et violente des poésies, Adoration est une jusqu'au-boutiste et délicate ode à l'amour et à la folie. " Jonathan


Ailleurs de Gints Zilbalodis

Copyright Septième Factory


" Ailleurs plonge le spectateur dans une atmosphère contemplative et méditative. Un film à l'étrange pouvoir de fascination qui tient sa force de son récit minimaliste et de son réalisateur, Gints Zilbalodis, qui a fait le film seul. Si l’animation est statique et parfois pas très belle, certains passages frôlent la poésie pure. " Laura

" Si la maestria technique n’est certes pas au rendez-vous pour ce film que son jeune réalisateur a animé lui-même avec des logiciels libres de droits, le tout est traversé d’une telle force lyrique que l’émotion prend vite le pas sur ces petites imperfections formelles. Avec son sens de l’épure et de la symbolique, Ailleurs a tôt fait d’entraîner le spectateur dans un onirisme implacable. " Lila

" Ailleurs est une expérience difficile à aborder. Mais quel chance pour ceux et celles qui seront du voyage, car nous avons là un véritable petit OFNI, un film à l'étrange pouvoir de fascination, hypnotique, avec certains passages à la poésie pure. " Laura


Antebellum de Gerard Bush et Christopher Renz

Copyright Matt Kennedy / Metropolitan FilmExport


" Un pur plaisir visuel d’autant plus glaçant que son propos politique est actuel, Antebellum ne brille pas par les surprises de son scénario mais plutôt par la prestation solide de Janelle Monaé. " Léa

" Thriller psychologique brutal et cruel ne s'extirpant jamais de l'impression tenace d'incarner un épisode rallongé de Black Mirror, Antebellum vaut surtout pour la performance habitée de Janelle Monáe et son message réaliste contre le virus persistant qu'est le racisme systémique. " Jonathan


Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal

Copyright Julien Panié / CHAPKA FILMS / LA FILMERIE / FRANCE 3 CINEMA


" Incarné à la perfection par Laure Calamy, cette héroïne est touchante dans sa maladresse et son entièreté. Le film finit par se détourner des codes de la romcom pour permettre à la véritable relation du film de se développer : celle d’Antoinette avec Patrick, l’âne têtu mais attachant de la randonnée. " Laura

" Épopée rafraîchissant façon quête initiatique/d'émancipation s'éloignant volontairement des sentiers battus du genre, tout en épousant pleinement un ton désopilant et pétri de tendresse. Avec la pétillante Laura Calamy, on apprend ce que veut dire l'amour avec un grand Â(ne). " Jonathan


B comme...

Balle Perdue de Guillaume Pierret

Copyright Mickael Mongin/NETFLIX


" Petite dose d’action bourrine comme on en fait pas assez par chez nous et petit évènement sur Netflix à l’échelle internationale, Balle Perdue incarne un peu ce que serait les productions random d’action Europacorp si ces dernières étaient de bons films. Porté par un amour de la série B d’action et des voitures, c’est un film d’action euphorisant à l’écriture simple et percutante. " Kevin

" Biberonné aux actionners made in 80's/90's, Guillaume Pierret fait de Balle Perdue un put*** de shot d'adrénaline à l'ancienne, généreux, percutant et burné. Un pur B movie gentiment viril, humble et énergique à la charpente solide, qui fleure bon le bitume et les coups qui font mal. " Jonathan

" Oui, les bons films d’action français existent et Guillaume Pierret nous le démontre avec cette Balle Perdue. Le long-métrage est bourré de références, il est intelligent dans son montage et dans sa réalisation. On ne tombe jamais dans la parodie et il est soutenu par un très bon casting. Puis c’est tout de même le comble, il a été fait avec moins de moyen et il y a tout de même plus de cascades que dans Taxi 5. " Jason


Be natural, l’histoire inédite d’Alice Guy-Blaché de Pamela B. Green

Copyright Splendor Films


" Avec une détermination et une passion follement communicatives, Be Natural, l’histoire inédite d’Alice Guy-Blaché garantit que l'oubli de l'une des plus grandes cinéastes de son époque, ne tient plus, et lui offre enfin la reconnaissance qui lui est dû. Une oeuvre forte et nécessaire " Jonathan

" Pamela B. Green a effectué un boulot colossal de recherche sur Alice Guy-Blaché, première femme réalisatrice, longtemps oubliée dans les livres d'Histoire du cinéma. Be Natural la raconte enfin, comme elle le mérite. " Laura


Benni de Nora Fingscheidt

Copyright Ad Vitam


" Quelle fougue ! Quel vent de fraîcheur ! Le premier film de cette réalisatrice est d’une sensibilité incroyable. On suit le quotidien de Benni, petite fille hyper agressive abandonnée aux services sociaux par sa mère. Elle est trimablée de famille d’accueil en foyer, incapable de s’adapter à tout nouvel environement jusqu’à sa rencontre avec Micha, éducateur spécialisé en jeunes délinquants. La mise en scène est très proche de Benni, vive, puissante, rapide. La musique suit le tempo effréné de cette dernière dans sa course à l’amour inconditionnel. " Éleonore

" Rempli d'espoir même dans la tourmente, notamment dans le regard compatissant d'une pluie de pédagogues investis, Benni est un drame bouleversant de sincérité, le constat objectif des ravages des carences affectives et la détresse abyssale qui en découle. Une put*** de claque. " Jonathan


Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn de Cathy Yan

Copyright 2020 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved.


" Divertissement plaisant et vivifiant, Cathy Yan livre un film passionnant sur le personnage, qui se réapproprie son image et son corps et déconstruit le male gaze de Suicide Squad. " Laura

" C’est effectivement meilleur que Suicide Squad mais l’exercice n’était pas bien difficile. Birds of Prey est un film creux, qui ne montre finalement pas grand chose de l’émancipation de Harley Quinn. Un pur produit dont on ne sauve que les costumes et Margot Robbie, merveilleuse (comme toujours). " Manon

" Pop-corn movie régressif et punchy, visuellement soigné et subtilement féministe tout autant qu'il est sombre et savoureusement jubilatoire, Birds Of Prey est une virée décomplexée et survoltée au féminin, assumant totalement son penchant cartoonesque et foutraque. Jolie surprise. " Jonathan

" Blockbuster superhéroïque calibré avec tous les défauts et le désamour que ça comporte, c’est un film qui reste néanmoins terriblement réjouissant dans sa réappropriation féministe d’une Harley Quinn érigée comme sex-symbol dans Suicide Squad, et dans sa posture féministe globale jusqu’au boutiste. " Kevin

" C’est un peu tout ce qu’aurait dû être Suicide Squad. Un divertissement entortillant dans son récit un spectacle burlesquement brutal, ça cogne méchamment, ça gicle abondamment, tout en extirpant des figures féminines badass faisant un jouissif fuck au patriarcat. " Thibaut

" Bourré à tout va de clins d'œil horripilants qui rendent la mise en scène franchement indigeste, Birds of Prey est tellement préoccupé par la volonté d’avoir l’air “cool” qu’il ne semble pas avoir une once d’authenticité. Un film DC, donc. " Lila

" Birds of Prey est le film de super-héroïnes de l’année : acidulé, délirant, bien rythmé et généreux. DC donne enfin à Harley Quinn le film qu’elle mérite. " Marie-Laure

" Un divertissement convaincant et badass, peinant un peu à trouver un ton cohérent sur la longueur, mais qui reste honnête dans un paysage cinématographique saturé de super-héros. " Léa


Brutus vs César de Kheiron

Amazon Prime- Paiva Films- Les Films du Centaure


" Quelle frustration que ce Brutus vs Cesar, si cette envie Hamiltonienne de raciser l’Histoire avait un fort potentiel, tout s’écroule, cela patine s’avère, pire cela ferait passer Peplum pour un joyau comique. C’est dire. " Thibaut

" Vraie déception que Brutus vs César, plus proche de la cagade made in M6 Peplum que de Deux heures moins le quart avant J.C, une oeuvre au dynamisme et au capital sympathie évidents mais dont l'humour tombe trop souvent à plat, sans compter une mise en scène frénétique qui le dessert. " Jonathan


C comme...

Chained de Yaron Shani

Copyright Nizan Lotem & Shai Skiff


" Épousant la frontière tenue entre le documentaire et la fiction, exemple exceptionnel de cinéma-vérité ou la pellicule est une toile de sincérité sans pareille, Chained est une expérience immédiate et vraie sur la relation toxique et oppressante qui unit un homme et sa famille. " Jonathan


Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches, du lait, du beurre, des dettes de Rodolphe Marconi

Copyright ARP Sélection


" Un documentaire bouleversant sur la crise du secteur agricole dans le sillage de Profils paysans et son sens aigu du portrait. Marconi nous invite à ré-évaluer les effets de ce modèle éco sur la vie de ses représentants à l'aune du libéralisme. Le documentaire transcende également le métier d'agriculteur pour aborder la sexualité, l'isolement (sentimental, amical mais aussi familial) ou encore le deuil et ce avec une grande délicatesse. " Anaïs

" Un documentaire digne et délicat sur l'usure et la solitude d'une âme minée par la solitude et la précarité, dont la persécution extrême de son quotidien d'agriculteur, ne laisse jamais présager un avenir serein ou heureux. Éprouvé certes, mais toujours debout. " Jonathan


D comme...


Da 5 Bloods de Spike Lee

Copyright David Lee/Netflix


" 2h30 expérimentales et personnelles, entre autoréflexion politique et idéologique, références cinéphiles marquées et un propos aussi puissant qu'autoriraire, Da 5 Bloods, bourré de moments magnifiquement symboliques qui hantent l'esprit, est juste une put*** de claque monumentale. " Jonathan

" Film des traumatismes dans lequel s'extirpe un poing levé étrangement d'actualité, Spike Lee se balade comme un gamin, avec spontanéité, inventivité et curiosité. Pourtant, au bout du compte c'est bien un ennui poli qui m'a habité durant toute la dernière partie. MEH. " Thibaut


Dans un jardin qu'on dirait éternel de Tatsushi Ōmori

Copyright Art House


" La simplicité de la mise en scène, de la photographie, du scénario et de l’interprétation donne parfois à l’ensemble des allures de téléfilm. Pourtant, pour une œuvre qui fait l’éloge de la quiétude du dépouillement, plus d’ambition formelle n’aurait sans doute pas été appropriée. C’est, par ailleurs, toujours un serrement au cœur que de retrouver Kiki Kirin dans l’un de ses derniers rôles, avec la tendresse qui lui est propre. " Lila

" LA bulle de douceur qu’il nous fallait en cette année compliquée 2020, le film nous propose un récit d’apprentissage, un passage à l’âge adulte par la transmission féminine d’un savoir ancestral, la cérémonie du thé. " Laura

" Dans un jardin qu’on dirait éternel est une invitation à la douceur de l’instant présent. C’est un film qui revient à l’essentiel de son médium, c’est-à-dire un voyage dans un temps suspendu. Dans un registre plus simple, on ose avancer que c’est une douceur essentielle dans cette année mouvementée. " Manon

" S'il ne devait rester qu'une cure de jouvence apaisante sur pellicule, dans le marasme abrutissant d'une oppressante et anxiogène année 2020, ce serait le dernier poème d'Ōmori, qui éveille les sens autant qu'il soulage l'âme, dans la douceur d'une étreinte que l'on voudrait elle aussi, éternelle. " Jonathan


Dark Waters de Todd Haynes

Copyright Le Pacte


" Haynes dissèque le pourrissement de la morale, l’aliénation du capitalisme, l'érosion du pouvoir politique. Dans ce récit loupe, une grande œuvre mortifère et pourtant irrémédiablement humaine dont la fin, loin de tout triomphalisme, se pare d’une hargneuse amertume. " Thibaut

" Porté par une mise en scène dépouillée et un casting impliqué, Dark Waters est une merveille de thriller d'investigation aussi nécessaire et pertinent qu'il est dérangeant (dans le bon sens du terme), qui hante autant qu'il appelle à l'action, tant on en sort tout sauf en sécurité. " Jonathan

" Film passé inaperçu au cinéma, boudé aux Oscars et pourtant quelle claque. Tiré d’une histoire vraie, porté par un Mark Ruffalo engagé, Dark Waters est un thriller qui vous glace le sang et qui vous fait voir, ensuite, une poêle Teffal différemment. " Jason

" Todd Haynes fait plus que de dénoncer un scandale industriel et sanitaire à grande échelle, il s'intéresse aussi à l'homme qui se bat, quitte à empoisonner sa vie de famille et sa propre santé. Académique, mais prenant. " Laura


Dawson City : Le Temps Suspendu de Bill Morrison

Copyright Théâtre du Temple


" Porté par un pur enthousiasme cinéphile et subtilement évocateur dans ses thèmes, Dawson City est de ses découvertes rares dont on ne veut pas perdre la moindre image, un documentaire ambitieux et singulier façon leçon d'histoire au pluriel, poétique et merveilleusement expressive. " Jonathan


Derrière nos écrans de fumée de Jeff Orlowski

Copyright Netflix


" Derrière nos écrans de fumée a le mérite de se montrer didactique sur les dérives liées à l’usage outrancier des algorithmes par les réseaux sociaux, même si ses parties fictionnelles ont de fâcheux relents de Le jour où tout a basculé. Cependant, le film est lui-même piégé dans le paradoxe qu'il dénonce, et ne sera probablement visionné que par des convaincus déjà renseignés sur son sujet, pour qui il se contentera de fait d’enfoncer des portes ouvertes. " Lila

" The Social Dilemma est instructif mais relativement profond selon le degré d’éducation de la personne qui en est intéressée. C'est encore une fois un film qui préfère souligner des problèmes plutôt que de débattre sur des solutions, ce qui est encore plus dommage " Florian



Drunk de Thomas Vinterberg

Copyright Henrik Ohsten


" Équilibrant parfaitement leur histoire entre une perspective clinique et une compréhension empathique, tout évitant subtilement les hystéries émotives et en laissant libre court à son casting d'exception, pour s'exprimer; Drunk est une merveille de drame désespérée, humain et calme à la moralité réfléchie, qui descend dans le fond de l'estomac non pas comme un shot de vodka musclé, mais bien comme un verre de whisky dégusté gorgée par gorgée, qui vous brûle lentement tout votre être. " Jonathan

" Drunk est comme un bon vin, il nous enivre jusqu'aux veines. Par une approche factuelle, Thomas Vinterberg sonde la dépression, où l'alcool devient un remède miracle. Film le plus vibrant, le plus exaltant de l’année. What a life ! " Laura

" Dans son académisme plus triste que sage, Drunk évoque la crise de la cinquantaine et la dépression qui guette. Il ne reste plus qu’un échappatoire : l’alcool, qui ne parvient pourtant à libérer totalement, jusqu’à ce que les personnages choisissent la vie, à travers une dernière scène époustouflante. Mads Mikkelsen aurait du être la palme d’interprétation masculine à Cannes. " Manon

" Sans virer à l’hédonisme béat ni au moralisme bas de plafond, Drunk se contente d’être une ode à la vie dans tout ce qu’elle a d’imparfait et de parfois tragique, mais aussi dans sa fougue et sa beauté enragée. Vinterberg sublime son sujet avec beaucoup de tendresse pour nous redonner un sourire salvateur en ces temps moroses. " Lila

" Mon gros coup de cœur pour cette année 2020. Un véritable feel good movie, qui met de bonne humeur, qui nous coupe pendant deux heures de la morosité de l’actualité et qui donne envie de se mettre à la danse pour faire comme le grand Mad Mikkelsen. " Jason

" Entre philo à deux balles et morale douteuse, Drunk est un film en plein état de moisissure, qui tient a montrer que la vie des hommes c'est quand même pas simple, et que l'alcool, au fond c'est un peu nécessaire si l'on veut pas finir comme Hilter. " Thibaut

" Film au drôle de concept de base : un théoricien pense qu’il manque une certaine dose d’alcool dans le sang de l’être humain pour vivre au mieux. Un groupe de professeurs en pleine crise de mi-vie qui vivotent entre ennui et carrément dépression décident d’appliquer à la lettre cette théorie. Vinterberg a l’intelligence de ne pas juger le choix de ses personnages. Il montre tout autant le retour à la vie de ceux-ci autant que les conséquences plus funestes. Le final du film fait tout simplement chaud au coeur avec un Mads Mikkelsen dans une forme olympique. " Éleonore

" Sympathique mais trop académique pour être vraiment enivrant. Thomas Vinterberg traite mieux de la quête du bonheur que de l’ivresse (éculée ici). Le contexte (confinement) doublé du vertige existentiel dont le film s’empare, lui confèrent toutefois une vibration particulière, elle-même sublimée par l’interprétation tout en finesse de Mads Mikkelsen. " Anaïs

" Tu laisses quatre mecs dans une expérimentation à base d’alcool, ça révèle leur insécurité profonde. Le film de Vinterberg - pas son plus radical formellement parlant, il faut quand même l’avouer - est à la fois une bouffée d’air frais et une spirale infernale questionnant la moralité du laisser-aller de l’être humain. Une belle petite fable acide sur la crise de la quarantaine, au final dévastateur. Mads Mikkelsen est impérial, accompagné d’acteurs et actrices tout aussi géniaux. " Florian


E comme...


Effacer l’Historique de Gustave Kerven et Benoît Delépine

Copyright Les films du Worso – No Money Productions – France 3 Cinéma – Scope Pictures


" Quand on va voir un Kervern/Delépine au cinéma, il faut s’attendre à tout. On peut être déçu, comme totalement comblé. Avec ce nouveau film, on choisit la seconde option. C’est bien écrit, c’est drôle, c’est maîtrisé et en plus nous avons trois comédiens qui se lâchent sans en faire des caisses. Bref, un bon moment de cinéma. " Jason

" Répondant directement à l'intelligence sociologique de Louise Michel et I Feel Good, l'Effacer l'historique est une farce sombre et lumineuse à la fois sur les travers de notre société, façon ode à l'amitié et à la solidarité, mais surtout à une humanité qui ne s'avoue jamais vaincue " Jonathan


Ema de Pablo Larraín

Copyright 2020 Koch Films


" Beaucoup aimé le portrait du personnage principal (bien aidé par l’actrice), moins le scénario alambiqué et les lourdeurs (le feu pour représenter l'intériorité, ça suffit). Des qualités formelles indéniable, une célébration de la puissance féminine jolie mais à mon sens totalement vaine. " Anaïs

" L’intention était probablement là mais Ema devient finalement plus pompeux que fiévreux, malgré une superbe bande originale. " Manon

" Thriller impertinent et sensuel sur un triangle familial inquiétant ou l'être absent définit les deux autres, autant qu'un portrait de femme singulier et brûlant dont on épouse les imperfections et son vertige intime avec gourmandise; Ema est une oeuvre brute, exacerbée et enivrante " Jonathan

" Pablo Larrain continue d’explorer des figures féminines complexes et antipathiques, dans un film fiévreux, enivrant, où la danse devient libératrice face à un monde hostile. Une proposition sans compromis de cinéma, qui a enflammé nos salles obscures en septembre. " Laura

" Grande balade lyrique sur des rythmes reggaeton, Ema est un film qui emmène son spectateur à la conquête de ses sens, parfois de façon brusque, mais ça vaut le coup. " Marie-Laure

" Tout se résume dans le vertige d’un son de violon discordant. Porté par la fièvre malsaine et la sensualité maladive d’une héroïne constamment sur le fil du rasoir, Ema nous entraîne dans une spirale farouche et exaltée dont la démence ne se dévoile que progressivement. Musique, incandescence et concupiscence ont tôt fait d’invoquer les sens et d’imposer leur règne. " Lila

" Son nom sonne comme sa quête infernale et inébranlable : Ema aime, Ema veut être aimé, tellement qu’elle en oublie le reste. Ema ne réfléchit pas et recherche cette liberté qui lui permettra d’aimer sans contrainte. La mise en scène est électrisante, le travail sur la couleur et la lumière suit les humeurs changeantes de son personnage qui ne cherche qu'à séduire, qu’à manipuler, être le centre du cadre, la seule à avoir la parole. Mariana Di Girólamo est stupéfiante et tient ce rôle sur ses épaules de danseuse magnétique. Quel plaisir de voir tant de beauté et surtout une façon de concevoir l’amour loin du couple si binaire. " Éleonore


Emma d'Autumn de Wilde

Copyright Universal Pictures International France


" Sous son air de tableau romantique léger et drôle, Autumn de Wilde déploie un récit très cruel dans cette énième adaptation de Jane Austen. Une bourgeoisie auto-centrée, qui joue avec les sentiments des autres, comme s'ils étaient des marionnettes. Un bonbon rose poudré très amer, à l’esthétique charmante accompagné d’une merveilleuse B.O signée Isobel Waller-Bridge. " Laura

" Dans ce badinage sentimental, Autumn de Wilde appréhende toute la richesse de la plume Austenienne, peignant un tableau à la frivolité enchanteresse dans lequel se niche les zones d'ombres d'une bourgeoisie imbue d'elle-même. Un pur délice. " Thibaut

" Une énième adaptation de Jane Austen qui a su se démarquer par une direction artistique à la fois ambitieuse et historiquement plausible, une Anya Taylor-Joy épaulée de seconds rôles convaincants et un ton absurde bienvenu. Un petit bijou qui mérite le détour. " Léa


En Avant de Dan Scanlon

Copyright 2019 Disney/Pixar. All Rights Reserved. / Pixar


" Un pixar en sous-régime, qui ne prend aucun risque et reste dans ce que Disney fait de mieux : les relations familiales tendues avant de s’assouplir face à une aventure initiatique. Le récit sent le déjà-vu, mais toute le savoir-faire de la firme se sent au niveau de la relation fraternelle, creusant dans ce qu’elle apporte dans la construction d’un individu. " Laura

" Sans être dans les sommets pixarien, Dan Scanlon anime un récit d'une grande simplicité mais souvent exaltant, qui vient cueillir, non pas par la profondeur de ses thématiques, mais bel et bien par sa sincérité faisant écraser une toute petite larmichette. " Thibaut

" Un monde inédit, entre technologie et magie, se révèle sous nos yeux ébahis, servant une histoire sensible et familiale. Ingénieux, plaisant, une épopée fantastique à déguster sans modération. " Léa

" Optant pour un retour aux sources du conte, en embrassant la part populaire de ce dernier sans forcément tomber dans le piège facile du formatage infantile ou cynique, En Avant vise juste et incarne une épopée épique et drôle aussi émouvante et délurée qu'attachante. Du bon Pixar. " Jonathan


Enola Holmes de Harry Bradbeer

Copyright ALEX BAILEY/LEGENDARY


" Elle est futée cette adaptation de Enola Holmes. Sous sa malice et son esprit à la Le Secret de la Pyramide, vient s'insérer un féminisme étonnant, qui tente de se faufiler entre le conservatisme de l'époque, le pouvoir des démocraties et la ténacité idéaliste de sa jeunesse. " Thibaut

" Plaisant à voir avec son atmosphère d'enquête british et son sujet centré sur la condition féminine. Par contre le film manque d'envergure et s'enlise dans une mise en scène tape à l'œil brisant le quatrième mur. N'est pas Phoebe Waller-Bridge qui veut. " Laura

" Enthousiaste, ludique et porté par une partition joliment enjouée de Daniel Pemberton, Enola Holmes, pas exempt de maladresses, reste un petit bout de cinéma décontracté et pop, sorte de Young Indiana Jones au féminin et sauce victorienne, aux messages modernes plutôt bien amenés. " Jonathan


Énorme de Sophie Letourneur

Copyright AVENUE B PRODUCTIONS/VITO FILMS


" Rarement un film n’aura été à l’opposé de sa bande-annonce cette année. Loin de la comédie légère qu’on nous présentait, Énorme raconte la lente transformation d’une femme en un corps par son mari : des mains tout d’abord, puis un ventre rond de femme enceinte. Une manipulation diffuse, installée par le format carré qui enferme cette femme, devenue objet. " Laura

" Il est absolument dommage qu’Enorme ait souffert d’un bad buzz qui a présenté le film pour tout à fait son contraire. L’humour grinçant laisse rapidement place au malaise dans cette étude des genres à l’écriture absolument brillante. " Manon


Eté 85 de François Ozon

Copyright Jean-Claude_Moireau_2020_MANDARIN PRODUCTION_FOZ_France 2 CINEMA_PLAYTIME PRODUCTION_SCOPE PICTURES


" Bien qu’il emprunte aux codes des teen movies, Été 85 s’avère une fausse bluette, plus retorse qu’il n’y paraît, avec une scène finale astucieuse qui invite à repenser absolument tout ce qui vient de se dérouler sous nos yeux et notamment le point de vue qui a été donné. Malheureusement, cette gymnastique intellectuelle extrêmement habile et intéressante s’accompagne d’une mise en scène à l’inverse peu inspirée, presque inexistante. Une romance estivale avant tout psychologique donc, très trouble, qui rappelle beaucoup le cinéma de Christophe Honoré et en particulier Les chansons d’amour et portée par le prometteur Benjamin Voisin. " Anaïs

" Du bout des langues, le désir s’enlace, se prélasse, se noie et laisse sur les lèvres le goût de la mort. Du bout des doigts, les souvenirs se détériorent, s’idéalisent, s’entrechoquent et finissent par danser sur la tombe du premier amour. " Thibaut

" Malgré quelques lourdeurs, Eté 85 est la parfaite incarnation de l’amour adolescent. C’est un fantasme dont nous sommes le héros, incarné par l’extraordinaire Benjamin Voisin, qui excelle dans l’exercice du personnage sur-stylisé. Le film devient, au fur est à mesure, une tornade de sentiments, qui laisse Rod Stewart dans la tête, un battement en trop dans le coeur et un effet de houle dans l’estomac. " Manon

" Tourbillon intense sur la complexité de l'âme humaine frappée par la logique implacable du feu de la passion, plaquée sur une odyssée adolescente urgente et immersive, Été 85 imprime la rétine et le coeur, collant à la peau comme un de ses tubes estivaux dont on ne peut se défaire " Jonathan

" On a ici et là comparé le film à Call me by your name, mais la chaleur et la fougue d’Eté 85 ont pourtant bien peu à voir avec son intellectualisme. Magnétique et insolent, le personnage de Benjamin Voisin cristallise le désir adolescent dans son inconstance et sa défiance, faisant oublier par sa flamme quelques passages un brin grotesques… " Lila

" Il existe de beaux moments volés dans ce film de François Ozon, fugaces mais puissants, à l'image de l'histoire qu'il nous raconte. Pourtant, le film n'arrive jamais à garder cette belle émotion, pour devenir très terre à terre dans son dernier quart, peut-être trop. " Laura


Eva en août de Jonás Trueba

Copyright Arizona Distribution


" Une indéniable saveur rohmerienne traverse ce film, dont toute la fantaisie réside dans la spontanéité de son héroïne. Une invitation à l’errance, à la légèreté et à l’insouciance dans le creuset des longues journées et des chaudes nuits d’un été qu’on croirait pouvoir saisir juste en étendant les doigts. " Lila

" Sous son air oisif, Eva en août est une quête: “s’essayer à une nouvelle façon d’être au monde”, comme l’annonce un petit carton plein d’esprit en début de film. Une errance envoûtante dans un Madrid vidé de ses habitants, porté Itsaso Arana solaire et mystérieuse. " Laura


Exit de Rasmus Kloster Bro

Copyright Damned Distribution


" Un premier film en forme de claque sensorielle. La chaleur, le froid, la pression, l’angoisse, tout se lit aussi bien sur le corps des acteurs que dans la qualité de la photographie et du travail sonore, pour un visionnage douloureux dont il est aussi impossible de se détourner que de sortir indemne. " Lila

" Solide survival tendu et maîtrisé, au commentaire social affûté et pertinent, Exit est une petite bombe de thriller claustrophobique dont le dernier tiers, férocement oppressant, exténuant (dans le bon sens du terme) et dénué de toute respiration, vaut à lui seul le déplacement. " Jonathan


F comme...

Family Romance, LLC de Werner Herzog

Copyright Droits réservés


" Sono Sion s’était déjà attelé au sujet de la location de familles dans Requiem pour Noriko : Herzog lui offre ici un traitement très différent, où la dimension philosophique prend le pas sur l’aspect ludique du concept. Une réflexion sur la sincérité, la bienveillance et la solitude d’autant plus troublante que la forme du film joue elle-même avec l’illusion du réel. Seule ombre au tableau : l’accumulation de scènes ancrées dans des faits divers nippons qui semble sous-entendre « qu’ils sont bizarres ces japonais ! » " Lila

" Avec Family Romance LLC, Werner Herzog trouble toujours la fine frontière entre le doc et la fiction et croque le portrait fou d'un Japon à l'humanité mourrante, et ou l'artifice et le mensonge se substituent à une réalité de plus en plus désespérée et pathétique. " Jonathan


Felicità de Bruno Merle

Copyright Unité – Jack n’a qu’un œil


" Probablement le film le plus doux, le plus feelgood qu’on a pu aller voir au cinéma cette année. Le deuxième film de Bruno Merle et la petite histoire de cette petite famille atypique touche droit dans le cœur, d’une empathie et d’une humanité absolue. " Kevin

" Perfectible autant qu'il est solaire, Felicità, entre la dramédie familiale tendre, le road-movie gentiment chaotique et la fable enjouée sur les joies de la singularité, souffle un doux vent de légèreté et d'insouciance, au coeur de salles obscures qui en ont cruellement besoin. " Jonathan


Femmes d’Argentine (Que sea ley) de Juan Solanas

Copyright Juan Solanas


" Documentaire qui rend un hommage puissant à ces femmes combattant le droit à l’avortement avec une dévotion sans fin. Entre manifestations et témoignages, l’émotion nous gagne. " Laura

" Documentaire important qui transcende ses maladresses de mise en scène par la valeur puissante de son propos, sur la lutte du peuple argentin pour la légalisation de l'IVG. Que ce soit loi. " Jonathan


First Love, le dernier Yakuza de Takashi Miike

Copyright Droits réservés


" Voici un Miike que l’on pourrait presque qualifier de “sage” en comparaison de sa démesure habituelle, et force est de constater que le sens de la mesure (bien que tout relatif) lui va bien. Plus dans la veine de ce que l’on attendrait de Sono Sion, First Love est une explosion de fougue, de violence et d’absurdité qui parvient néanmoins à rester sur ses rails jusqu’au bout. " Lila

" Démarrant comme un polar noir à la vision acerbe sur le Japon avant de gentiment bifurquer vers la romance/comédie d'action cartoonesque à la violence extrême et absurde, First Love est un pur cocktail de tons et de dynamitage des genres. Un bijou de Takashi Miike déjanté. " Jonathan


Forte de Katia Lewkowicz

Copyright Céline Nieszawer


" En terme de représentation, d'acceptation de soi et de la solitude rampante, Melha Bedia vise souvent juste. Mais, l'ensemble ne fonctionne que par intermittence, alourdi par une sous-intrigue et un humour parfois dévastateur mais trop souvent maladroit. Bof. " Thibaut

" Avec un humour assez ravageur et un propos aussi attachant qu'universel, Forte, pas exempt de maladresses, fait souvent mouche autant dans sa quête attachante du bonheur que dans sa peinture touchante sur l'acceptation de soi et l'importance d'assumer sa singularité au coeur d'une société prônant un conformisme anxiogène. " Jonathan 


G comme...

Greenland, le dernier refuge de Ric Roman Waugh

Copyright Metropolitan FilmExport


" Un film d’apocalypse, c’est toujours bon à prendre, surtout quand le spectacle sait gérer son intimisme pour frapper en plein cœur. Mais tout le monde n’est pas Spielberg sur La Guerre des Mondes. Le plus gros point faible du film, c’est de suivre cette famille de classe supérieure plutôt que de nous livrer le point de vue d’une famille défavorisée qui va tout faire pour survivre en partant de rien. Le film n’est pas honteux, loin de là, mais il aurait pu se démarquer en favorisant les laissés-pour-compte, afin de mettre en images un combat véritablement chaotique. " Florian

" Disaster movie anti-kaboom, jouant la carte de la quête de survie à l'échelle humaine physiquement éreintante et anxiogène, Greenland est une jolie surprise solide et efficace, qui s'échine à conter le plus simplement et sobrement du monde, son odyssée apocalyptique sous tension " Jonathan

" Jouant sur l'économie, Greenland - le dernier refuge est conscient de ses limites et nous offre un film catastrophe sans surenchère, efficace et à l’échelle humaine. " Laura


H comme...

Holidate de John Whitesell

Copyright Steve Dietl / Netflix


" Shamallow-esque, frivole et aussi réconfortant qu'un chocolat chaud, nul doute, Holidate est un film de saison qui ne prétend pas réinventer la formule mais l'appliquer avec tonicité, un brin d'impertinence et pas mal de sourire niais. Que demander de plus? "
Thibaut

" Faussement plus progressiste que les films de Noël traditionnel (malgré ses efforts), Holidate, pas plus originale ni actuelle qu'une romcom classique, n'en reste pas moins un film de Noël typique, prêt à faire fondre les cœurs des plus romantiques d’entre nous. " Laura


Honeyland de Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov

Copyright Trice Films/Apolo Media


" Ce documentaire prend presque la forme d'une fiction, entre partage et trahison, d'une femme apicultrice utilisant une méthode traditionnelle et ses nouveaux voisins, qui ne respectent ni la nature, ni sa façon de travailler. Film magnifique, qui raconte la portée universelle d’une vie intime âpre et dure, où l’équilibre fragile entre la nature et les Hommes doit être conservé. " Laura

" Parvenir à extraire de 400 heures de rushes ce nectar à la structure narrative digne des fictions les plus soignées relève du tour de force. Une leçon de documentaire, derrière laquelle on devine un travail colossal. " Lila

" Un documentaire qui, à travers une apicultrice macédonienne, égraine la société productiviste et brosse avec justesse le portrait d’une résistante qui s’ignore, d'une flamme qui veille sur son foyer : la nature. Une fable qu'on pourra trouver trop "appuyée" mais que j'ai trouvée extrêmement belle et touchante. Triste aussi. Et bref, que je recommande vivement. " Anaïs

" La récolte du miel n’a jamais été aussi fascinante puisque Honeyland fétichise les moindres mouvements précieux d’une tradition qui se perd. 2020 n’a pas été avare en documentaires, comme l’atteste ce dernier, à la forme et la sobriété absolument impeccable. " Manon


His House de Remi Weekes

Copyright Aidan Monaghan/NETFLIX


" Un premier film admirable qui utilise le genre pour parler de la problématique de l’immigration en Angleterre, qui trouve une formule assez magistrale pour mêler le film de maison hantée et ses poncifs avec du Ken Loach. Ça peut sembler particulier mais ça fonctionne avec une fluidité admirable. " Kevin

" C’est un premier long-métrage, ça ? Chapeau. Le film de genre horrifique ne devrait pas être un prétexte à la frousse facile et aux effets de mises en scène putassiers, et Remi Weekes en est parfaitement conscient. On le répète souvent et heureusement le genre s’est métamorphosé ces dernières années grâce à l’arrivée des Robert Eggers, Ari Aster ou Jennifer Kent. La fable politique et horrifique se mélangent ici à la perfection, sans aucune faute de mauvais goût, tout en subtilité. " Florian

" Avec aplomb fou pour un premier long, Remi Weeks façonne à son image les codes du film de la maison hantée et mêle la culpabilité déchirante de l'immigrant survivant avec l'anxiété face au refus d'intégration du pays d'accueil, et fait de His House un cauchemar intimiste et maîtrisé. " Jonathan


I comme... 

Invisible Man de Leigh Whannell

Copyright 2020 Universal Pictures. All Rights Reserved.


" Une belle surprise, qui dans la veine de Paranoïa de Steven Soderbergh, se sert de l’horreur pour raconter la peur des femmes. Jouant sur le hors-champ, sur l'invisibilité de l’antagoniste, Invisible Man nous met en constante tension. " Laura

" Quand Leigh Whannell ne réalise pas des suites inintéressantes (coucou Insidious 3), il est capable du meilleur. Après un Upgrade jouissif, le meilleur pote de James Wan nous livre une réinterprétation du livre éponyme de HG Wells, profondément ancrée dans l’ère post #MeToo. Et quelle claque visuelle ! Le réalisateur montre ici à quel point il ne manque pas d’inventivité pour installer l’angoisse dans n’importe quel espace, dosant intelligemment sobriété et spectaculaire comme on l’a rarement vu ces derniers temps. C’est comme Predator, mais sauf que là il a la gueule (de porte-bonheur) de ton ex. Étouffant à souhait, Invisible Man est un des meilleurs films Blumhouse. " Florian

" Après son jouissif Upgrade, L. Whannell fait de InvisiblevMan une relecture moderne du classique de H.G. Wells en ancrant son histoire dans une réalité sinistre et terrifiante proche du Paranoïa de Soderbergh. Un thriller psychologique viscéral dominé par une Elisabeth Moss envoûtante " Jonathan

" Un des sommets de tension de cette année, aux scènes mémorables et glaçantes, incorporant avec brio un propos très actuel sur les violences conjugales. Elizabeth Moss excelle et impressionne par sa crédibilité, nous confrontant de manière très réaliste à cet homme invisible terrifiant. " Léa

" Très impressionné par cette nouvelle version de l’Homme Invisible. C’est bien fait, ça fait peur et c’est plutôt bien pensé. Toutefois, la dernière partie est décevante et nous fait retomber dans un cinéma plus classique, recherchant la facilité. " Jason

" Actualisation très intrigante du classique du film de monstre Universal, avec entre autre un retournement intéressant dans le sens où ce n’est pas la science qui corromps l’homme pour créer un monstre, mais bien l’homme qui corromps la technologie pour devenir le monstre qu’il est déjà à l’intérieur. " Kevin

" Ré-écriture de l'œuvre absolument contemporaine, Invisible Man illustre avec énormément de justesse la réalité des relations toxiques. Un must-see. " Marie-Laure


Ip Man 4 : Le dernier combat de Wilson Yip


Copyright Koch Films


" Un film qui a eu bien plus d’attention qu’il aurait dû en avoir en raison du manque de grosse sortie à l’époque, et c’est super d’avoir vu la franchise Ip Man mise sur le devant de la scène de la sorte. On ne fait pas beaucoup mieux en terme de films d’arts martiaux, que ça soit la performance brute ou la mise en scène et le découpage d’une précision chirurgicale. Impeccable. " Kevin

" On a envie d’avoir de la sympathie pour ce nouvel opus, mais il poursuit dans la lignée de ses prédécesseurs en s’enfonçant toujours plus dans le manichéisme. La direction des acteurs occidentaux, catastrophique, ne fait qu’enfoncer le clou. " Lila

" Quel bonheur de voir un Ip Man au cinéma. Saga découverte sur le tard, j’ai eu le plaisir de visionner les quatre films en un week-end. Ce dernier opus est redoutablement efficace, la réalisation est folle, c’est dynamique et on ne s’ennuie pas une seule seconde. Puis, voir Scott Adkins sur grand écran c’est toujours un évènement. " Jason

" Porté par des scènes de combats solidement charpentés et des questions idéologiques toujours d'actualité, Ip Man 4, vissé sur un Donnie Yen à la technique et à la vitesse d'exécution toujours affûtées (tout comme son jeu), est une fin spectaculaire, nostalgique et robuste à la saga. " Jonathan


J comme...

Je veux juste en finir de Charlie Kaufman

Copyright Mary Cybulski/NETFLIX


" Malgré des séquences réussies dans la maison (le repas) et un casting de qualité, le film finit par devenir nébuleux et beaucoup trop poussif dans son propos, peut-être par peur d’être incompréhensible. Ennui poli. " Laura

" Le film est imbibé d’un sentiment de confusion et de malaise profond qui prive constamment les personnages - et avec eux le spectateur - de repères fondamentaux. Si des instants d’une fragile véracité surnagent dans le bouillonnement introspectif de la narration, on se perd hélas dans ses méandres immodestes. " Lila

" Poème complexe et difficile d’accès, le dernier Charlie Kaufman est un haïku lancinant, (trop ?) cérébral, mais surtout d’une mélancolie singulière tellement elle creuse profondément ses personnages, à la limite du surdéveloppement psychanalytique. On en ressort bouleversé à la condition d’adhérer pleinement aux scènes de conversations denses et vides à la fois, humaines au possible. " Florian

" Le scénariste de génie Charlie Kaufman revient avec une nouvelle réalisation brouillardeuse. Le spectateur s’y engouffre comme dans un labyrinthe et le sens du film est un puzzle au nombre de pièces hyperréel. Solitude, mort, vieillissement, nostalgie, le film aborde un florilège de thèmes avec autant de noirceur que de fantaisie. Je terminerai par cet extrait du livre de Ian Reed dont il est l’adaptation qui est plus que pertinent pour appréhender ce long-métrage "C’est bien, cette part d’ignorance qui persiste… Qu’on ne puisse pas détenir toutes les réponses, tout expliquer. Comme l’espace. On n’est peut-être pas censé avoir toutes les réponses. Les questions, c’est bien. Mieux que les réponses. Si tu veux en savoir plus sur la vie, comment on fonctionne, comment on progresse, ce sont les questions qui comptent. La réflexion en est enrichie. A mon sens, les questions nous aident à nous sentir moins seuls, plus connectés. La connaissance n’est pas l’alpha et l’oméga. J’apprécie l’ignorance. C’est humain. C’est dans l’ordre des choses, comme l’espace. C’est insoluble, obscur, mais pas complètement. " Éleonore

" Loufoque et hermétique, usant de l'étrange et de la singularité pour mieux déloger la sensibilité de son vagabondage fascinant et imprévisible, à la manière d'un songe Lynchien, Je veux juste en finir hypnotise autant qu'il dérange, obsède autant qu'il désoriente. Une immense claque. " Jonathan


Jojo Rabbit de Taika Waititi

Copyright 2019 Twentieth Century Fox


" Le film tend à montrer le côté ridicule de l’endoctrinement de guerre, dans un ton bon enfant. Sympathique, mais très oubliable malheureusement. " Laura

" Constamment à hauteur d'enfant, pertinent sans jamais chercher à être subversif et abordant des thèmes réalistes aussi bien historiques qu'universels, Jojo Rabbit incarne autant une fable satirique captivante qu'un beau récit initiatique sur le (très) dur passage à la vie d'adulte. " Jonathan

" Quel bijou. Dans une écriture d’orfèvre, une œuvre humaine faite de clair-obscure où la bulle caustique vient s'écraser dans l'horreur du réel, le sourire s'efface pour pleurer, avant, dans une ultime scène voir s'unir ces antonymes. No feeling is final. " Thibaut

" Un film sensible, au final optimiste, qui reste trop léger par rapport à son sujet et manque de substance pour être plus mémorable. Tout de même, un film plaisant qui donne envie de suivre les futurs projets de son réalisateur ! " Léa

" Même si la figure humoristique d’Hitler cabotine un peu, Jojo Rabbit est un beau voyage dans l’imaginaire d’un petit garçon qui doit faire face à plus d’horreurs qu’il ne peut en accepter. Un film sur la guerre mais aussi sur l’amour et l’espoir d’un enfant. " Manon

" Uppercut émotionnel, Jojo Rabbit est un festival de ruptures de ton, réussissant constamment à jouer avec le ressenti de ses spectateurs. Imprévisible et redoutable, le film laisse une empreinte forte, s’amuse avec les codes du film d’enfance tout en parodiant malicieusement la composition des films de Wes Anderson. En résulte une comédie irrésistible, un drame humain poignant, un éloge de la jeunesse et un pamphlet anti-fasciste qui résonne plus avec l’actualité qu’on pourrait le penser. " Florian


Judy de Rupert Goold

Copyright 2019 eOne Germany


" Oui, Zellweger livre une splendide performance. Oui, le film touchant, quand il se pare des habits d'un Boulevard du Crépuscule. Mais, au-delà de l'arc-en-ciel, se niche une route trop balisée qui ne puise sa force que dans l'existence même de Judy Garland. " Thibaut

" Portrait sincère et étudié, dominé par une Renée Zellweger époustouflante, Judy incarne un biopic certes conventionnel mais prenant, qui a le bon ton d'offrir un regard réaliste sur la solitude d'une performeuse incroyable, dont la célébrité fut autant un cadeau qu'un fardeau. " Jonathan


Jumbo de Zoé Wittock

Copyright Caroline Fauvet


" De vraies belles idées de mise en scène, gorgées de références, qui rendent palpables les émotions de la jeune héroïne éprise d’un manège, malheureusement sabotées par une direction d’acteurs excessive qui rend le personnage de Noémie Merlant particulièrement agaçant. " Lila

" En imposant l'intimité comme une généralité malléable et (surtout) émotionnelle, Zoé Wittock fait de Jumbo un audacieux, poétique et fascinant drame, une fable "Grimmesque" sur l'expression et l'unicité de l'interrogation autour de la normalité et des normes conventionnelles. " Jonathan


K comme...

Kajillionaire de Miranda July

© Matt Kennedy/Focus Feature


" Tout d’abord un film d’arnaque, le film bascule bien vite vers son véritable propos : une séparation douloureuse d’une héroïne assujettie à des parents froids, incapables de lui donner la moindre tendresse. Il ne cesse de nous jouer des tours, pour livrer un très beau coming of age, alliant douceur par son récit et extrême radicalité par une mise en scène visuelle forte. " Laura

" Avec des moments de poésie suspendus dans une normalité accablante, ce coming-of-age movie pas comme les autres saura vous faire rire et pleurer à foison. Une réussite ! " Léa

" Sujet touchant que cette jeune fille submergée par le déficit de tendresse qu’elle a connu au sein d’une famille de marginalisés volontaires qui a remplacé l’aliénation de la société par celle, plus radicale et sordide encore, d’un individualisme extrême. Dans ce contexte très sombre sans s’en donner l’air, la prise de conscience de l’héroïne se fait néanmoins avec quelques redondances et une certaine naïveté. " Lila

" Incroyablement terre-à-terre, oscillant entre surréalisme, bizarrerie et cynisme pur, Kajillionaire est un bijou de dramédie, sorte de cocon à l'absurdité douce et étonnamment intemporelle, offrant une variation pertinante du concept de l'enfant sauvage. Sublime Evan Rachel Wood. " Jonathan


L comme...

La Bonne Épouse de Martin Provost

Copyright Memento Films Distribution


" Ce simili-Potiche pétille, chouette se dit-on, du champagne, que nenni, une gorgée suffit pour comprendre que ce n'est que du champomy. La marchandise m’escroque, ma gueule de bois est pourtant là, et en plus j'ai sorti mes plus belles flutes à champagne. " Thibaut

" Résolument coloré et hybride, tant il vogue entre la tragédie débridée, la farce burlesque et la comédie musicale délurée, La Bonne Épouse est une merveille de comédie euphorisante et énergique, dénonçant avec ferveur les aberrations d'hier pour mieux pointer celle d'aujourd'hui. " Jonathan


La Communion de Jan Komasa

Copyright Arsenal Filmverleih


" Un film assez inégal, tantôt tape à l'oeil tantôt d'une vérité stupéfiante, qui propose une réflexion assez convenue sur la foi mais touche au sublime quand il s'attarde sur la réconciliation d'une communauté meurtrie. " Anaïs

" Un récit sur la rédemption et un splendide état des lieux de la Pologne qui, même s’il le frôle parfois, ne devient jamais lourd. On ne ressort pas indemne de ce film au sujet difficile. " Manon

" Si ses qualités sont multiples, La Communion est avant tout la révélation de l’acteur Bartosz Bielenia. Celui-ci donne corps à son personnage avec une fièvre saisissante, laissant irradier une lumière aveuglante à travers ses fêlures, incarnant à lui seul le caractère rédempteur de la foi. " Lila

" Avec La Communion, Jan Komasa propulse son loup dans la bergerie (Bartosz Bielenia, superbe) et le fait devenir agneau en cultivant subtilement toute l'ambiguité de son mensonge, pour mieux fustiger les travers et la schizophrénie de son pays et croquer un brulot radical et interrogatif. " Jonathan

" La Communion est entre le feel good movie et le drame. C’est complètement fou, c’est violent, c’est bien écrit, c’est maîtrisé au niveau de la réalisation et les comédiens sont captivants. C’est une bouffée d’air frais que j’aime ressentir quand je vais voir un film et je peux vous dire que j’ai été comblé. " Jason


La Cravate d'Étienne Chaillou et Mathias Théry

Copyright Nour Films


" Documentaire formellement surprenant, La Cravate questionne sur l’extrême droite et ses partisans, sous couvert d’empathie, le documentaire rend compte de la réalité des opinions et des histoires de ceux qui militent pour le Rassemblement National et soulève de profondes interrogations. " Marie-Laure

" Un documentaire au procédé assez innovant, où le sujet découvre et lit une version romancée de son histoire personnelle. Un sujet, membre du Rassemblement National lors des dernières élections présidentielles de 2017, coordinateur temporaire de la page YouTube du Parti, ancien skinhead. Tout un programme. Un passé difficile à digérer, à la fois pour le spectateur et le principal intéressé. Un film avec la démarche intéressante de ne pas seulement dénoncer les pratiques de ce parti instable, mais de montrer avec une tendresse surprenante le voyage d’un homme naïf pris entre des luttes de pouvoir internes, alors que celui-ci veut juste trouver sa place. " Florian

" Plongée fascinante dans le quotidien d'un militant d'extrême droite. Le dispositif utilisé pour rendre compte de son intimité politique et des coulisses du parti est particulièrement rafraîchissant mais la fausse impartialité du documentaire m'a dérangée. " Anaïs

La Cravate est une plongée absolument essentielle dans le monde de l’extrême droite, à travers le point de vue d’un jeune militant en quête d’identité. L’axe est excellent et le documentaire vaut largement le détour, malgré un double dispositif qui peut déplaire. " Manon


La Dernière vie de Simon de Leo Karmann

Copyright Jour2fête


" Entre l’émerveillement enfantin et la rudesse des vies mensongères, Karmann signe une œuvre morcelée entre les influences, tout à la fois spielberienne et ghiblienne, savourant les élans du cœur d'un Zemeckis et la beauté poétique d'un Bayona. " Thibaut

" Plus de films de genre en France, s’il vous plaît ! Surtout si c’est pour qu’ils ressemblent au magnifique film de Léo Karmann. Un déluge d’émotions qui n’est pas sans rappeler le cinéma de Steven Spielberg, La Dernière Vie de Simon est une pépite qui retourne les tripes, humidifie les globes oculaires, et agrandit le cœur. " Florian

" Fable identitaire forte et fragile à la fois, joliment incarnée et mise en boîte par une caméra faisant constamment corps avec son histoire, La dernière vie de Simon est une oeuvre protéiforme et romanesque intimement Spielbergienne, qui stimule l'imaginaire et embrase le coeur. " Jonathan


L'Adieu (The Farewell) de Lulu Wang

Copyright DCM


" Bien aimé le postulat de ce portrait de famille porté par l'étonnante Awkwafina, à contre-pied du genre et qui, bien que teinté de maladresses (entre autres l'utilisation excessive, presque surfaite, de la musique) finit par émouvoir par sa grande pudeur. Le film s'avère toutefois trop scolaire sur la forme voire laborieux (les scènes avec les oiseaux) et trop didactique sur le fond (les différences entre Chine/EU et plus largement Orient/Occident, le poids du devoir etc). " Anaïs

" Bien qu’un peu académique, L’Adieu aborde avec simplicité et tendresse le drame du déclin d’un proche, et évoque avec tant de cocasserie que de mélancolie le destin doux-amer de ceux qui sont piégés entre deux cultures et entre deux vies. " Lila

" Tout en délicatesse mais pas sans quelques accrocs, Lulu Wang croque une sensible et amusante fable familial sur le déracinement et l'absence, un feel good movie pas si éloigné du bijou Goodbye Lenin et dominé par une excellente Awkwafina. " Jonathan

" Réflexion intéressante sur le deuil et sur le jugement d’une culture étrangère à la nôtre (ou tout du moins, à celle de notre éducation), L'Adieu (The Farewell) reste pourtant trop académique pour réellement incarner un film marquant. " Laura

" C'est une chronique toute en délicatesse, en pudeur, en douceur que tisse Lulu Wang, mais, le récit est étriqué dans sa propre intimité ne touchant jamais les cœurs, car pour rendre une petite histoire grande il faut pouvoir caresser l'universalité des émotions. " Thibaut


La fille au bracelet de Stéphane Demoustier

Copyright Mathieu Ponchel


" Film sur un procès d’une jeune fille accusée d’avoir tué sa meilleure amie, le film nous plonge directement dans le système judiciaire français et demande au spectateur de devenir un juré. Cependant, La fille au bracelet finit par être plus que cela et apparaît comme une loupe scrutant nos adolescents, devenant de véritables étrangers à mesure qu’ils se construisent. " Laura

" Film de procès habile qui, tout comme son héroïne, ne se laisse jamais vraiment cerner. La tension est palpable et laisse son spectateur sans réponse. Portrait d’une jeunesse au féminin autant victime des préjugés, que coupable de son flegme. " Éleonore

" La Fille au bracelet fait le pari de faire reposer les nuances de son intrigue sur l’ambiguïté taciturne de sa jeune interprète, et cela paye. Face à cette adolescente qu’il n’est pas sûr d’aimer mais qu’il est certain de ne pas comprendre, le spectateur comme le juré doit apprendre à composer avec l’inconfort du doute. " Lila

" Je ne m’attendais à rien et j’ai été bluffé par ce procédé cinématographique qu’adopte le réalisateur. Le huis clos est un exercice très compliqué et peut rapidement devenir barbant pour le spectateur. Mais dans ce cas-là, non. Le film avance lentement, pose les bases, présente les personnages afin que l’on s’y attache et sans que l’on ne s’y attende, il nous met dans la peau d’un juré. A partir de ce moment, ce n’est plus un film mais un procès que l’on regarde. Belle performance d’Anaïs Demoustier. " Jason

" Très beau film parlant avec justesse de l’amour familial dans toute sa complexité. Peut-on vraiment connaître sa famille et surtout, peut-on l’aimer sans la connaître ? " Marie-Laure


La Llorona de Jayro Bustamante

Copyright LA CASA DE PRODUCCIÓN - LES FILMS DU VOLCAN 2019


" Un drame mi politique mi fantastique où le grondement incessant du peuple se confond avec la colère froide, sourde, des fantômes du passé. Une œuvre perfusée au cinéma de Kurosawa et de Shyamalan qui vaut surtout pour son symbolisme et sa mise en scène. " Anaïs

" Alors que le spin-off de Conjuring sur la Dame Blanche faisait rire, ce film d’épouvante Guatémaltèque fait frissonner. J’ai rarement eu cette frousse-ci au cinéma. C’est prenant, c’est bien rythmé et on n’en ressort pas indemne. " Jason

" En s’appuyant sur les codes du cinéma d’horreur, Jayro Bustamante filme la rage d’un peuple ravagé par une guerre civile, et le génocide au Guatemala invisibilisé par un gouvernement coupable. " Laura


La Nuit Venue de Frédéric Farrucci

Copyright Jour2fête


" Esthétiquement et techniquement abouti, ne tombant jamais dans la facilité du conte moralisateur au happy end faisandé, La Nuit Venue est une balade atmosphérique et mélancolique dans le Paris by night, un drame urbain hypnotique à la poésie brute, porté par le beau duo Huo/Jordana. " Jonathan

" La Nuit venue doit beaucoup au charisme taiseux de l’acteur Guang Huo, qui porte presque tout le film sur son visage. En ajoutant à cela la bande originale de Rone, on a là la recette pour se laisser planer à travers une histoire déjà si familière qu’il ne reste plus qu’à la ressentir, comme l’avait déjà compris Khavn dans Ruined Heart: Another Love Story Between a Criminal & a Whore. " Lila


La Plateforme de Galder Gaztelu-Urrutia 

Copyright Festival Films


" Une proposition ambitieuse et dérangeante, au propos politique évident, qui ne laisse pas indifférent, et suscitera bien des débats enflammés autour de la signification de sa fin. Intéressant autant que poisseux et glaçant. " Léa

" Un high-concept qui a le bon goût de ne pas prétendre être plus que ce qu’il est, et qui se laisse donc déguster sans vergogne ni préoccupation pour les éventuelles incohérences ou lacunes de contexte. " Lila

" Malgré son manque d’originalité dans son concept (une critique des inégalités des chances, avec une dynamique allant de haut en bas), La Plateforme s’en sort grâce à un scénario solide et une atmosphère poisseuse qui se dégrade petit à petit. " Laura


La première marche de Hakim Atoui et Baptiste Etchegaray

Copyright OUTPLAY FILMS


" La Première Marche est à l’image des organisateur.trice.s, le film ne s’intéresse pas seulement à l’élaboration de la manifestation mais s’emploie aussi à faire leur portrait. Le documentaire porte leur enthousiasme, leur fougue, et construit petit à petit un véritable pamphlet contre l’ignorance et la haine. Tout cela crée une authenticité sympathique, une fraîcheur de jeunesse, prête à lever le poing et à se battre. " Laura


La Traque (Time To Hunt) de Yoon Sung-hyun

Courtesy of Union Investment Partners, Littlebig Pictures, Sidus


" Le film s’ouvre sur un climat de dégénérescence économique qui sait piquer la curiosité mais ne suffit pas à donner des couleurs à un scénario sans grande originalité. On en retiendra néanmoins quelques belles séquences aux références esthétiques maîtrisées. " Lila

" Solide thriller jusqu'au-boutiste à la lisière du revenge movie, Time To Hunt exploite un contexte intéressant et épouse habilement des codes spécifiques du genre, pour mieux incarner une petite bombe tendue, intelligente et réflexive, qui aurait mérité d'être un poil moins longue. " Jonathan


La Voie de la Justice de Destin Daniel Cretton

Copyright 2019 WARNER BROS. ENTERTAINMENT INC. / Jake Giles Netter


" Épopée humble et galvanisante, certes prévisible mais d'une humanité rare, La Voie de la Justice remet au coeur du débat la question d'une justice balbutiante autant que les maux raciaux qui gangrènent le pays de l'Oncle Sam, dans un solide drama juridique bienveillant et prenant. " Jonathan


La Voix du Succès de Nisha Ganatra

Copyright Universal Pictures International France


" Dans le prolongement de son précédent film - Late Night - Nisha Ganatra offre du feel good movie, qui, s'il y manque la plume acerbement tendre de Mindy Kaling et une intrigue plus recentrer, offre ici et là une réflexion sur les chanteuses de plus de 40 ans. " Thibaut

" Satire (volontairement) survolée et légère du milieu de l'industrie musicale, La Voix du Succès, ne se regarde que pour ce qu'il est : un feel good movie tendre mais oubliable, un instantané de saison qui, même s'il le voudrait vraiment, ne pourrait jamais prétendre à incarner plus " Jonathan


Le blues de Ma Rainey de George C. Wolfe


Copyright David Lee / Netflix


" Avec de sublimes interprétations (Chadwick Boseman et Viola Davis en tête), George C. Wolfe filme en huis-clos toute l'injustice raciale d'une communauté noire à qui l'on promet monts et merveilles, pour n'avoir que le monde raciste habituel. Dommage qu'il ne se départit pas d'un ton théâtral (venant de l'œuvre originale) qui sonne parfois un peu faux dans le format cinématographique. " Laura

" De dialogue en dialogue, Le Blues de Ma Rainey ne s'extirpe jamais de sa nature théâtrale. Si l'on ne peut nier la puissance du texte, le tout est à la fois trop démonstratif et manquant cruellement d'impact filmique, trop joué et insupportablement répétitif. Bref c'est un MEH. " Thibaut

" Conçu dans un hyperréalisme théâtrale aussi rafraîchissant que couillu, Le Blues de Ma Rainey est une oeuvre troublante et tragique à l'ironie particulièrement cruelle, dominée de la tête et des épaules par une Viola Davis formidable, et un feu Chadwick Boseman dans son plus beau rôle. " Jonathan


Le Cas Richard Jewell de Clint Eastwood

Copyright Claire Folger


" Porté par un script à l'équilibre certes précaire mais virtuose, Le Cas Richard Jewell est un solide et captivant drame, Clint Eastwood sublimant autant son portrait intime d'une figure héroïque (malgré elle) sous pression, que son regard désabusé d'une nation procédurale en péril. " Jonathan

" L’histoire vraie d’un homme trop facilement accusé, un cas de choix pour Clint Eastwood et ses héros ordinaires. Un film intéressant à défaut d’avoir une vraie morale ou parti pris, sobre et froid. " Léa

" Ces derniers temps, quand un Clint sort au cinéma, c’est soit tout bon, soit tout mauvais. Dans ce cas, c’est bien, même très bien. Excellent casting, réalisation dynamique et très belle photographie. Malgré son grand âge, Clint Eastwood nous impressionnera toujours. " Jason

" Eastwood continue son autopsie du héros américain, en plaçant en son centre une figure plus poreuse créant une inadéquation entre la splendeur héroïque et l'intimité de l'homme. Dés lors, l’œuvre capte les dommages collatéraux de la violence d'un regard. " Thibaut


Le lien du sang de Tatsushi Ōmori

Copyright Netflix


" Véritable enfer de l’influence toxique et parasite d’une mère sur son enfant, on perd progressivement espoir de salut jusqu’à ce que le film atteigne un paroxysme dans l’affreux. Un film qu’on veut voir finir bien, des personnages qu’on veut voir s’en sortir, mais dont on devine progressivement que ce sera impossible. " Kevin

" Sorte de relecture - sans l'horreur Hitchcockienne - de la relation perturbée des Bates, Le Lien du Sang est une expérience intime cruelle et à la morosité éprouvante sur une relation mère/fils brisée et abusive, ou Ōmori sublime les interprétations justes du duo Nagasawa/Okudaira. " Jonathan


Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait, Emmanuel Mouret

Copyright Pascal Chantier / Moby Dick Films


" Comme son (magnifique) titre le laisse suggérer, Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait s’amuse et s’émeut de la dissonance qu’il peut y avoir en amour entre les paroles et les actes et porte un regard très tendre sur la notion de choix qui ici n'entrave jamais mais au contraire magnifie le sentiment. Le film est dénué de tout jugement. Emmanuel Mouret aime tous ses personnages sans jamais verser dans l'angélisme. Le récit est très habilement construit de façon à ce qu'on ne puisse pas sortir de la salle malheureux ou heureux mais uniquement les deux à la fois. " Anaïs

" Emmanuel Mouret s’amuse des contradictions et des clichés sur le couple, dans une tribulation sur l’amour et les relations humaines, comme il sait si bien le faire. Verbeux, savoureux, nous sommes entraînés dans une valse de sentiments. " Laura

" Poussiéreux aussi bien dans sa réalisation que dans son écriture et dans son propos, le film semble prétendre déconstruire la vision traditionnelle du couple alors qu’il ne fait qu’envisager les dilemmes des personnages d’après des perspectives ultra-normées. Il y a bien plus de modernité dans Jules et Jim ou Les Parapluies de Cherbourg qui remontent pourtant aux années 60. " Lila


Les Enfants du temps de Makoto Shinkai

Copyright Universum Film GmbH


" Après Your Name, Shinkai rentre encore un peu plus dans le moule dramaturgique des blockbusters japonais, en parvenant moins, cette fois-ci, à tirer son épingle du jeu. Pourtant, il parvient à briser son carcan au dernier moment grâce à une conclusion au message audacieux. " Lila

" Si le dernier film de Makoto Shinkai n’a pas été le raz-de-marée et succès populaire surprise de son Your Name, il reste le cinéaste paroxystique de l’amour et de l’être aimé conçu comme un idéal transcendant, surnaturel et absolu. Démesuré dans ses émotions ingérables qui mènent à l’irrationnel, une vision comme seul un cœur adolescent peut la concevoir. " Kevin


Les Filles du Docteur March de Greta Gerwig

Copyright Wilson Webb


" Greta Gerwig s’est appropriée une histoire intemporelle et y apporte sa touche. Fresque des sœurs March, le film questionne également la place des femmes dans l’art et fait un hommage poignant de l’autrice Louisa May Alcott sous les traits de Jo (Saoirse Ronan). Fort et symbolique. " Laura

" Greta Gerwig a tout à fait compris comment utiliser le son pour évoquer des piaillements féminins qui se transforment en une douce musique qui nappe le film et rappelle l’importance de ces figures auxquelles on s’identifie. Une belle réussite. " Manon

" Incroyable récit choral éclatant et traversé d’une envie de vivre et d’exister absolument renversante. Un film solaire mis au diapason par ses actrices exceptionnelles, mis en scène avec élégance, et écrit avec une force de vie fascinante. " Kevin

" Bienveillant, féministe, fidèle, un brin méta mais surtout follement énergique et optimiste, Les Filles du Docteur March est un regard affûté, lumineux et aimant sur un mythe intemporel, Greta Gerwig y apportant suffisamment de modernité pour rendre sa vision unique et merveilleuse. " Jonathan

" Un joli film plein de fougue, complètement dans le ton de 2020. Une ode à la créativité et à l’émancipation, tout en montrant les petits ratés et grosses erreurs de la vie. Revigorant et marquant. " Léa

" Le passé submerge le présent, les joies sont détrempés par les peines, l'espièglerie se mélancolise, endeuillée de cette insouciance, elles s'emparent de leurs vies, elles seront des incarnations du pluriel, amoureuse, éperdument, indépendante, furieusement. " Thibaut


Les héros ne meurent jamais de Aude Léa Rapin

Copyright Les Films du Worso


" Aude Léa Rapin propose un récit dense avec un (faux) documentaire sur la réincarnation, qui devient vite une quête impossible de faire revivre les morts, dans un pays où les fantômes se baladent parmi les vivants. " Laura

" Jolie surprise que Les héros ne meurent jamais, faux documentaire mais vrai road movie absurde et touchant, une ode passionnée, déroutante et engagée au milieu des ruines physiques et émotionnelles de la guerre, dominée par les belles partitions du duo Adèle Haenel/Jonathan Couzinié. " Jonathan 


Les Nouveaux Mutants de Josh Boone

Copyright 2018 Twentieth Century Fox


" Récit superficiel et FX moches, le film maudit de Josh Boone n’en était pas moins une jolie surprise de l’été. Une sorte de Breakfast Club qui rencontre Ça, où l’horreur symbolise la puberté et les traumatismes. " Laura

" On avait envie d’y croire, tellement tous les éléments d’un film d’horreur, d’un film d’ado, et d’un film de super-héros étaient présents. Mais rien ne se concrétise au bout du compte, laissant une sensation d’inachevé cuisante. Dommage. " Léa

" Il fut un temps je pensais naïvement qu’on ne pouvait faire pire que X-Men : L’affrontement final. Puis j’ai vu Dark Phoenix. Il fut un temps je pensais naïvement qu’on ne pouvait faire pire que Dark Phoenix, on a eu le droit aux Nouveaux Mutants. Comment rater à ce point un film qui aurait pu être une hybridation formelle et narrative originale ? C’est simple Jamy : il suffit de ne pas trop se fouler en terme de mise en scène, en pensant que le scénario fera le reste. Mais ça ne raconte absolument rien, les acteurs n’y croient pas une seconde. Il n’y a aucune émotion. Ni peur, ni humour, ni tendresse ressentis. Rien. C’est un film aussi froid qu’un macroniste. Regardez Legion de Noah Hawley plutôt, un show maîtrisant à la perfection son drame humain et son identité comics. Oubliez le reste. " Florian

" Previsible et pas toujours subtil dans son récit initiatique multiple, mais d'une maturité et d'une noirceur admirable, Les Nouveaux Mutants fait l'effet d'une petite bouffée d'air frais au coeur du genre super-héroïque, évoquant même les shockers 80's, perfectibles mais attachants. " Jonathan 


Les Sept de Chicago d'Aaron Sorkin

Copyright NIKO TAVERNISE/NETFLIX


" D'un pouvoir politique enivré par l'ordre à la loi à une justice dont la couche de maquillage ne serait cacher ses lacérations, Les Sept de Chicago dépèce les colères pour mieux exposer les tripes de la rage dont le visage frankestein-ien laisse à deviner sa complexité. " Thibaut

" Les Sept de Chicago assène son discours féroce et sincère sur les dérives systémiques d'un système inégalitaire, dont les fêlures sont les mêmes 5 décennies plus tard. Avec force, Sorkin pousse son auditoire à ne jamais oublier que l'humanité doit TOUJOURS l'emporter sur le système. " Jonathan


Les Traducteurs de Régis Roinsard

Copyright Magali Bragard / TRÉSOR FILMS – FRANCE 2 CINÉMA - MARS FILMS - WILD BUNCH – LES PRODUCTIONS DU TRÉSOR - ARTÉMIS PRODUCTIONS


" Régis Roinsard signe là un véritable chef d'œuvre de gêne et de rire nerveux. Toujours trop improbable pour être pris au sérieux, jamais assez désastreux pour devenir nanardesque, ce whodunit a atteint le parfait équilibre du naufrage subjuguant. " Lila

" Mécanique risible à défaut d'être un tant soit peu louable, passablement incarné et emballé mais surtout méchamment plombé par son manque de maîtrise et de sobriété, Les Traducteurs intrigue un brin avant de laisser s'effilocher ses bonnes intentions au coeur d'un piège certes ludique (même malgré lui) mais trop ambitieux pour lui. " Jonathan

" Thriller lourd, paresseux, plein de poncifs, à la limite du grotesque (quand il ne met pas les deux pieds dedans). La direction des acteurs est catastrophique et le suspense sacrifié sur l'autel du ridicule (beaucoup ri cela dit !). " Anaïs


L'Extraordinaire Voyage de Marona d'Anca Damian

Copyright Cinéma Public Films


" Époustouflée par L'extraordinaire voyage de Marona, sa profusion graphique, son inventivité sans borne, toujours au service de l’histoire – simple mais très touchante – et ce sens du détail inouï, jusqu'au choix des voix que j'ai trouvées très à propos. Un petit chef d’œuvre. " Anaïs

" Récit plein d’émotions sur la vie d’une chienne. Passant de maîtres en maîresses, Marona grandit et apprend. Anca Damian nous dit via ce conte coloré et magnifique que chaque vie est précieuse, source de tourments et de joie. " Laura

" Sa profusion graphique, ultra colorée et fortement inspirée de l’expressionnisme, sa technicité qui mélange habilement l’animation traditionnelle et le papier collé, son inventivité sans borne, toujours au service de l’histoire – simple mais très touchante – et ce sens du détail inouï, jusqu'au choix de la musique (composée par Pablo Pico) et des voix que j'ai trouvées fort à propos, j’ai tout aimé dans ce film. Absolument tout. " Anaïs 

" Enfin un long-métrage qui a compris à quoi servait l’animation ! Marona exploite pleinement son médium à travers une esthétique onirique en constante mouvance. Le résultat est un émerveillement de tous les instants, fourmillant d’inventivité dans les moindres recoins : tendre, poétique, audacieux, un bouleversement de la forme et des sens. Un petit miracle. " Lila

" L’extraordinaire voyage de Marona est un récit à la forme inventive, aussi triste que coloré, qui traite du sujet universel de l’abandon et de l’identité, à travers le parcours d’une petite chienne. On verse facilement une petite larme, c’est juste dommage que la voix off soit si présente, brisant un peu l’émotion à force de vouloir l’expliquer. " Manon

" Le meilleur film d'animation 2020 n'aura pas été pondu par la firme aux grandes oreilles mais bien par une animation franco-belge au diapason et artistiquement affûtée. Marona est un tourbillon d'émotion à la beauté visuelle renversante, un conte métaphorique et original à la densité thématique incroyable, dont on ne peut que tomber amoureux. " Jonathan

" Nous racontant la vie et la mort d’une petite chienne passant de maître en maître, c’est sans conteste le film d’animation à côté duquel il ne fallait pas passer cette année. C’est écrit avec un cœur gros comme ça et c’est rempli d’idées visuelles d’animation démentielles. " Kevin


L'homme du président de Woo Min-ho

Copyright capelight pictures OHG


" Plongée au coeur d'un fait événement historique proprement dingue dans l'histoire politique sud-coréenne, L'homme du Président, entre la tragédie Shakespearienne complexe et le thriller d'espionnage paranoïaque et intense, est un petit bijou de séance nerveuse et anxiogène. " Jonathan

" Un thriller historique haletant mais un brin inaccessible, avec un Lee Byung-Hun en grande forme pour porter le film à bout de bras. Malheureusement assez oubliable malgré la portée de son propos. " Léa


Lil’Buck Real Swan de Louis Wallecan

Copyright Sophie Dulac Distribution


" Très beau portrait de ce cygne qui vient de Memphis et nous dévoile toute sa sensibilité à travers la danse. C’est très bien monté, ce n’est pas axé que sur une seule et même personne et ça nous montre ce qu’est le Jookin. " Jason

" Dans sa construction, ce documentaire est l’archétype du rags to riches à l’américaine, et l’on sent qu’il a parfois fallu arrondir les angles pour que tout rentre bien dans la démonstration de la narration. Cependant, si le film peut mettre en lumière une discipline souvent déconsidérée et nous faire nous sentir bien, on le lui pardonne volontiers. " Lila

" Foisonnant d'infos et d'observations fascinantes, accessible même pour les non-amateurs, Lil’Buck Real Swan traite la danse de rue avec le même respect que toute autre danse (notamment le ballet), et nous invite à partager son émerveillement face au talent d'un véritable prodige. " Jonathan


L’ombre de Staline de Agnieszka Holland

Copyright Robert Palka


" Agnieszka Holland interroge intelligemment le rôle de la presse et du journalisme dans un film biopic qui revient sur une histoire vraie encore méconnue. " Laura

" Personnel, passionnant et incroyablement suffocant quand il laisse parler à l'image les terrifiantes vérités du régime Stalinien, L’ombre de Staline est un film audacieux, franc et sincère, un drame sous fond de thriller beau et nécessaire, dominé par un solide balayage de son sujet. " Jonathan


Lucky Strike de Kim Yong-hoon

Copyright Wild Bunch


" Si le début est confus et nous mène en bateau un brin trop longtemps, Lucky Strike sait faire honneur à son titre au bout du compte, grâce à des situations tour à tour gores, absurdes ou cruelles. La casting de ce film choral est brillant, Jeon Doyeon en tête, en inoubliable tenancière de bar à hôtesses. " Léa

" Le film remplit minutieusement le cahier des charges des thrillers coréens à succès, avec son lot de twists, de cabotinage, d’ironie cruelle et de “sshibal !” désabusés. Pourtant, il parvient à le faire avec dynamisme, réinventant à mi-parcours une structure qui faisait craindre la redondance et déroulant au passage un casting de premier choix. " Lila

" Découpé en différentes parties (un peu inégales), Lucky Strike est le divertissement qu’il nous fallait pour ce début d’été. Entre le thriller noir et la critique sociale, le film déploie une histoire fluide et maîtrisée. Un excellent premier long-métrage. " Laura


Lux Aeterna de Gaspar Noé

Copyright UFO Distribution


" Le petit malin Gaspar Noé nous revient avec un nouveau chef-d'œuvre. Il continue son travail de recherche formaliste avec une variation plastique sur le chaos qui se termine en explosion picturale stroboscopique. On suit le duo Béatrice Dalle/Charlotte Gainsbourg sur le tournage de cette première, mise en abyme cinématographique qui s’amuse du septième art autant qu’il lui rend hommage. La figure centrale de la sorcière au bûcher comme métaphore du sacrifice de l’actrice distille des interprétations féministes et critique ce milieu bien trop masculin. " Éleonore

" Avec le cynique et troublant Lux Aeterna, Gaspar Noé sonde de manière organique les arcanes sous tension de la création cinématographique, autant dans sa beauté que dans sa complexité et sa noirceur. Et chez le cinéaste, l'art prospère avant tout et surtout, dans le chaos. " Jonathan

" Lux Aeterna fait office de petite oeuvre sobre dans la grande carrière de Gaspar Noé. C’est un film très sage mais on l’en félicitera puisque le chaos n’a pas forcément besoin de sang, de sperme et de larmes pour naître. " Manon

" Un autre film expérience de la part de Gaspar Noé, moins hallucinant que Climax certes, mais offrant un écrin magnifique à Charlotte Gainsbourg et Béatrice Dalle pour démontrer à quel point le travail de groupe peut être exaltant comme frustrant. " Léa

" Epileptique, fou, déjanté, mais totalement maîtrisé. Lux Aeterna est une belle leçon de cinéma et montre une nouvelle fois que Gaspar Noé est un génie du 7e Art . Sans oublier, les remarquables prestations de Béatrice Dalle et Charlotte Gainsbourg. " Jason


M comme...

Ma Belle-Famille, Noël et Moi de Clea DuVall

Copyright 2020 CTMG, Inc. All Rights Reserved.


" De ses quiproquos à son déballage familial, Ma belle-famille, noël et moi est l'incarnation même du film de noël, mais, au détour de ces histoires de coming out, de ces baisers, de ces masques qu'on enfile parfois, il donne à son happy end cette sensation de banalisation qui réchauffe le cœur. " Thibaut

" Plus proche de la dramédie un brin cheezy que de la romcom familière, Ma Belle-Famille, Noël et Moi désarçonne de la plus belle des manières en donnant de l'originalité a un genre traditionnement hétéro, mais surtout du corps à son coeur, et incarne un film de noël frais et enjoué. " Jonathan


Madre de Rodrigo Sorogoyen


Copyright Manolo Pavón


" La séquence d’ouverture est un grand moment de cinéma, le reste n’est qu’une posture vide de sens, qui fait froncer les sourcils. Sans doute le film le plus surestimé de cette année 2020. " Manon

" Après la démonstration magistrale de la scène d’introduction, Marta Nieto incarne avec brio la fragilité et l’instabilité d’une mère à la trajectoire brisée pour laquelle il n’y a plus d’existence qu’à la dérive, faute de se sentir encore le droit d’habiter le monde. S’ouvre alors à elle un territoire d’ambiguïtés, de confusion et de perdition dans lequel elle navigue à la perfection. " Lila

" Sorogoyen choisit les Landes, ses forêts mystérieuses et ses plages brumeuses pour filmer la dualité d’une femme meurtrie et projeter l’immensité d’un deuil bercé par la vie. Jamais le ressac d'une douleur n'a été plus hypnotisant. Marta Nieto emporte tout sur son rivage. Quelques bémols tout de même : B.O avec du Damien Saez, le jeu inégal de Jules Porier qui n’embrasse pas toujours pleinement la complexité de son rôle et la fin, qui perd en subtilité, pas dans ce qu’elle propose en soi mais dans sa construction et son articulation. " Anaïs

" Avec une histoire dense, ambiguë, Rodrigo Sorogoyen filme la douleur comme une chose viscérale, prenant tout le cadre. La perte, thème central du film, est mélangée quand l’espoir renaît sur cette plage et dans ce bar. Un espoir peut-être malsain, mais qui est la seule chose qui fait vivre cette mère en deuil. L’immensité de la plage contre l’immensité de la souffrance. " Laura

" Austère et d'une cohérence délicate, sans digressions libres ni remplissage forcé, avec Madre, Rodrigo Sorogoyen prête ses yeux au spectateur et l'invite aux premières loges d'une expérience émotionnelle déchirante, un drame lancinant sur la détresse insondable d'une mère en deuil. " Jonathan


Malmkrog de Cristi Puiu

Copyright Shellac Films


" Vertigineux récit volubile ou l'orfèvre Puiu s'amuse avec les tunnels de dialogues et les contorsions dialectique, pour mieux asséner un uppercut à la machoire d'un spectateur qui ne voit pas passer les trois heures de bobine, et qui aura besoin de plus d'une vision pour encaisser la densité prodigieuse de ce cinquième (et meilleur?) long du cinéaste. " Jonathan

" Alors que les débats pointés par Malmkrog peuvent trouver résonance dans notre époque, Cristi Puiu questionne la légitimité de la classe intellectuelle qui se livre à une discussion confortable, faite de platitude et de philosophie dans un monde au bord du chaos. " Laura


Mank de David Fincher

Copyright Netflix


" Sincère et irrésistible dans sa réflexion sombre et cynique sur l'ambition artistique, grisant dans sa peinture abstraite d’un homme trop intelligent pour son bien, qui se juxtapose à celle d'un formidable récit doux-amer sur les arcanes du vieil Hollywood : Mank est un pur bijou. " Jonathan

" Je vois la démarche du cinéaste, je vois la maîtrise formelle enivrante, je vois l’importance historique du sujet, et l’envie de rendre hommage à son propre père (Jack Fincher a écrit le scénario quelques années avant sa mort) mais ça ne m’atteint qu’à moitié. L’étrange impression d’être un peu passé à côté du film, d’avoir été invité à un rendez-vous sans y avoir été préparé. C’est un bon film, mais pour une fois (la première), ce film de Fincher ne m’est pas destiné. " Florian

" La véracité s'estompe, de l'image à la musique, Fincher orchestre une fake news, celle d'un film qu'on aurait retrouvé au fin fond d'une étagère à la MGM, selon les rumeurs il y serait question d'un système pourri tentant de contrôler le réel. 2020 vous avez dit ? " Thibaut


Maternal de Maura Delpero

Copyright Memento Films Distribution


" Maura Delpero passe pas loin du grand film avec Maternal, une réflexion tout en délicatesse sur l’instinct maternel et le désir d'émancipation. Une belle proposition, avec des plans omniscients somptueux mais un récit un brin scolaire et cousu de fil blanc d’où une petite frustration à la fin. A noter le superbe travail de Soledad Rodriguez à la photo sur les espaces partagés (le foyer, le corps etc) avec comme acmé une scène de fête mémorable. Denise Carrizo, Lidiya Liberman et Augustina Malale forment un trio très touchant et crèvent l’écran. " Anaïs

" Maura Delpero questionne la maternité et l'instinct maternel dans le premier film de fiction de la réalisatrice, qui évite le manichéisme grâce à sa diversité de point de vue. À la fois brutal et tendre. " Laura


Michel Ange d'Andrey Konchalovsky

Copyright UFO Distribution


" Déçue par Michel-Ange de Konchalovsky qui brosse le portrait de l'artiste et la dualité de son existence, entre génie créatif et turpitudes sordides (rivalité des mécènes). Mise en scène sublime, intouchable, mais récit inutilement grotesque. Je n'ai pas compris ce parti pris. " Anaïs

" S’attaquer à un monument des beaux-arts, c’est casse gueule, et pourtant le réalisateur russe Andrey Konchalovsky s’y attelle tout de même. Et c’est une réussite ! Le film se compose comme une peinture de maître. Chaque plan travaille couleurs et lignes de fuite comme un tableau de la Renaissance. La folie du génie créatif trouve un écrin plus vrai que nature. L’artiste doit faire avec un contexte politique complexe et contraignant dans une époque très loin d’être hygiéniste où la mort fait partie du quotidien. " Éleonore


Mignonnes de Maïmouna Doucouré

Copyright BIEN OU BIEN PRODUCTIONS 2018


" D'une vérité et d'un enthousiasme percutant, Mignonnes, teen movie sur le passage de l'enfance à l'adolescence façon ode à la liberté ou le rejet de sa condition est plus une évolution salvatrice qu'un effet de tendance, est un premier film qui annonce la voix d'une cinéaste importante. " Jonathan

" On n'en fait peu des premiers long métrages comme celui-ci. Un regard essentiel, elle raconte le passage difficile de la préadolescence, questionne le spectateur sur notre perception du corps féminin, appuyant consciemment sur ce qui ne va pas. " Laura

" Le sujet sensible de l’hypersexualisation des pré-adolescentes et l’impact des couples polygames sur les enfants est abordé à travers les yeux d’une fillette qui cherche à se faire accepter. C’était sans doute le meilleur point de vue à adopter et, même s’il manque parfois d’un petit quelque chose, le film est maîtrisé de A à Z, offrant un panorama marquant sur des choses qui brisent précocement l’enfance. Les jeunes comédiennes sont excellentes et Maïmouna Doucouré prouve qu’elle a beaucoup de choses à raconter. " Manon

" Tout film est politique. C’est une certitude. Gros pavé envoyé à la gueule des institutions contemporaines sexualisant les plus jeunes, Mignonnes n’est pas un film facile, tellement la baffe est énorme. Les jeunes filles sont désormais complètement manipulées par ces images relayées dans les médias numériques, envahissant n’importe quelle parcelle de cette jungle de béton impitoyable, effaçant d’une facilité effrayante toute forme de naïveté enfantine. C’est un film brutal mais ô combien important, au message limpide et puissant, porté par des actrices brillantes et une réalisation folle, guidant nos yeux vers ce qui dérange. On en sort changé, bouleversé, notamment après cette dernière image d’un optimisme ravageur, surtout après le chaos qui l’a précédé. " Florian

" Faux film scandale ayant déchainé les passions cette année, il interroge surtout la question de la sexualisation précoce chez les adolescentes avec une pertinence, une sensibilité et une acuité dingues. Le seul moyen de sortir d’un carcan oppressif est de rentrer dans un autre. " Kevin


Minuit dans l’univers de George Clooney

Copyright Philippe Antonello/NETFLIX


" Fable rédemptrice et mélancolique sur l'extinction de l'humanité et la solitude qui dévore, aux vraies allures d'OFNI lugubre et doux-amer; Minuit dans l'Univers est une épopée intime et écolo bien trop familière et déséquilibrée dans ses intentions pour pleinement marquer la rétine. " Jonathan

" Dans l’espace, personne ne vous entendra vous faire chier. C’est un film bidon, au twist le plus prévisible et insignifiant de la galaxie, à la direction artistique digne d’un film Asylum (nan mais l’intérieur de la navette pitié quoi), et au casting absent. Le film essaie de vous faire croire qu’il va se passer un truc, mais le niveau de surprise est dans le négatif. Regardez, et écrivez sur un papier ce qui peut se passer dans la scène suivante. Votre idée sera forcément meilleure. " Florian


Mon nom est Clitoris de Daphné LeBlond et Lisa Billuart Monet

Copyright MK2


" C’est en refusant l’ignorance, en posant des mots là où il faut en poser, en informant les femmes (et les hommes) sur le corps, son fonctionnement, sans tabous ni préjugés, que Mon Nom est Clitoris est un véritable outil pédagogique, à montrer au plus grand nombre. " Laura


Monos d'Alejandro Landes

Copyright DCM


" Poussant sur un terrain familier tout autant qu'il cherche à se forger sa propre voie, sublimé autant par la photo hypnotique de Jasper Wolf que le score percutant de Mica Levi, Monos est une immersion primitive et implacable au coeur de la terreur, ou la violence pervertie tout. " Jonathan

" Le thème et le contexte lacunaire rappellent parfois le Nocturama de Bertrand Bonello, de même que l’aura des acteurs, pleine d’un charisme brut. Toutefois la grande réussite du film réside dans ses plans immersifs et ultra-sensoriels, qui donnent à sentir aussi bien le froid que la touffeur, l'épreuve physique que l'exaltation. Le travail de Jasper Wolf à la photographie ne laisse rien au hasard, pour un rendu sublime. " Lila

" Proposition hors-norme et très riche, assez casse-gueule sur le papier mais à laquelle on n'adhère quasi instantanément, sans jamais questionner sa véracité et ce grâce notamment à l'incroyable mixage du son. Un genre de Manta Ray en moins perché et plus réussi. Un putain d'orgasme sensoriel en tout cas (adeptes de vidéos de relaxation de pluies tropicales, foncez), visuellement très inventif avec des séquences presque hallucinatoires et un récit surprenant, extrêmement bien construit et aucun temps mort. Bluffée par Julianne Nicholson enfin qui crève l'écran tout du long. " Anaïs

" Malgré quelques longueurs, Monos est un de ces films qui coupe le souffle, au sujet atrocement difficile. Il n’était pas aisé de faire quelque chose sur ces enfants qui participent à ce que le monde a de plus horrible mais le film parvient pourtant à retranscrire à la fois la vitalité, l’humanité et son échec. " Manon


N comme...

Never Rarely Sometimes Always de Eliza Hittman

Copyright 2019 Courtesy of Focus Features


" Eliza Hittman filme l'avortement comme une quête difficile et tortueuse dont le réalisme de la procédure très documentée et l'interprétation toute en finesse font du film une réussite totale. La scène qui donne son nom au film est peut-être la plus marquante. " Laura

" À la fois onirique, puissant et impitoyablement naturaliste, Never Rarely Sometimes Always est un diamant brut férocement dévastateur et poignant, qui parvient à rendre perceptible la gravité du drame intime de son héroïne, sans jamais la sensationnaliser. Une (très) grosse claque. " Jonathan


Nina Wu de Midi Z

Copyright Epicentre Films


" Bien embêtée par ce thriller psychologique glacial, avec une esthétique soignée mais très inégal avec notamment une intrigue à tiroirs qui pêche par excès de bonne volonté. Midi Z aurait gagné à concentrer son regard uniquement sur l'errance dans les méandres d'une mémoire traumatique car Nina Wu n'est jamais plus abouti que dans ces séquences claustros / d'effondrements (les scènes dans les couloirs notamment). " Anaïs

" L’essentiel de l’intrigue repose hélas sur un twist bien trop vu et manié ici sans la moindre subtilité. C’est fort regrettable tant l’électrochoc de la scène finale aurait suffit à donner au scénario toute sa violence et sa cruauté. " Lila

" Plongée intense, implacable et hypnotique, Nina Wu ou un rappel profondément douloureux et inconfortable de la dévastation d'un pouvoir malsain sur la vie d'une jeune comédienne pleine d'espoir, confrontée à la dure et gerbante réalité de la toute puissance de l'autorité masculine. " Jonathan


O comme...

Ondine de Christian Petzold


Copyright Les Films du Losange


" Paula Beer incarne une sirène mythique dans un Berlin moderne et hostile. Christian Petzold nous propose sa propre interprétation du mythe, inspiré par l’osmose naturelle de ses deux interprètes principaux. " Laura


On the Rocks de Sofia Coppola

Copyright Apple TV+


" On The Rocks ou une oeuvre tendre et sèchement drôle, une comédie au féminin intelligente, ironique et légère, qui cite l'âge d'or d'Hollywood tout en démontrant que Coppola a pleinement les capacités de se renouveler, et d'enrichir la gamme des genres qu'elle aborde avec minutie. " Jonathan

" Dans ce trifouillage du mariage, Sofia Coppola mélancolise la screwball comedy, et fait de On The Rocks un film qui, entre effondrement et reconstruction, vient mettre les éternels recommencements au fond d'une boite, et laisse admirer une nouvelle fin. " Thibaut


P comme...

Peninsula de Yeon Sang-ho

Copyright ARP Sélection


" En sortant son récit du huis clos, Yeon Sang-ho perd sa créativité, Peninsula devient alors un divertissement pas très bon, et même risible dans son dernier quart d'heure. " Laura

" Si le film souffre grandement de la comparaison avec Dernier Train pour Busan, pris isolément il offre tout de même de belles scènes d’action avec cette pointe de grotesque dont la Corée a le secret. La subtilité n’est pas au rendez-vous mais le spectacle oui. " Lila

" Entre un surdécoupage rendant la majorité des scènes d'action illisibles, quand elles ne sont pas plombés par une numérisation digne de la PS2, des choix étranges et un manque total d'ambition, avec le gros bis Peninsula, Yeon Sang-ho a cette fois-ci quelque peu raté le coche... " Jonathan


Petite Fille de Sébastien Lifshitz

Copyright Arte


" Toute la valeur de ce documentaire tient dans le fait de montrer la famille de la petite fille soudée autour de ses combats, en nous extrayant des représentations de la transidentité comme une épreuve personnelle pour mieux faire ressortir l’injustice de son rejet par certaines instances. De rares maladresses pour un récit pudique et bienveillant. " Lila

" Sébastien Lifshitz aborde avec pudeur la transidentité, via le portrait de Sasha et de sa famille aimante, qui l’entoure du mieux qu’elle peut. Pédagogique et émouvant, les notions que pose le documentaire est plutôt à destination des personnes cisgenre, pour mieux appréhender l’injustice dont Sasha est victime grâce à l’intimité que nous propose le regard du réalisateur. " Laura


Pinocchio de Matteo Garrone

Copyright capelight pictures OHG


" Charmé par cette nouvelle version du roman de Carlo Collodi. Matteo Garrone réalise un ovni que l’on prend plaisir à regarder. On assiste à la belle magie du cinéma avec très peu d’effets spéciaux, beaucoup de maquillages, un amour fou pour ce roman et une photographie magnifique. De plus, Roberto Benigni y est parfait dans le rôle de Geppetto et nous fait rappeler qu’il manque au cinéma. " Jason

" Fidèle à l’histoire d’origine, le Pinocchio de Matteo Garrone peint le portrait d’une Italie sombre, rongée par la misère. L’univers burlesque, riche et l’imagination deviennent les seuls remèdes à la morosité. " Laura


Play d'Anthony Marciano

Copyright Gaumont Distribution


" Tourbillon d’émotion pour les enfants des années 90, Play est bien loin d’être une farce de Max Boublil. C’est au contraire un film étonnant de sensibilité, sur une vie de moments loupés par manque d’audace. On croit dur comme faire au film de la vie de ce personnage, dans ses joies, ses peines et ses regrets. " Kevin

" Parlant sincèrement du passé pour mieux (re)tracer le présent et l'avenir de son héros (tout comme le nôtre), Play est un portrait found footage authentique, touchant et drôle de la génération 90's, un feel good movie irrésistible shooté à la nostalgie et à la mélancolie. " Jonathan

" Play est l’histoire d’un grand enfant qui refuse de voir le temps passer, gagné par une nostalgie sans cesse affichée par le principe du film. Dommage que le récit soit si conventionnel et que les personnages féminins soient si creux. " Manon


Police d’Anne Fontaine

Copyright Thibault Grabherr


" 2020 aurait pu être l’année des succès pour Virginie Efira. Toutefois, j’espère qu’elle aura au moins un prix pour son rôle de policière dans le nouveau long-métrage d’Anne Fontaine. Un rôle fait pour elle, dans lequel elle se donne à fond et pour lequel elle transmet toute sa sensibilité et sa fragilité. Le long-métrage est maîtrisé, très bien ficelé et porté par un casting solide. Une belle découverte. "
Jason

" Immersion de 24h dans la vie de trois policiers, Police frappe juste quand il se penche sue ses persos marqués, dont la douleur est comprimée derrière l’uniforme. Dommage alors que sa seconde partie s’embourbe au lieu de s’élever vers un récit tendu et prenant. "
Laura


Q comme...

Queen & Slim de Melina Matsoukas

Copyright Universal Pictures International France


" Il ressort quelque chose de puissant dans cette fuite injuste née d’une soirée tragique. Melina Matsoukas stylise cependant trop son film, qui devient à force un récit dénué d’émotions. " Laura

" Plus qu'un simple road movie engagé et ironique, incarné à la perfection et réalisé avec ferveur, Queen & Slim est un bouillant et nécessaire plaidoyer sur les fêlures béantes d'une Amérique à l'agonie. Un premier essai magnétique, débordant de générosité et à la colère urgente. " Jonathan

" Le 25 Mai 2020, George Floyd est assassiné par des policiers américains. Sa mise à mort est filmée par des passants et transmise au monde entier. Une colère universelle sans pareille. Trois mois plus tôt sortait Queen & Slim comme une triste prédestination, un coup de poing politique s’ajoutant à cette vague de long-métrages arrivés après l’élection de Trump, attaquant avec justesse le système étasunien objectivement raciste. Bonnie & Clyde moderne, le film de Melina Matsoukas regorge de personnages immédiatement attachants, dont le sort ne peut que toucher profondément, tellement le portrait socio-politique est glaçant, comme un labyrinthe où chaque sortie peut être fatale. Un simple reflet de ce que l’on voit partout. Un film obligatoire. " Florian 


R comme...

Radioactive de Marjane Satrapi

Copyright StudioCanal


" En l’absence d’un regard prononcé et nuancé sur la figure Marie Curie, malgré la performance habitée de Rosamund Pike, Radioactive de Marjane Satrapi rate le coche. S’il voulait être un hommage à une génie du monde de la science, il n’est au fond qu’un film veule " Laura

" Totalement dépendant de la performance de Rosamund Pike tout autant qu'il est tributaire d'une narration maladroite, Radioactive déçoit aussi bien qu'il séduit, rend hommage au mythe Curie autant qu'il passe sensiblement à côté de son sujet et de son but premier : incarner une étude de caractère fine et juste, allant strictement à l'essentiel et ne s'embarassant pas de quelques excentricités narratives futiles. " Jonathan



Rebecca de Ben Wheatley

Copyright Kerry Brown/Netflix


" Ben Wheatley nous présente une adaptation très fade du superbe livre de Daphné du Maurier. Mise en scène léchée et beaux costumes peinent à faire corps avec le récit. Et on finit par s'ennuyer. " Laura

" Fait en grande partie pour ceux qui visitent l'atmosphère gothique et mystérieuse de l'oeuvre de du Maurier pour la première fois, tout en étant clairement frappé par un complexe d'infériorité - avec la version d'Hitchcock - dont il ne s'extirpera jamais vraiment, Rebecca sauce 2020 n'en reste pourtant pas moins, un thriller romantique et rétro établissant certaines modernités clées dont le spectateur sera seul juge de trouver pertinentes ou non. " Jonathan

" Une adaptation qui s’est voulue moderne, mais qui perd la sensibilité et la subtilité du roman et du film de Hitchcock pour se perdre dans les minauderies et les décors flamboyants. Une déception venant de Ben Wheatley. " Léa


Relic de Natalie Erika James

Copyright Star Invest Films France


" Un magnifique message sur la transmission, sur la vieillesse et l'inéluctabilité de la mort, malheureusement Natalie Erika James livre un film peu subtil, qui dénature presque la beauté de son propos. " Laura

" Certes lent à démarrer, Relic offre une histoire de famille particulièrement sensible, filant parfaitement la métaphore de la maladie et de l’héritage dans l’horreur et le tragique. Une réalisation brillante pour un film surprenant ! " Léa

" Quel plaisir de voir, cette année, d’aussi belles premières réalisations de films d’horreur par des femmes. Relic fait le portrait sensible d’une triade de femmes - la fille, la mère et la grand-mère - confrontée à la démence de cette dernière. Natalie Erika James se sert de resorts horrifiques assez classiques avec beaucoup d’intelligence, en les ancrant dans une réalité authentique grâce à un travail sur les décors et accessoires minutieux. " Éleonore

" Relic touche au sublime dans son final où l’horreur se fait intime, rejoignant la tragédie universelle du déni de la vieillesse et de la dégénérescence des parents - suggérant, in fine, la confrontation à sa propre mortalité. Dommage toutefois que le scénario patine quelque peu avant d’en arriver là. " Lila

" Relic utilise l’horreur pour représenter la dégénérescence et la fin de vie, celle à laquelle on assiste comme celle que l’on subit. C’est aussi le portrait de trois générations, trois femmes qui font face à leurs liens familiaux, c’est à la fois beau et effrayant. " Manon

" Joliment influencé à l'horreur nippone aussi froide que féminine, tout en épousant comme Hérédité, le thème du dysfonctionnement familial, Relic est un bonheur de film d'épouvante, équilibre parfait entre drame du quotidien et visions cauchemardesques et gothiques. Petit bijou. " Jonathan


Rocks de Sarah Gavron

Copyright Haut et Court


" Récit social jamais moralisateur, Rocks possède un ton spontané tirant sa force dans l’histoire de cette jeune adolescente au lieu des accents tire-larme de ce genre de film. Un beau portrait, qui puise dans la légèreté de la jeunesse dans un sujet aussi sérieux et triste. " Laura

" Teen movie accrocheur évitant subtilement les pièges du misérabilisme et de la morale putassière, pour lieux sublimer le récit d'émancipatio d'une jeunesse rock, au naturalisme juste et chaleureux. " Jonathan



S comme...

Scandale de Jay Roach

Copyright Metropolitan FilmExport


" Un homme est tombé mais le patriarcat lui, reste. Scandale est un cri de guerre. Laissant la subtilité au placard, Roach décide d’y aller franco. Peut-être trop énergique, trop fun parfois, le film ne laissera pas de marbre. Tant mieux, il n’est pas fait pour ça. " Laura

" On pouvait craindre que le film ne se limite à scander un message féministe avec opportunisme, mais c’était sans compter le charisme et le dynamisme de ses trois héroïnes qui savent revendiquer leur histoire et emporter le spectateur dans leur sillage déterminé. " Lila

" Sous une réalisation purement impersonnelle, se niche un microscope scénaristique étudiant la prolifération des cellules patriarcales pour métastaser de corps en corps, aliénant des esprits pour étouffer les - vaines - révolutions. " Thibaut


Séjour dans les monts Fuchun de Gu Xiaogang

Copyright ARP Distribution


" Séjour dans les Monts Fuchun arrive à concilier simplicité et ambition, pour former un long fleuve de poésie. Probablement un des plus beaux films de cette année 2020 - voire plus, et la révélation d’un futur grand réalisateur (osons nous avancer jusque là). " Manon

" Oeuvre chorale et mélancolique à la lisière du documentaire, sur la fatalité d'une nation tiraillée entre son héritage puissant et une pression économique étouffante, Séjour dans les monts Fuchun est une symphonie humble, poétique et sublime dont on dévore chacun des accords intimes " Jonathan

" Le portrait d’un pays en mutation, un de plus ! Pourtant, Séjour dans les monts Fuchun s’illustre par la force tranquille qu’il dégage, laissant entrevoir les fissures de la société - et les vicissitudes du sempiternel triptyque mariage, argent, et piété filiale - à travers sa fresque familiale sans verser dans le mélodrame pompeux. De même, sa mise en scène finement travaillée ne vire pas à la démonstration technique et rend humblement honneur à son cadre bucolique. " Lila

" Comme la peinture éponyme, Gu Xiaogang croque les recoins du quotidien et les contours de l'intime au gré de plans-séquences d'une grande délicatesse. Particulièrement bluffée par la maîtrise – et l'audace – qui se dégage de ce long-métrage faussement simple : la durée des plans, l'agencement très méticuleux du récit, la construction des personnages et leur évolution au gré des saisons… Tout simplement le meilleur film de 2020 et le 1er volet d'une trilogie que j'espère tout aussi réussie. " Anaïs


Sing me a song de Thomas Balmès

Copyright Nour Films


" Une belle alternative, quoiqu’un brin simpliste dans sa diabolisation de l’écran, à l’hypocrite The Social Dilemma. Après Happiness, Balmès continue d’explorer la frontière poreuse entre tradition et modernité et ici les effets de l'écran chez des moines bouddhistes. Le documentaire repose pas mal sur le préjugé qui voudrait que la spiritualité éloigne des artifices des nouvelles technologies mais (sans surprise) il n’en est rien. Le réalisateur s’approprie tous les codes de la fiction mais ici, le dispositif dessert malheureusement le propos déjà assez sommaire. La mise en scène est notamment très présente et l'empathie, à l'inverse, trop rare. " Anaïs

" Suite improbable de son brillant Happiness, Thomas Balmès fait de Sing me a song une exploration bouleversante et pleine d'ironie des ramifications profondes d'une invention en apparence positive - internet -, pervertissant peu à peu une communauté pendant longtemps préservée. " Jonathan


Sylvie’s Love d'Eugene Ashe

PhotoAmazon Studios


" Quelque part entre La La Land et les mélodrames Sirkiens, Sylvie's Love vient empaqueter le désir sinueux et la préciosité des rêves au sein d'un écrin romanesque, qui, si vous êtes chanceux, laissera sur vos joues quelques unes des plus belles larmes de 2020. " Thibaut

" Proche de La La Land dans son exploration du désir amoureux confronté à la réussite professionnelle, tout en suintant fabuleusement l'aura du vieil Hollywood, Sylvie's Love conte l'histoire tendre d'un homme et d'une femme imparfaits l'un pour l'autre, mais désireux d'être ensemble. " Jonathan


Soul de Pete Docter

Copyright The Walt Disney Company France


" Les studios Pixar nous ont offerts un cadeau de Noël sous les traits d'une quête existentielle sublimée par l'animation qui donne vie à différents univers : un New York vivant hyper réaliste et un monde fantaisiste colorée. Pete Docter a créé, comme à son habitude, une histoire où son concept est lié à de fortes émotions. On n'en ressort pas indemne. " Laura

" Les rêves sont beaux tant qu'ils sont inaccessibles, que reste-t-il après? Tout, dit Soul, il restera les pieds dans le sable, le bout d'une pizza, la beauté de voir des êtres heureux et le réconfort de quelques notes de piano, car vivre c'est une montagne de rien. Sublime. " Thibaut

" Pixar applique encore une fois sa recette “miracle” pour raconter des histoires émouvantes, mais la magie ne peut pas marcher à chaque fois. Soul voudrait être une belle leçon de vie, c’est raté. " Marie-Laure

" Pixar en force. Pete Docter, certainement le metteur en scène le plus intéressant des Studios Pixar, nous livre LE film d’animation de l’année. Véritable démonstration technique, le film touche juste, analyse ce qui constitue nos pauvres petites âmes et peut bouleverser nos certitudes existentielles les plus profondes. La recette secrète de Pixar a encore frappé. Le film rassure vis-à-vis de la créativité du studio, surtout après un En Avant peu inventif. " Florian

" Voyage captivant, burlesque et souvent inattendu à l'urgence et à l'idéalisme innocents, touchant du bout de la pellicule un mystère métaphysico-spirituel supposément insondable, l'âme, tiraillée entre ses espérances/désirs et ses névroses; Soul, en bon sommet Pixarien, suggère autant qu'il en montre et nous rappelle que pour jouir de la vie et de profiter pleinement de ce qui est essentiel, il ne faut jamais avoir peur d'en vivre sa complexité et sa dureté. " Jonathan


Swallow de Carlo Mirabella-Davis

Copyright UFO Distribution


" Récit d’émancipation atypique, de réappropriation de sa vie par la réappropriation de son corps. C’est un drame psychologique fascinant, bouleversant dans ses plus grands moments et qui convoque un malaise frontal avec une grande maestria tout en élaborant un propos sur l’emprise et le trouble mental en résultant d’une pertinence folle. " Kevin

" En usant du trouble Pica comme d'une métaphore douloureusement évocatrice, Swallow est un thriller surprenant, percutant mais surtout sincèrement osé, sur la libération cathartique qu'un mal peut donner à une âme qui ne demande ni sympathie, ni pitié ni même notre compréhension. " Jonathan

" La forme trop léchée, presque indigeste, se prête bien à la douleur d’un personnage qui avale des objets. Un récit d’émancipation douloureux mais généreux. " Manon

" Partant d’un syndrome alimentaire perturbant visuellement, Carlo Mirabella-Davis filme la détresse d’une femme, enfermée dans les carcans d’une vie familiale qui la broie petit à petit. " Laura

" Un drame qui aborde la maladie de Pica et y associe très intelligemment une critique du patriarcat. C'est étonnant, viscéral, un degré de "dérangeant" que je situerai à mi chemin entre Cronenberg et Les Noces Rebelles. La réalisation très aseptisée de Carlo Mirabella-Davis mêle habilement naturalisme et arty. Le film perd légèrement en puissance dans sa dernière ligne droite mais surprend jusqu'au bout par la richesse et la diversité de sa proposition. Haley Bennett enfin est époustouflante. " Anaïs

" Totalement personnel, perturbant à souhait, Swallow est inoubliable, dans un des portraits les plus intimistes de l’année. Haley Bennett se pose comme l’une des actrices à suivre absolument. Inattendu et génial ! " Léa


T comme...

Tenet de Christopher Nolan

Copyright 2020 Warner Bros. Entertainment, Inc. All Rights Reserved. / Melinda Sue Gordon


" Saint Graal des salles, Tenet est un blockbuster aussi imposant et audacieux qu'il est inégal et frappé par les limites de la méthode Nolan. Une aventure Bondienne froide et étourdissante, trompant le film d'espionnage pour mieux y insérer une bonne dose de réflexions physiques. " Jonathan

" En plus d’être le blockbuster qui devait sauver le cinéma avant que ce dernier subisse une nouvelle tentative de meurtre encore plus violente, Tenet est un grand cru de Christopher Nolan qui pousse son envie de grand spectacle emballé dans des concepts inconcevables plus loin que jamais. Cryptique et labyrinthique, c’est une œuvre qui divise mais portée avec audace et une envie de faire du cinéma à gros budget en se donnant la peine de se sortir les doigts. " Kevin

" Avec une structure faussement complexe, une action froide et structurée comme il les aime, Nolan perd en émotion à cause de personnages "pions" qui vont peut-être de pair avec son propos, mais qui enlève l'affect et donc l'implication du spectateur. Hommage d’un amoureux du cinéma sur la magie du montage, sur la construction d’un récit cinématographique par l’image et le son. " Laura

" Après Dunkirk, Nolan radicalise encore son cinéma. Tenet se déploie comme une œuvre âpre, rugueuse et sèche, quelque part entre un James Bond discourtois et un Mission : Impossible assourdissant, ça fout le vertige par moment, ça marche sur un fil ténu le reste du temps. " Thibaut

" Le blockbuster de l’année, qui a su malgré tout tenir ses promesses de spectaculaire et de souffle coupé (vous même vous savez). Le scénario mérite bien une explication, mais le charisme de Robert Pattinson suffit largement à nous embarquer. " Léa


The Boys in the Band de Joe Mantello

Copyright Scott Everett White/NETFLIX


" Les sueurs froides de la version 70's se gorge ici de 50 ans de combat, la laideur de ces êtres, toujours palpable, se teinte d'une tendresse, celle de ces baisers autrefois cachés. Moins étouffante, cette version 2020 montre autre chose de cette colère. " Thibaut

" Le film peine à s’affranchir de ses origines théâtrales, avec pour conséquence une mise en scène peu digeste et des dialogues qui semblent manquer de sincérité. C’est bien dommage considérant la force du sujet, qui brasse intelligemment extravagance et souffrances intimes " Lila

" Entre le rappel brut (même si le film de Friedkin n'a pas perdu un iota de sa force) et le constat plus moderne, remuant une réalité toujours aussi rude avec une puissance implacable, The Boys in The Band est un formidable drame, aussi drôle et perspicace que subtilement déchirant. " Jonathan


The Call de Lee Chung-hyun

Copyright Jung Jae-gu / Netflix


" Surprenant, tenant la durée, ce film sait ménager ses effets et son suspense pour proposer deux destins de femme interconnectés par un mystérieux téléphone. Le final saura vous faire discuter ! " Léa

" Mélange hybride entre la ghost story, le thriller et la SF plaqué sur une cadence d'actionner, The Call s'appuie sur une prémisse simple pour mieux radicalement la déformer au coeur d'une intrigue à tiroirs (trop) complexe et pas toujours cohérente, mais à l'humanité poignante. " Jonathan


The Craft : Les nouvelles sorcières de Zoe Lister-Jones

Copyright 2020 Sony Pictures Entertainment Deutschland GmbH


" Suite plus progressiste que le film de Andrew Fleming, Zoe Lister-Jones nous a pondu un film médiocre, où le ton féministe est présent pour cocher un cahier des charges et non pas pour en faire profiter le récit. " Laura

" Nous te libèrons The Craft : Les Nouvelles Sorcières de l’emprise du démon opportuniste Hollywoodien, du mal que tu te fais à toi-même et de celui que tu fais au 1er film. Taillé dans le même tissu de fantaisie foireuse que Twilight, le film de Lister-Jones est au mieux risible, au pire navrant... " Jonathan


The Crossing de Bai Xue

Copyright 3L Films


" À la traversée littérale d’une frontière fait écho celle, allégorique, de l’adolescence à l’âge adulte, qui est peinte avec une subtilité toute appréciable. On ne s’attarde pas davantage sur la naïveté initiale de l’héroïne que sur les dérives auxquelles son désir d’indépendance peut la mener, pour dresser simplement le portrait d’une jeune fille cherchant à voir au-delà d’une vie trop étroite aux perspectives bornées. " Lila

" Pour son premier long-métrage, Bai Xue a voulu raconter le passage transfrontalier entre Hong Kong et Shenzhen, qui porte en lui bien plus de choses qu’une histoire de douane. The Crossing porte bien son nom, car le film traverse deux états littéralement, mais aussi une crise économique, l’adolescence, comment se (re)créer une identité et avoir accès à ses désirs de liberté, de voyage tout en se sentant privé d’avenir. " Laura


The Gentlemen de Guy Ritchie

Copyright Christopher Raphael


" Cuvée " Guy Ritchienne " aussi familière et testostéronée que solidement charpentée et mature, The Gentlemen marque un vrai retour aux sources réussi pour le papa de Snatch, et incarne un pur gangster movie foutraque, méta, volubile et cartoonesque qui fout une banane d'enfer. " Jonathan

" Un film bavard, peu original, rempli de clichés, qui ne parvient pas à être irrévérencieux malgré des efforts très poussifs pour y parvenir. De la provocation mal faite, une déception totale. " Léa

" Dans une structure malicieuse, Guy Ritchie offre la quintessence de son cinéma, du film de gangster à la vulgarité élégante. Ici, les manipulations sont faites en tweed et british tea dans une atmosphère croquignolesquement feutrée. Un pur plaisir de cinéma. " Thibaut


The Hunt de Craig Zobel

Copyright Universal Pictures


" Drôle et bien méchant, ce slasher se veut réaliste et plein de cynisme, assumant un propos politique irrévérencieux. Satisfaisant et et jouissif, tout ce que l’on attend d’un bon film de genre ! " Léa

" The Hunt est un film génial, principalement parce qu’il est profondément misanthrope et tir à balle réelle (au sens propre comme au figuré) sur absolument tout le monde. Une réussite. " Kevin


The King Of Staten Island de Judd Apatow

Copyright 2020 UNIVERSAL STUDIOS. All Rights Reserved


" Que reste-t-il, derrière le rêve new-yorkais, du 11 septembre 2001 ? The King of Staten Island brosse, à travers le parcours d’un jeune homme un peu perdu, le portrait de grands enfants délaissés mais ô combien attachants. Plus touchant que comique, acerbe mais plein d’amour, la justesse du film ne peut laisser indifférent. " Manon

" Un des films les plus justes de Judd Apatow. Une comédie douce-amère, envahie par le deuil et l’acceptation parentale. Un peu trop porté sur la faillibilité de la figure paternelle, assez inhérente au cinéma américain. Néanmoins le film est plein de cœur, et on a jamais vu la caméra d’Apatow avoir autant d’amour pour ses comédiens. " Florian

" Judd Apatow fait preuve de beaucoup de bienveillance dans l’écriture de son personnage, vivant un deuil encore vivace et lourd à porter. Une belle surprise, loin de la lourdeur caractéristique du réalisateur, où l’humour est présent pour seulement parsemer les larmes du récit. " Laura

" Dramédie douce-amère façon coming of age thérapeutique, capturant joliment l'esprit blessé mais résilient de New York autant que celui d'un sympathique loser au quotidien embué dans un nuage de weed; The King Of Staten Island, porté par de belles fulgurances, est un excellent Judd Apatow. " Jonathan


The Perfect Candidate de Haifaa Al-Mansour

Copyright Razor Film


" Passé une petite escapade américaine, Haifaa Al Mansour revient sur ses terres avec le magnifique The Perfect Candidate, fable morale feel good et inspirante sur une femme déterminée, qui établit sa propre identité dans l'une des sociétés masculines les plus répressives au monde. " Jonathan

" Le film signe le retour de Haifaa Al-Mansour vers le ton de Wadjda, entre humour bien senti et portrait de femme déterminée et inspirante. Elle déploie son propos tout en subtilité, d'une femme qui trouve sa voie/voix. " Laura


The Prom de Ryan Murphy

Copyright MELINDA SUE GORDON/NETFLIX


" Pur canon de confettis enthousiastes et pop faisant fit de ses (très grosses) faiblesses d'écriture, The Prom est un sympathique hymne à l'amour et à la tolérance shooté aux couleurs primaires et à la bienveillance, une invitation acidulée dans le bus magique avec un casting 4 étoiles comme hôtes chaleureux. " Jonathan

" Des paillettes en s'en étouffer et une Streep à la flamboyance ABBA-esque ne sauvent pas un The Prom où Murphy se rêve Stanley Donen des temps modernes mais n'est qu'un Kenny Ortega, dés lors tout retombe, le champagne promis se fait mousseux et me voilà vidant la bouteille dans l'évier. " Thibaut



The Vast of Night de Andrew Patterson

Copyright Droits réservés


" Ça serpente entre la Twilight Zone et Rencontres du troisième Type tout en cultivant les longueurs filmiques d'un American Graffiti. Pourtant, au milieu de cela, la patte d'un nouveau nom qui s'extirpe des références pour articuler une vraie proposition. " Thibaut

" Tendue, énergique et parfaitement ancrée au coeur des 50's, The Vast of Night, entre romance à suspens et vraie expérience grisante qui suggère intelligemment plus qu'elle n'en montre, grave sur la pellicule le frisson palpable d'une menace sur laquelle on ne peut pas mettre de nom. " Jonathan


The Vigil de Keith Thomas

Copyright Wild Bunch Distribution


" Le film emprunte le chemin bien balisé du film de fantôme mais trouve sa particularité dans l’utilisation d’une mythologie juive plutôt que la classique mythologie chrétienne vu dans un million de films. Ça lui donne une fraicheur appréciable d’autant plus qu’il est très efficace dans son genre. " Kevin

" Un film d’horreur de facture classique mais efficace, qui sait nous plonger dans l’obscurité d’une maison new yorkaise mystérieuse. L’angoisse est bien présente, la peur aussi ! " Léa

" Cartographiant admirablement toutes les spécificités de son cadre et de son prisme inédit (le judaïsme), The Vigil incarne un vrai petit bout de flippe modeste, baroque et éprouvant, reposant autant sur de solides jumps scares, que sur une profondeur thématique assénée avec aplomb. " Jonathan


The Way Back de Gavin O'Connor

Copyright 2020 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved


" Le réalisateur du grandiose Warrior revient à ce qu’il met visiblement le plus de cœur à faire : le drame de sport. Ici, Ben Affleck incarne avec talent un personnage qui fait grandement écho à sa situation personnelle, dans un drame de résilience puissant et bouleversant. " Kevin

" Sublime portrait d'un homme au bord du gouffre, construit comme un voyage rédempteur grisant, ciblé et profondément américain - dans le bon sens du terme -, The Way Back se démarque autant par sa justesse que par son honnêteté à toute épreuve, véhiculée par un Ben Affleck habité. " Jonathan

" Parfois un - bon - film c'est des choix délicats, presque invisibles qui mis bout à bout construisent une petite œuvre semi-ombragée sur comment réparer un vivant, dont le frémissement se mue en réelle émotion. Pour rien gâcher, Ben Affleck y trouve son meilleur rôle. " Thibaut


Tigertail d'Alan Yang

Copyright Chen Hsiang Liu/Netflix


" Entre passé et présent, Tigertail incarne une merveille de mélodrame sensible et pudique d'une beauté déchirante, explorant avec puissance la désillusion de l'American Dream et les fêlures intimes des sacrifices d'une vie. Un premier film joliment personnel, épuré et grandiose. " Jonathan

" Dans cette exploration des ruines Proustiennes où les rêves se fanent, où l'amour se déracine, où la douleur est silencieuse, Alan Yang capture l'émotion d'une vie avec une pudeur, qui, dans ses ultimes instants, vient pourtant cueillir son spectateur. " Thibaut


Tout peut changer, et si les femmes comptaient à Hollywood de Tom Donahue

Copyright Alba Films


" Construit autour de témoignages des femmes qui font Hollywood, celles qui analysent, celles qui pensent, ce documentaire de Tom Donahue démonte point par point le système sexiste qui entoure le cinéma, en s’appuyant sur des études précises et sourcées. "
Laura


Tout simplement noir de Jean-Pascal Zadi et John Wax

Copyright 2020 GAUMONT – C8 FILMS


" Documenteur/film à sketchs fun poussant son concept jusqu'à l'extrême, Tout simplement noir prend le parti pris malin de ne jamais s'imposer comme une oeuvre critique, mais bien d'incarner un objet cynique s'amusant à démonter les clichés socio-ethniques qui gangrène notre société. " Jonathan

" Comédie sous forme de faux documentaire, c’est un des films les plus surprenants de cette année dans son incroyable acuité à mêler la comédie avec une réflexion sociale complexe. C’est aussi hilarant que ça pousse à la réflexion, et peu de film trouve un équilibre aussi miraculeux dans cet exercice. " Kevin

" Comédie sulfate, qui extirpe de ses pérégrinations quatre étoiles, entre Joey Star et Lucien Jean-Baptiste, de Claudia Tagbo à Soprano, un kaléidoscope des identités noires à la fois vivifiant et édifiant, sacrément con et bougrement intelligent. " Thibaut

" Un film à sketches qui a sans surprise les défauts de son format : un défilé de guests masquant difficilement le caractère inégal des saynètes, dont les moments les plus savoureux sont présents dans la bande-annonce. L’atmosphère bon enfant du tout fait qu’on ne boude néanmoins pas les sourires qu’il peut nous arracher. " Lila


U comme...

Uncle Frank de Alan Ball

Copyright Brownie Harris/Amazon Studios


" Dans la violence feutrée, une mort vient faire tomber cette vie de façade et, sans le vouloir, tisse de nouveaux liens, ceux qui viennent essuyer votre honte et murmurent simplement: no problem. Naïf ? Peut-être, mais les joues sont humides de cet instant idéal. " Thibaut

" Film de coming-out doux amère tout bonnement bouleversant, Uncle Frank est de ce rare genre de films qui peut faire monter l’émotion jusqu’aux larmes rien qu’en repensant à certaines scènes. Le film tape avec une justesse ahurissante, et la prestation de Paul Bettany dans ce qui est possiblement son meilleur rôle est inoubliable. " Kevin

" Parfois maladroit dans sa narration mais ne souffrant d'aucun déficit de sincérité et d'authenticité, Uncle Frank incarne un mélange attrayant entre le coming of age movie et la tragédie intime (à petite tendance road movie), pointant justement les ravages de la toxicité familiale. " Jonathan


Uncut Gems de Benny & Josh Safdie

Copyright Netflix 


" Encapsuler dans une splendide photographie de Khondji, les frères Safdie offrent une réalisation précise et urbaine, qui se décuple dans cette sublime BO. Mais je suis resté en dehors de l'univers, insensible aux personnages, puis, qu'est-ce que c'est chiant et long. " Thibaut

" Pur tourbillon chaotique sous tension et sans temps mort, Uncut Gems a tout de la roulette russe sur pellicule dont la prestation immense d'un Adam Sandler habité, sert de rotation karmique. Une explosion hypnotique, un ride déstabilisant et frénétique, un put*** de diamant noir. " Jonathan

" Après Good Time - cette course contre-la-montre magistrale -, les frères Safdie reviennent avec une nouvelle bombe. Adam Sandler envoûte la caméra des artistes new-yorkais, dans un film singulier, allant au-delà du simple portrait du Self-made man pris embourbé dans une spirale infernale. Une véritable satire de l’univers ubuesque qu’est l’Occident néo-libéral, monde de requins qui vient égratigner chaque couche de ce qui constitue l’individu lambda, de sa famille jusqu’à ses convictions. Le film Netflix de l’année (le voir en salles aurait été encore plus dingue). " Florian


Un divan à Tunis de Manele Labidi

Copyright 2019 PROKINO Filmverleih GmbH / Carole Bethuel


" Film léger, Un Divan à Tunis nous raconte pourtant l’air de rien l’histoire de la Tunisie, qui nouvellement libre, ne sait pas quoi faire de cette liberté. Un peuple en reconstruction, que Golshifteh Farahani soigne du mieux qu’elle peut. " Laura

" Véritable fenêtre cinématographique sur une Tunisie en plein chamboulement culturel, économique et social, Un Divan à Tunis est un délice de comédie mordante, rafraîchissante et gentiment absurde, portée par la sincérité et le charme désinvolte d'une Golshifteh Farahani lumineuse. " Jonathan


Un pays qui se tient sage de David Dufresnes

Copyright Le Bureau – Jour2fête – 2020


" En les offrant à la sobriété magistrale d'un écran de cinéma et à la lumière de la philosophie politique, David Dufresnes nous force à prendre la pleine mesure des vidéos de violences policières qui ont récemment émaillé nos réseaux, à l’opposé du déficit d’attention et de l’absence de contexte qui les y entourent. L’effet est celui d’un nouveau coup de poing. " Lila



V comme...

Violet Evergarden : Eternité et la poupée de souvenirs automatiques de Taichi Ishidate et Haruka Fujita

Copyright Eurozoom


" La structure est plutôt celle de trois épisodes de Violet Evergarden mis bout à bout que celle d’un film à proprement parler, et si l’on regrettera ainsi le manque d’enjeux narratifs spécifiques et suivis, on se laissera séduire par la douceur habituelle des situations et de l’animation. " Lila

" Scindé en deux parties inégales, Violet Evergarden s'inscrit pleinement dans la veine de la série grâce à une fine écriture des personnages, qui permet de pleinement s'attacher à ces héroïnes autant qu'à son joli propos sur l'importance et la force de l'art. " Laura


Vivarium de Lorcan Finnegan

Copyright The Jokers Films


" Si vous avez eu l’impression d’être un peu enfermé cette année, croyez-moi, Gemma et Tom ont vécu bien pire. En partant d’un concept tout simple, Lorcan Finnegan désingue consumérisme et aliénation par la publicité. Il construit un monde étrangement normalisé en se servant de la métaphore du coucou pour amener doucement l’horreur jusqu’aux rétines des spectateurs. " Éléonore

" Concept simple mais maîtrisé de bout en bout. Il démonte la sacro-sainte cellule familiale dans un cauchemar sans fin. Jesse Eisenberg et Imogen Poots sont excellents. " Laura

" Le concept est sympathique, la satire prête à sourire mais le film devient rapidement un court-métrage qui s’étire un peu trop. Dommage. " Manon

" Bien qu’il souffre un peu de sa nature de court-métrage étiré en long-métrage, Vivarium séduit immédiatement par le caractère ludique de son concept qui puise dans l’horreur bien réelle de vies préfabriquées. Ne manquait à ce cauchemar qu’un enfant, figure hautement dérangeante qui imbibe toute l'œuvre d’un profond sentiment de malaise. " Lila

" Probablement le film le plus pénible à regarder de 2020, mais servant ainsi parfaitement son propos, Vivarium résonne particulièrement dans le contexte actuel. Cruel, cynique et désespérant, cette expérience ne vous laissera pas indifférents. " Léa


W comme...

Waves de Trey Edward Shults

Copyright Universal Pictures International France


" Un mélo éprouvant, pas dénué de défauts (possible overdose d'effets) mais dont je ne retiens paradoxalement que la sincérité et la radicalité, jusque dans la BO, omniprésente ce qui m'insupporte en temps normal mais qui m'a transportée de bout en bout ici. Le film comprend 2 segments interdépendants : le premier, extrêmement nerveux, très efficace, presque indigeste (failli quitter la salle) confère à mon sens toute sa grâce au second et sublime sa portée libératrice. Sensatio de bouffée d'oxygène assez incroyable. Distribution impeccable enfin. " Anaïs

" Vraie expérience sensorielle et expérimentale dévorant la vie jusqu'à l'indigestion, entre le teen movie poignant et inconfortable, et le drame familial un brin prévisible, Waves trébuche autant qu'il marche droit, et instaure un sentiment de trouble aussi fascinant qu'éreintant. " Jonathan


Wet Season d'Anthony Chen

Copyright Epicentre Films


" Sans la moindre concession, avec puissance et tendresse, Wet Season croque la fragile union d'êtres empathiques qui cherchent à échapper à leur douleur et à leur solitude à travers l'illusion d'une connexion intime et isolée, aux désirs contradictoires. Une merveilleuse surprise. " Jonathan


Woman de Yann Arthus-Bertrand et Anastasia Mikova

Copyright Hope Production-Emilie Aujé


" Porté par une mise en scène mesmérienne, Woman est une pépite de doc grisant et féministe, incarnant autant un hymne à la biodiversité et aux nombreuses cultures humaines, qu'à une dénonciation féroce du retard de la condition féminine dans de (trop) nombreuses régions du monde. " Jonathan

" Véritable vitrine des femmes d’aujourd’hui, Woman est un documentaire percutant, tirant sa force de ces femmes très différentes. On peut regretter que ces sujets soient juste effleurer, mais nous pouvons comprendre qu’avec autant de témoignages, il était difficile de rester plus sur un point au détriment d'un autre. " Laura


Y comme...

Yalda, La nuit du pardon de Massoud Bakhshi

Copyright Little Dream Entertainment


" Fascinant dans les thèmes qu'il brasse, frontal et provocant dans sa façon d'asséner son message sur la déliquescence de l'humanité et la dualité paradoxale de l'Iran, Yalda, La nuit du pardon est une expérience intense croquée comme un triste spectacle de la comédie humaine. Brillant. " Jonathan


You Don't Nomi de Jeffrey McHale

Copyright UFO Distribution


" Peut-être pas aussi passionnant et riche que le film qui le fait vibrer, You Don't Nomi n'en est pas moins un doc captivant, scrutant la façon dont une œuvre peut s'offrir une existence allant bien au-delà de ses intentions initiales, grâce à l'appropriation/rejet des spectateurs. " Jonathan


Z comme...

Zeroville - Un anticonformiste à Hollywood

Copyright MyCinema


" 5 ans avant QT, Franco croquait sa vision désenchantée et labyrinthique de l'industrie Hollywoodienne des 70's avec Zeroville, odyssée aussi foutraque et déséquilibrée que passionnée, transpirant joliment l'amour du 7ème art. Pas toujours juste mais les belles intentions sont là " Jonathan




Aucun commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.