[CRITIQUE] : Fourteen
Réalisateur : Dan Sallitt
Acteurs : Tallie Medel, Norma Zea Kuhling, Caitlin Mae Burke,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h34min.
Synopsis :
Mara et Jo sont amies depuis le collège. Chacune mène sa vie de façon indépendante mais Jo a besoin d'attention et fait souvent appelle à Mara aux plus mauvais moments. Une décennie d'amitié portée par la fugacité du temps et l'insouciance de la vie.
Critique :
Triste et d'une radicalité/vérité rare,#Fourteen conte avec lucidité le naufrage programmé d'une amitié supposée éternelle, mais qui se voit confronté à la dure et implacable loi de la vie.— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) June 21, 2019
Un portrait délicat jamais facile et franchement déprimant, qui vaut son pesant de popcorn pic.twitter.com/BwkfJBKzBm
Décidemment, au-delà de proposer des rétrospectives de cinéastes ricains férocement talentueux et bien trop méconnus dans l'hexagone (S. Craig Zahler en tête), les têtes pensantes du définitivement recommandable Champs-Elysées Film Festival ont une nouvelle fois mis les petits plats dans les grands pour faire de cette cuvée 2019, une édition mémorable pour tous les cinéphiles un minimum endurcis.
Après le singulier et déstabilisant mais fascinant Chained For Life d'Adam Schimberg, bonjour le bien nommé Fourteen de Dan Salitt, qui nous conte l'histoire d'amitié sur plusieurs années, de deux trentenaires new-yorkaises attachantes, Mary et Jo, qui ne se quittent plus depuis qu'elles ont l'âge de quatorze ans - d'où le titre en gros.
Deux femmes bien différentes, tant si la première est sérieuse et ne cherche jamais la petite bête à la vie, la seconde elle, s'acharne plus que de raison à attirer les problèmes, et pousser sa meilleure amie à rester constamment à son chevet.
Les années passent et ne leur épargnent rien, les liaisons non plus mais leur fidélité elle, ne faiblit jamais d'un iotta, tout comme le lien incroyablement fusionnel qui les unit.
Loin de la comédie désopilante et chaleureuse sur deux héroïnes cyniques et volontairement décalées (incarnées à la perfection), Fourteen mise sur l'épure d'effets et de sentiments, et creuse sans trembler le sillon du drame intime à la froideur (ou plutôt réalisme) bienvenue, enchaînant les ellipses et les discussions banales et passionnantes avec une facilité deconcertante, pour mieux croquer le désagrément amer et bouleversant d'une amitié qui se meurt.
Triste et d'une radicalité/vérité rare, le film conte le naufrage programmé d'une relation supposée éternelle, mais qui se voit confronté à la dure et implacable loi de la vie.
Un portrait délicat jamais facile et franchement déprimant, qui vaut vraiment le coup d'oeil.
Jonathan Chevrier