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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #108. The Rock

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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !



#108. Rock de Michael Bay (1996)

Une semaine à peine après sa disparition, le pincement au coeur est toujours intact lorsque l'on pense ne serait-ce qu'un instant à Sean Connery, d'autant plus pour ceux ayant grandit à l'aube des 90's, époque de son ultime baroud d'honneur gentiment favorisé par des actionners ou il incarnait des vieux briscards aussi débrouillards que charismatique...
Comme dans le vénéré Rock de Michael Bay, sommet de divertissement kaboom comme on les aime, à la fois le dernier long produit par le légendaire tandem Bruckheimer/Simpson, mais aussi l'exemple parfait de la quintessence du style honteusement décrié de son illustre artisan.

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Limpide et claire comme de l'eau de roche, la péloche n'a besoin que de quelques secondes à peine pour imposer son iconographie folle (plan millimétré, score retentissant et dramatique du roi Zimmer, soldats iconiques à mort, rythme bouillant, montage virtuose,...) autant que son pitch simple mais furieusement efficace (un général, légitimement excédé par l'injustice de son gouvernement, se fait maître de l'île d'Alcatraz, kidnappe ses touristes et et menace de lancer un gaz mortel sur San Francisco), au coeur d'une introduction épurée qui fout littéralement des frissons; cinq minutes à peine, et Rock nous prend par les tripes pour ne plus jamais nous lâcher, tout en arrivant à créer une empathie folle pour ses personnages (impossible de ne pas défendre l'ambivalent général Hummel pour ses actes, aussi répréhensibles soient-ils, à la vue du combat noble dans lequel il se lance).
Arpentant avec gourmandise le terrain du buddy movie - l'humour accrocheur à la clé - en associant un faux James Bond (l'agent du FBI Stanley Goodspeed) avec un vrai (John Patrick Mason, vrai 007 dans l'action et ironiquement campé par le premier Bond de l'histoire), pour mieux egrainer les thèmes chers de son cinéma (le sacrifice du héros, sensiblement patriotique et ici transcendé par la quête de maturité d'un nerd ayant peur de l'engagement, mais qui changera quand sa survie sera en jeu), au coeur d'un cadre furieusement cinégénique et chargé en histoire (la si fantasmée prison d'Alcatraz); Michael Bay laisse exploser ses penchants jouissivement bourrin pour l'action qui tâche, entre l'aspect jeu-vidéoludique furieusement sensorielle, les références marquées (la course-poursuite entre Bullitt et Le Fugitif, l'arrivée à Alcatraz so Don " L'Évadé d'Alcatraz " Siegel) et une maîtrise incroyable (la scène de la fusillade à Alcatraz, aussi tendu qu'émotionnellement puissante), proche des efforts de James Cameron - figure tutélaire évidente du cinéaste.

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Bien plus riche qu'il n'en a l'air (notamment dans son regard féroce sur l'Amérique, ou trois figures bien distinctes parmi des centaines d'autres, sont toutes sacrifiés pour rien par le gouvernement, dont son auutorité est totalement remise en cause), prenant constamment parti pour ses personnages - incarnés à la perfection - sans jamais les condamner (surtout Hummel, même si chacun aligne les corps à la pelle tout au long du métrage) tout en étant le fruit de plusieurs plumes totalement improbables (David Weisberg, Douglas Cook, Mark Rosner mais surtout Aaron Sorkin et Quentin Tarantino en scripts doctors non-crédités); The Rock est une petite merveille de blockbuster comme on en fait plus, généreux et explosif, certes pas toujours crédible (le cinéma d'action n'a pas à toujours l'être), mais d'une maestria incroyable.
Michael Bay est un grand cinéaste, n'en déplaise à ceux qui ne veulent pas voir cette vérité en face.


Jonathan Chevrier


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