[CRITIQUE] : Sous les étoiles de Paris
Réalisateur : Claus Drexel
Avec : Catherine Frot, Mahamadou Yaffa, Jean-Henri Compère,…
Distributeur : Diaphana Distribution
Budget : -
Genre : Comédie dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min.
Synopsis :
Depuis de nombreuses années, Christine vit sous un pont, isolée de toute famille et amis. Par une nuit comme il n’en existe que dans les contes, un jeune garçon de 8 ans fait irruption devant son abri. Suli ne parle pas français, il est perdu, séparé de sa mère… Ensemble, ils partent à sa recherche. A travers les rues de Paris, Christine et Suli vont apprendre à se connaître et à s’apprivoiser. Et Christine à retrouver une humanité qu’elle croyait disparue.
Critique :
En 2014, Claus Drexel avait déjà capté le dur quotidien d'une poignée de sans-abri vivant dans les rues de Paris, via le bouleversant documentaire Au Bord du Monde; un effort pétri de noblesse et d'humanité, traitant avec force de l'exclusion et de la dureté du monde moderne, abandonnant sans remords son prochain, l'enfermant dans une prison de solitude et de mépris à ciel ouvert.
Totalement abouti et bouleversant, il donnait la parole à ceux a qui on ne la donne plus ou plus simplement, à ceux qu'on ne veut plus écouter.
Six ans plus tard, il passe le mur de la fiction mais garde la même idée de mise en avant des laissés-pour-compte - avec bienveillance et légèreté -, en
offrant à la formidable Catherine Frot, le rôle d'une femme elle-aussi SDF depuis trop longtemps (huit ans), une âme complètement oubliée par tous les siens.
Ayant totalement perdu foi en l'humanité et passant ses journées à communiquer avec les seuls êtres qui lui prêtent un minimum d'attention - les animaux -, son destin solitaire va vite être bouleversé un soir par l'arrivée impromptue dans son abri d'un jeune migrant perdu, Suli, qui ne parle pas français et qui vient même de perdre sa mère...
Pétri de bonnes intentions, Drexel prend le parti pris risqué de croquer son buddy movie improvisé et singulier comme un conte onirique des frères Grimm, entre brutalité et beauté, générosité et manque cruel de solidarité, le tout dans un Paris absolument féerique, qui peut douloureusement faire toc tant elle atténue grandement le réalisme de ce qui reste une odyssée chaleureuse et contemplative, un poil plombé par son intrigue mère conventionnelle (la quête de la mère de Suli) et la subtilité relative de son message.
En opposant les bas fonds au pimpant d'un cadre digne d'une carte postale, dans un tourbillon poignant mais pas toujours rythmé et répétitif, tout en étant intelligemment vissé sur l’alchimie merveilleuse entre Catherine Frot et Mahamadou Yaffa, dont la complicité est extrêmement touchante; Sous les étoiles de Paris souffle le chaud autant que le froid, dans un mélange entre morosité et espoir qui touchera les plus sensibles, moins ceux qui espéraient plus de consistance dans le propos.
Jonathan Chevrier
Avec : Catherine Frot, Mahamadou Yaffa, Jean-Henri Compère,…
Distributeur : Diaphana Distribution
Budget : -
Genre : Comédie dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min.
Synopsis :
Depuis de nombreuses années, Christine vit sous un pont, isolée de toute famille et amis. Par une nuit comme il n’en existe que dans les contes, un jeune garçon de 8 ans fait irruption devant son abri. Suli ne parle pas français, il est perdu, séparé de sa mère… Ensemble, ils partent à sa recherche. A travers les rues de Paris, Christine et Suli vont apprendre à se connaître et à s’apprivoiser. Et Christine à retrouver une humanité qu’elle croyait disparue.
Critique :
Entre morosité et espoir, #SousLesEtoilesdeParis, sorte de buddy movie singulier prenant les contours d'un conte féerique et onirique, souffle constamment le chaud et le froid dans un tourbillon d'émotion poignant mais répétitif et bancal. Dommage vu le superbe duo Frot/Yaffa. pic.twitter.com/Z5JF0qP6LA
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) October 27, 2020
En 2014, Claus Drexel avait déjà capté le dur quotidien d'une poignée de sans-abri vivant dans les rues de Paris, via le bouleversant documentaire Au Bord du Monde; un effort pétri de noblesse et d'humanité, traitant avec force de l'exclusion et de la dureté du monde moderne, abandonnant sans remords son prochain, l'enfermant dans une prison de solitude et de mépris à ciel ouvert.
Totalement abouti et bouleversant, il donnait la parole à ceux a qui on ne la donne plus ou plus simplement, à ceux qu'on ne veut plus écouter.
Six ans plus tard, il passe le mur de la fiction mais garde la même idée de mise en avant des laissés-pour-compte - avec bienveillance et légèreté -, en
offrant à la formidable Catherine Frot, le rôle d'une femme elle-aussi SDF depuis trop longtemps (huit ans), une âme complètement oubliée par tous les siens.
Copyright Carole Bethuel |
Ayant totalement perdu foi en l'humanité et passant ses journées à communiquer avec les seuls êtres qui lui prêtent un minimum d'attention - les animaux -, son destin solitaire va vite être bouleversé un soir par l'arrivée impromptue dans son abri d'un jeune migrant perdu, Suli, qui ne parle pas français et qui vient même de perdre sa mère...
Pétri de bonnes intentions, Drexel prend le parti pris risqué de croquer son buddy movie improvisé et singulier comme un conte onirique des frères Grimm, entre brutalité et beauté, générosité et manque cruel de solidarité, le tout dans un Paris absolument féerique, qui peut douloureusement faire toc tant elle atténue grandement le réalisme de ce qui reste une odyssée chaleureuse et contemplative, un poil plombé par son intrigue mère conventionnelle (la quête de la mère de Suli) et la subtilité relative de son message.
En opposant les bas fonds au pimpant d'un cadre digne d'une carte postale, dans un tourbillon poignant mais pas toujours rythmé et répétitif, tout en étant intelligemment vissé sur l’alchimie merveilleuse entre Catherine Frot et Mahamadou Yaffa, dont la complicité est extrêmement touchante; Sous les étoiles de Paris souffle le chaud autant que le froid, dans un mélange entre morosité et espoir qui touchera les plus sensibles, moins ceux qui espéraient plus de consistance dans le propos.
Jonathan Chevrier