[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #42. Semaine du 31 mars au 4 avril 2019
Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.
Semaine du 31 Mars au 6 Avril
Dimanche 31 Mars.
OSS117 Rio ne Répond plus de Rien de Michel Hazanavicius sur C8.
Douze ans après Le Caire, OSS 117 est de retour pour une nouvelle mission à l’autre bout du monde. Lancé sur les traces d’un microfilm compromettant pour l’État français, le plus célèbre de nos agents va devoir faire équipe avec la plus séduisante des lieutenants-colonels du Mossad pour capturer un nazi maître chanteur.
2. Un nombre régulièrement maudit au cinéma, car synonyme de suite. La suite, cette chose qui apparaît — souvent — à la suite d’un succès, et qui fait dire « Tiens, si l’ont faisaient une suite ». La bonne idée qui se révèle — souvent — une idée de con. Dans le cas de OSS117, l’exercice s’avère grandement réussit, si l’on sent que le premier volet et passer par la faisant que le film s’appuie énormément sur le potentiel comique de Jean Dujardin ; il n’en demeure pas que Rio ne répond plus de rien ne fait pas honte. Michel Hazanavicius parvient à imposer une mise en scène méticuleuse donnant corps aux dialogues impeccablement satiriques, parodiquement hilarant, diablement efficace. Une suite qui laisse depuis planer un nouveau chiffre maudit, le 3.
Lundi 1er Avril.
Les Plages d’Agnès de Agnès Varda sur Arte.
Autoportrait de la plus célèbre Française, photographe, réalisatrice de la Nouvelle Vague. Agnès Varda remonte le fleuve du temps en barque à voile, refait le parcours de ses « 80 balais et balayettes » offert par son voisinage lors de son anniversaire en mai 2008.
On bifurque un peu du cinéma « traditionnel » pour évoquer une œuvre sous forme de documentaire. Mais voilà, Agnès Varda n’est plus et donc Les Plages d’Agnès s’impose comme une évidence dans cette semaine. L’exercice est pourtant casse-gueule, un autoportrait ? Quoi de plus prétentieux, oui, mais Agnès Varda n’est pas femme a s’abandonner a la prétention. Les Plages d’Agnès devient ainsi un portrait inventif, drôle, d’une grande légèreté, mais aussi un objet touchant, profond, sincère ou l’artiste se dévoile en toute simplicité, dans cette invitation n’a l’intimité rien n’est impudique tout est heureux. On ne peut s’empêcher de voir l’amusement de cette femme, et voilà pourquoi elle va manquer, car Agnès Varda c’était ça, une femme s’amusant et nous amusant.
Mercredi 3 Avril.
Au Service secret de Sa Majesté de Peter Hunt sur France4.
L’agent secret James Bond est appelé à la rescousse pour mettre un terme aux malversations de Blofeld. Ce dernier tente de mettre au point un virus qui mettrait un terme à toute vie végétale sur la planète.
Dans la longévité — extraordinaire — de la saga James Bond, Au Service secret de Sa Majesté demeure un chef-d’œuvre, ultime, essentiel, écrasant. Dixit Sean Connery, place à George Lazenby pour la seule et unique fois, au travers d’une aventure en forme d’héritage du passé et envie de renouveau. Le fait est là, Au Service secret de Sa Majesté s’inscrit dans la mouvance des précédents films, mais ose bousculer les habitudes. En effet, Peter Hunt ne fait pas que livre une nouvelle monture Bondienne ou l’action dantesque est au centre — même si elle existe. Non, le Bond version Hunt se trouve parer d’un nouvel habillage, plus mélancolique, plus sombre et clairement plus romanesque que jamais. Dans cette renaissance, le cinéaste aime à brusquer un peu le spectateur pour le décontenancer face à un film gigantesquement génial.
Thibaut Ciavarella