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[CRITIQUE] : Jean-Christophe et Winnie

 

Réalisateur : Marc Forster
Avec : Ewan McGregor, Hailey Atwell, Bronte Carmichael,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Animation, Comédie, Drame, Famille.
Nationalité : Américain
Durée : 2h15min

Synopsis :
Le temps a passé. Jean-Christophe, le petit garçon qui adorait arpenter la Forêt des Rêves bleus en compagnie de ses adorables et intrépides animaux en peluche, est désormais adulte. Mais avec l'âge, il est devenu sérieux et a perdu toute son imagination. Pour lui rappeler l’enfant attachant et enjoué qu'il n’a jamais cessé d’être, ses célèbres amis vont prendre tous les risques, y compris celui de s'aventurer dans notre monde bien réel…



Critique :


A-ton besoin de présenter Winnie l’ourson ? Enfant ou adulte, nous avons tous en tête ce célèbre ours jaune, qui adore le miel et ses amis de la forêt des Rêves Bleus, Porcinet, Bourriquet, Tigrou, Coco Lapin, … C’est en 1977 que nous découvrons le petit ourson, devenu instantanément un classique de Disney, inspiré par un personnage créé par Alan Alexander Milne en 1926. Depuis, de nombreux films d’animations et de séries ont vu le jour, l’installant comme l’ours préféré de milliers d’enfants. Avoir donc une version live n’est pas si surprenant au vu de sa célébrité. Dans Jean-Christophe et Winnie, le fameux Jean-Christophe (ce petit garçon venant jouer avec Winnie et ses amis) a bien grandi. Devenu un adulte bien trop sérieux et mesuré, il a oublié toutes les promesses faites dans son enfance. Un mari et un père bien trop absent, bouffé par un travail harassant et peu motivant. Winnie va donc venir directement à Londres, à point nommé pour aider son vieil ami.


Soyons honnête, le monde n’attendait aucunement une nouvelle aventure de Winnie, surtout en version live. Classé dans la catégorie pour les plus petits enfants, la bande annonce nous fait cependant apercevoir un film beaucoup plus sombre que prévu, réalisé par Marc Foster (on lui doit Neverland, Quantum of Solace ou encore World War Z). Et c’est avec une douceur étonnante que le film commence, nous plongeant dans la forêt des Rêves Bleus et le départ du petit Jean-Christophe pour le pensionnat. Un prétexte idéale pour présenter les différents personnages, leur caractère et pour présenter également la vie de Jean-Christophe loin de Winnie (la rencontre avec sa femme, la guerre, la naissance de sa fille, …).


Les idéaux du film sont très simplistes : la perte de notre âme d’enfant, faire passer sa famille avant le travail. Mais Marc Foster sait trouver le bon ton, n’hésitant pas à plonger dans un univers plus sombre que ce que nous a habitué Winnie. Nous avons un Jean-Christophe au bout du rouleau, stressé, à la limite du burn-out. Chef de service dans une grande entreprise de bagage, l’économie d’après-guerre fait rage et les coupes budgétaires sont de mises. Si Jean-Christophe ne trouve aucune solution, ses employés et peut-être lui-même seront sur le banc de touche. Winnie, qui a lui de son côté perdu ses amis, se perd dans la forêt (inhabituellement brumeuse) et passe par le portail qui le relie à notre monde. Son côté naïf et simpliste est exactement ce qu’il faut à Jean-Christophe pour régler ses problèmes.


Jean-Christophe et Winnie est un bonheur visuel. Mélangeant prises de vues réelles et images de synthèse, les peluches sont un vrai succès à la fois moderne et fidèle aux personnages des années 70, donnant une subite envie de les prendre pour leur faire un énorme câlin. La photographie alliant lumière chaude et froide, oppose le Londres des années 50, sombre et industriel et la forêt, lumineuse et douce. Un enchantement pour les yeux. On peut bien évidemment reprocher au film son côté cousu fil de blanc et naïf, pourtant le film touche juste, avec une émotion palpable. Les retrouvailles entre Winnie et Jean-Christophe sont aussi mélancoliques que douce, à l’image de ce câlin dans leur endroit préféré de la forêt. C’est toujours un plaisir de retrouver Ewan McGregor et son talent, ainsi que Hayley Atwell, ici plus effacée en stéréotype de femme au foyer délaissée.


Le film réussit son pari à encourager petits et grands à rêver et à croire en l’impossible. Avec une certaine mélancolie, Jean-Christophe et Winnie est la belle bulle de douceur de l'automne. Ode à l’enfance, il nous invite à chérir ce passage de notre vie et à ne surtout pas l’oublier pour le retrouver quand on en a besoin.


Laura Enjolvy



Au-delà de ses innombrables franchisation à outrance du moindre de ses produits un minimum fédérateur, gageons que rien n'est plus à même à nous faire rêver en salles, que l'on soit petit ou grand, que la firme aux grandes oreilles Disney, qui a définitivement LA formule pour nous émerveiller, même si elle s'échine à très souvent la recycler au fil des décennies.
Attendu comme le film doudou ultime de cette fin d'année ciné 2018 (avec Le Retour de Mary Poppins, toujours chez l'écurie Mickey), Jean-Christophe et Winnie de Marc Forster, déjà en salles un peu partout sur le globe depuis cet été, réussi la prouesse d'être non seulement un bijou de légèreté enrobé de nostalgie et de tendresse, mais surtout d'incarner une véritable ode à l'enfance et au pouvoir des rêves où les rires sont autant présent que les larmes.


Tout comme le mésestimé Hook de Steven Spielberg, Forster convoque instantanément l'insouciance bénie de l'enfance, totalement occulté de notre mémoire une fois que nous sommes tous pleinement confronté à la dure réalité du quotidien d'adulte.
En plaçant les questionnements tout simple du " pourquoi avons-nous changé ? ", " pourquoi avons-nous perdu notre insouciance ? " au coeur du prisme des retrouvailles émotionnelles et mélancoliques entre Jean-Christophe et son meilleur ami Winnie, tous deux à un carrefour important (le premier délaisse ses proches pour un travail frustrant, le second à perdu ses amis et se lance dans une quête incroyable pour les retrouver), le cinéaste nous plonge dans les méandres merveilleux de la Forêt des rêves bleus pour mieux faire retrouver, avec douceur et émotion, son âme d'enfant à son héros - et la notre par la même occasion -, campé avec conviction par le génial Ewan McGregor.


Véritable bonbon sur pellicule visuellement à tomber (le mélange prises de vue réelles et images de synthèse est magnifique, la photographie de Matthias Koenigswieser est incroyable), réussissant la prouesse difficile d'incarner autant une oeuvre pour un jeune public - qui ne s'y perdra pas -, qu'une péloche foncièrement tourné vers un public plus mature (qui sera résolument plus ému et touché), Jean-Christophe et Winnie, évidemment pas exempt de quelques défauts (le dernier tiers très Paddington, la prévisibilité de son intrigue,...), n'en reste pas moins une sublime surprise, une élégante et tendre envolée nostalgique au pays des rêves sur l'importance de la famille et des songes d'enfants, dont on en ressort comblé et les yeux joliment embués.


Jonathan Chevrier

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