[CRITIQUE] : Deadpool 2
Réalisateur : David Leitch
Acteurs : Ryan Reynolds, Josh Brolin, Zazie Beetz, Morena Baccarin, T.J. Miller, Brianna Hildebrand,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h00min.
Synopsis :
L’insolent mercenaire de Marvel remet le masque !
Plus grand, plus-mieux, et occasionnellement les fesses à l’air, il devra affronter un Super-Soldat dressé pour tuer, repenser l’amitié, la famille, et ce que signifie l’héroïsme – tout en bottant cinquante nuances de culs, car comme chacun sait, pour faire le Bien, il faut parfois se salir les doigts.
Critique :
Suivant scrupuleusement la règle du Bigger and Better, #Deadpool2 enfonce le clou jusqu'au fondement et surpasse à tous les niveaux le 1er opus en incarnant un gros délire méta et référencé à l'extrême, aussi jubilatoire qu'il est riche en action. 10/10 sur l'échelle chimichangas pic.twitter.com/Iz2WbmIFpQ
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 15 mai 2018
Après la belle et jubilatoire surprise que pouvait incarner le véritablement miraculé - mais pas exempt de gros défauts - Deadpool premier du nom, il était on ne peut plus évident que sa très attendue suite allait méchamment être scrutée sous toutes les coutures par les cinéphiles - mais pas que -, surtout que la lourde campagne promotionnelle - hormis quelques jolies affiches - n'a vraiment rien fait pour nous rassurer, notamment via un humour sensiblement moins punchy que pour l'opus original.
Car dans une distribution actuelle dominée par une surpuissante Marvel aux prises de risque encore limitées (même si Black Panther et Infinity War ont récemment changé la donne) et un duo Warner/DC dont la riposte n'est pas encore totalement prête (pour être poli), le retour en fanfare de Deadpool au centre des débats aurait presque des faux airs de messie sur pellicule.
Un poil craint mais loin d'être redouté pour autant, Deadpool 2 se devait au minimum de retrouver l'esprit férocement irrévérencieux de son glorieux ainé, tout en épousant pleinement la loi du " bigger, better, faster ", chère à tous les blockbusters Hollywoodiens; avec une avalanche de scènes d'action au moins aussi bandante que la majorité de ses punchlines.
Bonne nouvelle, et même si beaucoup trouveront énormément à redire sur ce second opus, le très solide faiseur de rêves David Leitch s'empare pleinement des délires outranciers du super-héros pour cornaquer une suite sans la moindre retenue façon one man show potache, décomplexée et encore plus jouissivement régressif que le précédent.
Poussant volontairement son poing au fond du fondement du fun avec un plaisir non feint, le film, sans péter l'hégémonie des canons actuels (voir les titres plus haut), surclasse la première aventure sur tous les fronts (excepté, peut-être, au niveau de la B.O.), avec une facilité proprement indécente.
Que ce soit d'un point de vue scénaristique (riche en rebondissements malgré quelques facilités évidentes), de son humour (toujours aussi fou et méta) de sa mise en scène (nerveuse même si pas toujours lisible dans l'action) et de son ton (entre humour et émotions sincères), Deadpool 2 est un blockbuster de destruction massive éléctrisant à souhait, totalement tourné vers son héros vedette - quitte à mettre de côtés quelques seconds couteaux de luxe - et les deux arrivées majeures de son univers : Domino (Zazie Beetz, craquante) et Josh Brolin (imposant).
Alors tant pis si Leitch ne vise pas toujours juste et étire un poil trop sur la longueur son épopée épique et pop (les deux heures se font bien sentir), cette suite est un nouveau tour de force bandant qui fait (très) souvent mouche, fout sacrément la patate et qui, cerise sur le gâteau du bon (mauvais ?) gout, donne à nouveau un méchant coup de pied dans les valseuses d'un genre qui en avait cruellement besoin.
Sommet du cool sur pellicule à la folie dégénérée et communicative, assumant autant sa radicalité que sa singularité, le métrage n'est freiné par aucune barrière puisqu'il les démonte une à une.
Bref, vivement un Deadpool 3, et vite.
Jonathan Chevrier