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[CRITIQUE] : Ocean's 8


Réalisateur : Gary Ross
Acteurs : Sandra Bullock, Cate Blanchett, Helena Bonham Carter, Anne Hathaway, Awkwafina, Rihanna, Sarah Paulson, Mindy Kaling, Richard Armitage, James Corden, Eliott Gould, Dakota Fanning,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Comédie, Policier.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min.

Synopsis :
La sœur de Danny Ocean, Debbie, rassemble les talents d’une équipe de pros de l’arnaque pour voler un collier estimé à 150 millions de dollars pendant le très prisé Met Ball de New York et ainsi réaliser le plus gros coup jamais orchestré par les Oceans’.



Critique :



Aussi poliment dégouté que l'on puisse être devant la franchisation à outrance des titres populaires opérée par une Hollywood plus malade et cupide que jamais, avouons tout de même que, à la différence d'un Ghostbusters qui a préféré bêtement botter en touche en reniant totalement la mythologie originale, ce reboot/suite de la franchise Ocean's avec un casting totalement féminin et relié de manière subtile à la trilogie de Soderbergh (le vol est dans le sang des Ocean), avait tout pour méchamment allécher son cinéphile.
Surtout que, après un Ocean's 13 aussi réchauffée que son final était abracadabrantesque, la franchise avait sacrément besoin d'un bon rafraîchissement à tous les niveaux.



Exit donc Danny Ocean et sa bande de génies du crime (le personnage est, selon toute vraisemblance, décédé où complètement hors des radars), bonjour Debbie, la petite soeur également passée par la case prison, qui n'a besoin que de quelques secondes pour nous prouver qu'elle aussi, peut prendre ce qu'elle veut quand elle le veut.
Comme son frangin, dans un souci de vengeance sentimentalo-criminelle, elle va rassembler une véritable sororité de " hors-la-loi " pour concocter un cambriolage de haute volée, certes moins génialement brillant que celui de Ocean's Eleven (la référence) mais suffisamment haletant et complexe pour tenir en haleine un auditoire toujours autant envoûté par l'ingéniosité et l'intelligence de ses casses bigger than life.
La magie opère sans trop forcer, et la pointe de féminité évidente autant du cadre (le Met Gala) que du propos (miser sur la discrétion et la sobriété des effets de manche plutôt que le grandiloquent), ne fait que rendre le tout encore plus captivant.



Relecture naturelle du film original (l'aspect romance en moins) loin de la débâcle Ghostbusters, qui risque pourtant d'être conspué par l'hostilité et la misogynie vicieuse de la majorité, Ocean's 8 rejoue avec habileté tous les tics de la saga et fait judicieusement la part belle à la capacité d'un groupe de femmes talentueuses et au moins aussi gentiment barrées, de monter un hold-up avec un aplomb aussi décontracté que celui de la bande à Danny.
Amusant et éblouissant, tortueux dans ses nombreux tours de passe-passe, le film de Gary Ross ne perd finalement des points que, au-delà d'une mise en scène pas suffisament stylisée ni enlevée (si seulement Steven Soderbergh avait rempilé, le film aurait clairement été plus fluide et jazzy...), dans la caractérisation de ses personnages, logiquement bancale vu la pluralité des rôles-titres, même si tout le monde à sa petite chance de briller - un peu.



Si Sandra Bullock et Anne Hathaway en impose tout du long (surtout la seconde, désopilante), on regrettera en revanche la petite mise en retrait de Cate Blanchett (pourtant parfaite), où même de Sarah Paulson, en tant que maman poule surmenée/joyeuse voleuse, au potentiel de scene stealer énorme.
Dans la veine des précédents opus (le film est vraiment forgé dans le même moule), solidement charpenté et interprété par un casting ne surjouant jamais son glamour, Ocean's 8 est une jolie réussite qui célèbre avec un tel soin et un tel enthousiasme le film de casse, que l'on espère que la Warner mettra très vite en chantier une suite, tant la team de Debbie est aussi cool et plaisante à suivre que celle de Danny. 


Jonathan Chevrier