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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #131. Les Charlots contre Dracula

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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se baladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leur mot à dire...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !


#131. Les Charlots contre Dracula de Jean-Pierre Desagnat (1980)

Dans l'époque furieusement triste comme la nôtre, des doux dingues tels que les Charlots, sorte de version antérieure et naïve des ZAZ shootée à l'absurde le plus régressif qui soit, n'auraient pas eu leur place, cloué au pilori du cynisme de la comédie populaire actuelle, qui faute de régulièrement renouveler/chambouler ses codes, préfère se complaire dans un mélange de clichés redondants et de prises de risques fantomatiques, qui font sa recette - étonnamment mais de moins en moins - à succès.
Porteur d'un humour (très) simple et enfantin, jouant pleinement sur les bordures glissantes du comique de situation, la petite troupe de chanteurs devenus acteurs par la force des choses, ne s'est jamais vraiment prise au sérieux et leurs films, perfectibles, ont toujours correspondu à cette image; un peu comme toute la carrière de Claude Zidi, parsemé de vraies pépites, mais que l'on a trop souvent catégorisé comme un faiseur de seconde zone.

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Facilement classable comme le plus gros délire foutraque de la bande (ou il n'était d'ailleurs plus que trois) et sans doute l'une de leurs oeuvres les plus drôles (avec Les Bidasses en Folie et Le Grand Bazar), Les Charlots contre Dracula de Jean-Pierre Desagnat - papa de Vincent Desagnat -, fleure bon le nanar franco-rital comme on en fait plus, dans sa relecture débridée du mythe de Dracula, au demeurant pas plus honteuse que certaine panouille de la Hammer (coucou Dracula Ad 1972).
Tombant dans la marmite de la parodie tel Obélix dans celle de la potion magique, en louchant avec gourmandise sur tous les efforts comiques possibles (burlesque, visuel, de situation, parodique, surréaliste,...), tout en partant dans tous les sens possibles avec en point d'orgue, un affrontement avec le roi des vampires plus ridicule qu'effrayant et dangereux (immense Andréas Voutsinas, en Dracounet sans pouvoir/fils à maman/amoureux des femmes autoritaires); Les Charlots contre Dracula ne se refuse rien, même les écarts les plus débiles et kitsch qui soit (un Dieu belge, un pendu dans la forêt du pendu,...), pour enchaîner avec frénésie les gags sur un tout petit peu moins d'une heure et demie que l'on ne voit absolument pas passer.


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Évidemment, c'est très (très) con, tout ne fait pas toujours mouche mais cette folie douce, aux jeux de mots faciles et vaseux, aux seconds couteaux dingues (Gérard Jugnot, énorme en détective Gaston Lepope), n'a qu'un seul et unique but : divertir avec le plus de bienveillance possible... et ça marche, formidablement bien.
Ringards pour certains insensibles à leur humour, consternants pour d'autres (on a le droit d'être dans l'erreur), les Charlots sont porteurs d'un cinéma léger et bienveillant, pas toujours défendable certes mais d'une chaleur communicative et nostalgique qui fait du bien.
Ils seraient tant que l'on réhabilite ces cinq lascars dans le panthéon de la comédie made in France, vraiment.


Jonathan Chevrier


 

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