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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #33. Semaine du 27 janvier au 2 février 2019



Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.


Semaine du 27 Janvier au 2 Fevrier




Dimanche 27 Janvier.

The Revenant de Alejandro Gonzalez Inarritu sur France2.

-Déprogrammé le 2 Décembre par France2 suite à la crise Gilets Jaunes-

Dans l’Amérique sauvage, Hugo Glass, un trappeur, est attaqué par un ours et grièvement blessé. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais, Glass refuse de mourir et se voit animé d’un profond désir de vengeance quand son fils est assassiné devant lui. Il entreprend alors un voyage de plus de 300km pour retrouver cet homme…

Le voici, le film ayant permis à DiCaprio d’obtenir l’oscar du meilleur acteur. Bien sûr, on peut se demander si c’était au fond son meilleur rôle, je l’ai moi-même préféré dans d’autres œuvres, mais on ne peut nier la viscéralité avec laquelle il campe son personnage. Au-delà de la performance d’acteur, The Revenant c’est une prouesse technique époustouflante de la part d’un Alejandro Gonzalez Inarritu en état de grâce. Œuvre rugueuse, aussi épique qu’elle est sensorielle, habillée par une musique à la beauté toute majestueuse, The Revenant marque l’esprit. Pour tout avouer, je n’ai vu ce film qu’une fois, lors de sa sortie au cinéma, et pourtant sa force est telle qu’il me revient souvent en tête et me secoue à chaque fois.



Lundi 28 Janvier. 

Espion(s) de Nicolas Saada sur Cherie25.
Vincent travaille comme bagagiste dans un aéroport et refuse le parcours tracé que lui offraient ses études. Avec son collègue Gérard, il a l’habitude de voler dans les valises avant leur embarquement en soute. Alors qu’il fouille un bagage diplomatique, Gérard meurt brutalement suite à une explosion. Le propriétaire de la valise, un diplomate syrien, récupère le bagage avant de disparaître. Vincent est alors coincé par la DST qui lui propose un marché : lui éviter la prison et collaborer avec les services secrets français et anglais pour retrouver les hommes impliqués dans l’explosion.

Pour son premier long-métrage, Nicolas Saada fait planer l’ombre d’un maître, Alfred Hitchcock. Dans cette intrigue en forme d'hommage au Les Enchaînes, le réalisateur offre un film de genre à la fois élégant et mélancolique. Car comme chez le maître, l’important n’est pas le récit d’espionnage, cela est secondaire. Le cœur du film se trouve dans la romance qui se déploie peu à peu, on voit dés lors apparaître toute l’ambition dramatique du long-métrage. Le tiraillement du devoir et du désir, le jeu de l’amour commandé et des sentiments qui se crée, dans la malice du scénario Guillaume Canet et Géraldine Pailhas nous emporte tels les Gary Grant et Ingrid Bergman de notre époque.



Jeudi 31 Janvier. 

La Guerre des Mondes de Steven Spielberg sur France3.

Ray Ferrier est un docker divorcé et un père rien moins que parfait, qui n’entretient plus que des relations épisodiques avec son fils Robbie, 17 ans, et sa fille Rachel, 11 ans. Quelques minutes après que son ex-femme et l’époux de cette dernière lui ont confié la garde des enfants, un puissant orage éclate. Ray assiste alors à un spectacle qui bouleversera à jamais sa vie...

La Guerre des Mondes s’inscrit dans un ensemble d’œuvres Spielberienne décortiquant l’Amérique post-11 Septembre. Minority Report pointe du doigt les dérives d’un système judiciaire faussé, Le Terminal met fin au rêve américain, La Guerre des Mondes s’empare quant à lui de la peur qui plane. 28 ans après, le cinéaste désenchante sa rencontre avec le troisième type. Imbibé par une imagerie forte en symbole — Tom Cruise recouvert de poussière blanche — le réalisateur offre son blockbusters le plus horrifiquement cauchemardesque. Si l’optimisme qui le définit pointe par instant, La Guerre des Mondes est avant tout le récit d’une humanité retournant à ses instincts primitifs de survie, habités par la peur, en d’autres mots détruite. Quelques mois plus tard, Spielberg offrira son chef-d’œuvre mésestimé, Munich, clôturant son analyse de l’Amérique en apportant frontalement et funestement le terrorisme moderne.


Thibaut Ciavarella