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[CRITIQUE] : Sang Froid


Réalisateur : Hans Petter Moland
Acteurs : Liam Neeson, Tom Bateman, Tom Jackson, Emmy Rossum, Laura Dern, William Forsythe,...,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Policier, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h59min.

Synopsis :
Bienvenue à Kehoe, luxueuse station de ski du Colorado. La police locale n’y est pas franchement très sollicitée jusqu’au jour où le fils d’un conducteur de chasse-neige, Nels Coxman, est assassiné sur ordre de Viking, un baron de la drogue. Armé d’une rage implacable et d’une artillerie lourde, Nels entreprend de démanteler le cartel de Viking. Sa quête de justice va rapidement se transformer en une vengeance sans pitié. Alors que les associés de Viking « disparaissent » les uns après les autres, Nels passe d’un citoyen modèle à un justicier au sang-froid, qui ne laisse rien - ni personne - se mettre en travers de son chemin.



Critique :

Depuis Taken, claque violente et frontale, complètement jouissive pour tout amateur de cinéma burné, Liam Neeson est devenu le nouveau cauchemar des Albanais, mais surtout le nouveau porte étendard des quinquagénaires un chouïa usés mais qui en ont encore dans le pantalon et dans le chargeur pour défourailler un max de méchants.
Un Charles Bronson des temps modernes, en plus expressif et attachant, mais surtout en mille fois plus dangereux, et surtout quand il n'a plus de flingue en main.
Squattant désormais nos salles obscures quasiment chaque année avec la même envie de liquider tout ce qui passe sur son chemin (et assez souvent avec son cinéaste chouchou Jaume Collet Serra à la barre), il nous revient donc en ses premières heures de 2019 avec une nouvelle badasserie comme on les aime : Sang Froid d'Hans Petter Moland, qui remake ici son propre film pour ses premiers pas en terres US, Refroidis, jadis porté par un autre sexagénaire (très) inquiétant, Stellan Skarsgard.


Divertissement polymorphe incarnant à la fois un polar façon vigilant flick brutal, et une comédie noire franchement étonnante de justesse, le film de Moland démontre une nouvelle fois la passion des cinéastes contemporains à faire de Neeson une figure Hitchockienne dans la série B moderne, un citoyen normal (enfin dans les grandes lignes), pas dénués de démons et de défauts (encore un môme à venger ou à défendre, décidément), confronté à des situations extraordinaires - quitte à péter quelques bras/nuques en route -, envers et contre tous.
Dans le film, Neeson n'est pas un super flic, pas un super agent des forces spéciales, mais un conducteur de chasse-neige d'un petit bled paumé du Colorado, qui se voit retiré par un baron de la drogue mal averti, la prunelle de ses yeux... une erreur monumentale, évidemment.
La valeur ajoutée, c'est que le cinéaste, qui connaît le matériau d'origine comme personne - logique -, l'adapte à la carcasse animale du comédien, tout autant qu'il conserve toute l'ossature de western Coenien dans le grand froid (on pense instinctivement à Fargo, voire même très clairement au cinéma de Quentin Tarantino), pour mieux accoucher d'un petit miracle de revenge movie racé, modeste et fougueux, un polar fondamentalement européen dans son ton comme dans sa forme, qui réussit tout du long à trouver l'équilibre précaire entre sérieux et désinvolture.


Ironique et violent à la fois, respectant au pied de la lettre les codes du polar pour mieux les démonter, ne laissant pas de côté ses personnages féminins (Emmy Rossum est fantastique en jeune fliquettte intègre et idéaliste) et croquant un vilain - enfin - à la hauteur d'un Neeson étonnant de justesse et de sobriété (Tom Bateman est parfait dans la peau pas évidente du sociopathe/papounet aimant), Sang Froid incarne aisément un excellent moment de cinéma jubilatoire, léger et musclé, bien logé en haut du panier de la production Neeson-esque de ces dernières année.
Mieux, il reste même tout du long totalement honnête et crédible dans sa narration - à deux, trois cafouilles près - et sa mise en scène (appliquée et inventive, avec sa narration chapitrée Tarantinesque à souhait), et se paye même le luxe, en bonus, de se vêtir de quelques moments dramatiques vraiment bienvenus, entre deux trois excès de colère d'un comédien décidément toujours aussi véner malgré les années qui passent.
Bref, du pur bonheur pour les amateurs du genre (et pas forcément QUE pour les amoureux de série B donc), à consommer évidemment, sans aucune modération...


Jonathan Chevrier

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