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[CRITIQUE] : Chained For Life

 

Réalisateur : Aaron Schimberg
Acteurs : Jess Weixler, Adam Pearson, Stephen Plunkett,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h31min.

Synopsis :
Une actrice coquette et un acteur défiguré peinent à se comprendre, sur le plateau d'un film d'horreur aux prétentions artistiques.

Critique :


Alors que la programmation allèche sans trop forcer, les cinéphiles que nous sommes avec des masterclass furieusement immanquables (Jeff Goldblum, Christopher Walken,...), gageons que cette nouvelle édition du Champs-Elysées Film Festival ne laisse pas non plus en reste son auditoire du côté de ses riches sélections FR et US.
Preuve en est avec le beau morceau de cinéma qu'incarne Chained for Life, mélodrame méta joliment singulier signé par le réalisateur-scénariste Aaron Schimberg, et articulé autour des aléas d'une comédienne (Jess " Teeth " Weixler) devant composer avec un de ses partenaires atteint de neurofibromatose type 1 (Adam Pearson, réellement atteint par cette maladie, découvert dans Under the Skin).




Odyssée réflexive et un poil politique, pleine de fantaisie et de fureur façon gros ride sensoriel fascinant, entre les bads trips de David Lynch et le merveilleux Opening Night de John Cassavetes (avec son actrice coquette et anxieuse, qui perd tout sens des réalités, et qui est catapulté au-delà de sa zone de confort), le tout incarnant une révérence totalement assumée au Freaks de Todd Browning, Chained For Life avec son film dans le film, déstabilise autant qu'il séduit dans son questionnement et sa destruction des codes du genre horrifique, mais aussi dans son plaisir sadique à faire s'enlacer réalité, créativité, imaginaire et fiction (tout en jouant avec leurs limites), avec une cohérence étonnante.
L'horreur de la vie dans ce qu'elle a de plus crue au coeur d'une comédie noire à la lisière du drame humain, exposant sans phares les notions de différence, et qui a le bon goût de présenter son "freak" comme un homme tout simplement ordinaire; voilà ce qu'incarne le beau et bon film d'Aaron Schimberg, qui mériterait bien sa petite exploitation en salles dans l'hexagone...


Jonathan Chevrier 



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