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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #95. Death Wish 4 : The Crackdown

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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !



#95. Le justicier braque les dealers de J. Lee Thompson (1987)

Alors en pleine planification de son hold-up bigger than life qui l'aura vu jouer dans la même cour que les grandes firmes Hollywoodiennes, la Cannon frappait un grand coup en s'attachant les services de la légende Charles Bronson, première immense star qui servira de porte étendard au studio (moyennant un cachet rondelet pour l'époque : 1,5 million de dollars).
Échaudé d'avoir été recalé par King John Carpenter pour être son Snake Plissken dans New York 1997 (et heureusement, tant Kurt Russell était parfait pour le rôle), l'éternel homme à l'harmonica à la soixantaine bien tassée, s'en est donc allé jouer les grandes faucheuses à Magnum 44 dans une pluie de bisseries hautement recommandables, la Cannon ayant bien fait les choses en rachetant les droits de son dernier grand hit, Un Justicier dans la Ville de Michael Winner, pour en produire un maximum de suites à une heure ou la franchisation à outrance avait encore une saveur et une certaine éthique : divertir plus que de compter les billets verts.
Passé un second opus foutrement sombre et encore plus réac que le premier, et un solide troisième film censé se dérouler à New York alors qu'il a majoritairement été tourné à Londres, c'est peut-être l'avant-dernier long de la saga parcourant les odyssées vengeresses de Paul Kersey, Le Justicier Braque les Dealers, qui s'avère le plus réussi et ludique.

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Exit Michael Winner (la collaboration avec Bronson étant sensiblement écorné par le troisième opus), bonjour un J. Lee Thompson rompu à l'exercice de l'actionner bien régressif et encore plus avec le comédien (ils ont tournés ensemble les excellents Cabo Blanco, L'Enfer de la Violence et Le Bison Blanc), pour un film qui s'inscrit pleinement dans la tradition de la saga, via un pitch d'une simplicité géniale (comme d'hab, un mort proche par film : ici la fille de la nouvelle fiancée de Kersey, qui décède d'une overdose), glissant gentiment mais sûrement vers la bande cartoonesque à souhait, furieuse et rugueuse, ou Kersey fracasse mignon du dealer sans le moindre frémissement de moustache.
Auto-parodique (les punchlines croustillantes sont légion), d'une violence expéditive et sanglante, étonnamment inspiré (il cite vaguement Garde du Corps de Kurosawa) et survolant avec toujours autant de légèreté ses ambiguïtés béantes (réac, réac, réac,...), Death Wish 4 fait de Paul Kersey un héros plus invincible que l'invincibilité elle-même, plus au-delà des lois que le plus virulent des vigilantes (le LAPD le reconnaît... et alors ?), mais surtout il fait d'une oeuvre grave sur un mal terrible (le traffic de drogue), un vrai délire cynique qui ne se prend jamais au sérieux.
Comme Bronson, plus taiseux et charismatique que jamais (même quand il fait grimper la température de ses armes avec passion), qui est totalement conscient de l'image que véhicule son personnage complètement en roue libre, mais qui porte à la perfection une pure bisserie nette et sans bavure.
Bordel, c'était bien la Cannon hein...


Jonathan Chevrier

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