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[CRITIQUE] : Bigfoot Family


Réalisateurs : Ben Stassen et Jérémie Degruson
Avec les voix de : Kylian Trouillard, Kyle Hebert, Pappy Faulkner,...
Distributeur : Apollo Films
Budget : -
Genre : Animation, Comédie.
Nationalité : Belge.
Durée : 1h28min.

Synopsis :
Depuis son retour en ville, Bigfoot est devenu la star des médias. Au grand dam de son fils Adam qui rêvait d'une vie de famille paisible. L'adolescent essaye de dompter les incroyables pouvoirs hérités de son père et trouve réconfort auprès de la folle ménagerie abritée sous son toit.
Lorsque Bigfoot est alerté par des militants écolos, il s'envole pour l'Alaska, bien décidé à combattre les méfaits de la société pétrolière X-Trakt. Quelques jours plus tard, le monde entier est sous le choc : l'aventurier velu a disparu.
Le sang d'Adam ne fait qu'un tour. Cap sur le Grand Nord avec sa mère Shelly, Trapper un raton-laveur intrépide et Wilbur l'ours maladroit, pour retrouver son super-papa...




Critique :




Adam et sa famille reviennent pour une nouvelle aventure qui vont les conduire jusqu’aux magnifiques paysages de Rocky Valley, menacés par une entreprise pétrolière.
Trois ans après le premier opus, Bigfoot Junior, Ben Stassen et Jérémie Degruson reprennent du service pour nous offrir sa suite, Bigfoot Family. Sélectionné pour le festival d’Annecy, qui s’est déroulé en ligne exceptionnellement cette année, cette comédie familiale par excellence sort dans nos salles hexagonales, pour nous refroidir en Alaska pendant ce mois d’août caniculaire.



Après les aventures du premier film, la famille est au complet, enfin presque. Si Adam, sa mère et les animaux de la forêt sont au rendez-vous, Bigfoot est le grand absent. Célèbre depuis la dernière fois, il doit enchaîner les plateaux de télévision et les interviews. L’omniprésence de son père dans les médias exaspère Adam, qui pensait enfin pouvoir profiter de lui. En plus de cette contrariété, il doit gérer son adolescence pas comme les autres avec ses pouvoirs de Bigfoot et gérer également ses sentiments pour Emma, une amie qu’il apprécie tout particulièrement. nWave reprend ici un peu du poil de la bête depuis la déception qu’était Royal Corgi l’année dernière. Le récit se veut plus profond et le soin apporté à l’animation exploite les ressources des CGI. Le studio belge s’emploie à utiliser la 3D relief à bon escient, souvent critiquée dans les films d’animation pour sa pauvreté créative. La qualité est passée à un niveau supérieur par rapport aux précédentes production : l’esthétique est soignée, les textures sont incroyables (les cheveux, le bois, …), même si l’on regrette encore un design de personnage plutôt brouillon et une animation très limitée concernant certains rôles secondaires. L’accent est mis sur le dynamisme. Des courses-poursuites, de l’action trépidante sont au programme, pour amener petits et grands au fin fond de la forêt d’Alaska, sauver les loups et les lièvres.




Malgré le soin de l’animation, Bigfoot Family n’atteint pas le sommet de son potentiel à cause d’un scénario linéaire, qui ne prend pas toutes les opportunités que lui offre son histoire. Malheureusement, le film ne se laisse jamais le temps d’approfondir son propos. Adam, en pleine crise d’adolescence, n’est jamais exploité en terme d’émotion. Pourtant, il est frustré, en colère contre ce père absent qu’il pense heureux de ne jamais passer du temps en famille. Ces nuances n’apparaissent pas dans le récit et donne un personnage binaire, passant de la colère à l’entraide en moins de deux secondes. Les autres personnages reçoivent le même traitement : Bigfoot, qui est pourtant déchiré entre son devoir et sa famille, s’en sort (trop) bien, les animaux sont juste des stéréotypes bons pour les gags et la mère Shelly, qui est cette fois bien présente, a cependant un rôle très limité. La cause écologique est convaincante, même si convenu. Néanmoins, l’enjeu est clair et peut être le prétexte parfait d’entamer une discussion pour les plus jeunes sur notre environnement et la façon dont nous l’exploitons. Bigfoot Family possède également un regard critique sur notre société, notamment sur le buzz et les médias, qui est certes peu creusé, mais qui a le mérite d’exister.




Divertissement correct, Bigfoot Family détient cependant des défauts que l’on retrouve dans les autres productions nWave : un récit simple mais trop pauvre. Si de nombreuses améliorations ont été faites au niveau de l’animation, il serait temps d’attaquer des changements sur le plan narratif. En attendant, on ne boude pas un petit plaisir devant ce film d’animation, qui possède quelques gags qui font mouche.



Laura Enjolvy


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