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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #55. Semaine du 7 au 13 juillet 2019



Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.


Semaine du 7 Juillet au 13 Juillet




Dimanche 7 Juillet. 

The Big Lebowski de Joel et Ethan Coen sur Arte.

Jeff Lebowski, prénommé le Duc, est un paresseux qui passe son temps à boire des coups avec son copain Walter et à jouer au bowling, jeu dont il est fanatique. Un jour deux malfrats le passent à tabac. Il semblerait qu’un certain Jackie Treehorn veuille récupérer une somme d’argent que lui doit la femme de Jeff. Seulement Lebowski n’est pas marié. C’est une méprise, le Lebowski recherché est un millionnaire de Pasadena. Le Duc part alors en quête d’un dédommagement auprès de son richissime homonyme...

De flop retentissant à film culte tel est l’histoire de The Big Lebowski. Une anecdote qui sonne comme une redondance dans l’univers du 7e art, combien d’autres longs-métrages sont devenus cultes bien après leurs sorties en salle ? Blade Runner pour ne citer que lui, mais revenons au cœur du sujet, The Big Lebowski. L'adoration de l’œuvre repose essentiellement sur un personnage, celui de Jeff Lebowski, capable à lui seul d’imposer le mot « dude » dans la culture pop. Le génie des Coen est avant tout de parvenir, sur la base d’un simple quiproquo, à offrir une vraie comédie noire qui lorgne allégrement vers le WTF le plus désopilant. Cette liberté totale de ton lui permet de donner une encyclopédie de répliques cultes.




Lundi 8 Juillet. 

Philadelphia de Jonathan Demme sur Arte.

Andrew Beckett, brillant avocat, est appelé à une carrière fulgurante. Adulé par son milieu, rien ne semble pouvoir ralentir son ascension. Mais, le jour où ses associés apprennent qu’Andrew est atteint du sida, ils n’hésitent pas à prétexter une faute professionnelle pour justifier son renvoi. Andrew décide de ne pas se laisser faire et attaque le cabinet pour licenciement abusif.

Certains films dépassent le stade de simples œuvres filmiques, c’est le cas de Philadelphia. On ne peut se remémorer le long-métrage de Jonathan Demme sans évoquer le contexte qui la précède. 1993. Le SIDA est sur toutes les lèvres, la maladie s’entoure de peur et d’ignorance, le cinéma est encore distant avec le sujet. Jonathan Demme sortant du succès de son Le Silence des Agneaux s’empare du drame lié à cette maladie au cœur d’un récit Capraien dans l’âme. Porté par un Tom Hanks dévastateur d’émotion, Philadelphia montre que le SIDA ne fait aucune distinction, elle n’est en rien une punition « juste », elle s’attaque à tous, peu importe qui vous êtes. Film politique aussi bien que judiciaire, puisque donnant lieu a un procès ou la gorge sert plusieurs fois; Demme lie à cela l’amour, celui de deux hommes, mais aussi celui d’une famille unie, une image certainement utopiste, mais qui réchauffe notre cœur qui, il faut le dire, morfle a plus d’une reprise durant ces 125 minutes.




Jeudi 11 Juillet. 

Cloud Atlas de Lana et Lilly Wachowski et Tom Tykwer sur TFX.


À travers une histoire qui se déroule sur cinq siècles dans plusieurs espaces temps, des êtres se croisent et se retrouvent d’une vie à l’autre, naissant et renaissant successivement…

Cloud Atlas est une claque, purement et simplement. Une œuvre rare et donc précieuse, sorte de fresque défiant le temps, passée, présent et futur se croisent dans un sens du montage étourdissant — comme un prélude à la future Sense8. On pourrait souligner la démonstration de force visuelle des sœurs Washowski, qui se conjugue ici celle d’un Tom Tykwer — qu’on oublie trop souvent de cité, mais le film laisse autre chose en mémoire. Son émotion. Jamais un film estampillé Wachowski n’a autant laissé place aux sentiments volubiles d’une vie, dévastateur tout du long; Cloud Atlas s’impose comme une sorte d’hybride ou les ambitions cinématographiques se lient avec l’exigence télévisuelle, à mi-chemin entre film et série, les cinéastes offrent une expérience dont on attend encore aujourd’hui la relève. 



Thibaut Ciavarella