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[CRITIQUE] : La Vie Scolaire


Réalisateurs : Grand Corps Malade et Mehdi Idir
Acteurs : Zita Hanrot, Liam Pierron, Alban Ivanov, Soufiane Guerrab,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget :-
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h50min.

Synopsis :
Une année au coeur de l'école de la république, de la vie... et de la démerde ! Samia, jeune CPE novice, débarque de son Ardèche natale dans un collège réputé difficile de la ville de Saint-Denis. Elle y découvre les problèmes récurrents de discipline, la réalité sociale pesant sur le quartier, mais aussi l'incroyable vitalité et l'humour, tant des élèves que de son équipe de surveillants. Parmi eux, il y a Moussa, le Grand du quartier et Dylan le chambreur. Samia s'adapte et prend bientôt plaisir à canaliser la fougue des plus perturbateurs. Sa situation personnelle compliquée la rapproche naturellement de Yanis, ado vif et intelligent, dont elle a flairé le potentiel. Même si Yanis semble renoncer à toute ambition en se cachant derrière son insolence, Samia va investir toute son énergie à le détourner d'un échec scolaire annoncé et tenter de l'amener à se projeter dans un avenir meilleur... 



Critique :


Le passage d'un premier essai à un second est souvent un exercice difficile pour les wannabes cinéastes, surtout quand le dit premier long a su séduire aussi bien les critiques que les cinéphiles/spectateurs en salles.
Autant dire que le duo Grand Corps Malade/Mehdi Idir était méchamment attendu au tournant après la jolie petite claque qu'incarnait Patients il y a deux ans, plongée pleine d'humanité au coeur d'un centre de rééducation dans une sorte de mise en images de la vraie vie du slammeur (déjà couchée sur le papier dans un roman éponyme), entre humour punchy (avec un vrai sens de la vanne), vérité frontale et émotion subtile et jamais larmoyante.
De retour au sein d'un été des blockbusters qui sera sensiblement plus calme d'ici la fin août (et qui verra plusieurs films hexagonaux s'engouffrer dans la brèche), La Vie Scolaire ne laisse place à aucun doute : le duo récidive, persiste et signe en croquant une nouvelle pépite de feel good movie aussi drôle que profond et émouvant, transpirant le réel sans qu'il n'en devienne ni redondant, ni désagréable.


Fable sociale et humaniste prenant pour cadre le milieu scolaire, et plus directement le quotidien d'un collège du 93, le second long-métrage de Grand Corps Malade et Mehdi Idir s'attache au point de vue singulier d'une CPE (et non celui habituel des professeurs ou même des élèves) et de son rapport à une jeunesse souvent larguée et limite auto-destructrice, pour mieux appuyer sa (louable) motivation première : essayer, naïvement peut-être, de changer les regards et les idées préconçues et faciles sur la banlieue.
L'espace d'un petit instantané dans une salle obscure (un tout petit peu moins de deux heures), au moins, l'espoir d'un changement est effleuré, tant il brosse un portrait subtil et sincère de jeunes adolescents en pleine transition vers l'âge adulte, des ados qui se cherchent, se construisent avec plus ou moins d'adresse et de possibilités, mais qui essayent surtout de faire à un avenir plein d'interrogations, et qui est loin de leur tendre les bras avec sourire.
Articulée autour d'une CPE déterminée et à l'écoute (Zita Hanrot, solaire et hypnotique), qui tirent vers le haut autant les élèves qui croisent sa route que des collègues à la vanne facile (Alban Ivanov, toujours aussi génial), La Vie Scolaire est un délice de comédie sociale énergique et réflexive, ou les punchlines fusent à une vitesse folle au coeur d'une histoire touchante, faisant autant la part belle à ses personnages hauts en couleur qu'à un vrai sentiment, honnête et jamais inquisiteur, de réalisme vibrant.


Si l'effet de surprise n'est évidemment plus (comme chez un autre duo phare, Nakache/Toledano, on commence à déceler quelques habitudes qui sont bien loin de nous déplaire), la claque elle, est toujours bel et bien là, mise en scène avec soin et élégance, pour mieux marquer et informer son spectateur, nons sans quelques belles pointes d'humour salvatrices, face à la gravité d'une situation sociale importante.
Du bon et beau cinéma hexagonal incisif et humain, tout simplement.


Jonathan Chevrier


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