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[CRITIQUE] : In The Fade


Réalisateur : Fatih Akin
Acteurs : Diane Kruger, Denis Moschitto, Numan Acar,...
Distributeur : Pathé Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Allemand, Français.
Durée : 1h46min.

Synopsis :
La vie de Katja s’effondre lorsque son mari et son fils meurent dans un attentat à la bombe.
Après le deuil et l’injustice, viendra le temps de la vengeance.



Critique :


Le talentueux Fatih Akin n'a décemment pas inventé la poudre en ce qui concerne le revenge movie dramatique au féminin : le maladroit A Vif de Neil Jordan avec la pas forcément crédible Jodie Foster, avait déjà usé du concept sans forcément marquer.
Reste que dénué d'originalité ou pas, pour son nouveau long-métrage, In The Fade, le cinéaste aborde le sujet de manière plus frontal avec un maux d'actualité férocement douloureux : les affres du terrorisme et ses répercussions sur une femme ayant perdu dans un attentat, aussi bien que la chair de sa chair - son fils - que son mari.
Vu le contexte social plus que bouillant, Akin ne peine pas à capter notre attention, surtout qu'il attaque les thèmes forts du terrorisme et du racisme (l'extrémisme néo-nazi) par le prisme de l'intime en s'attachant au jeu fantastique d'une Diane Kruger littéralement habitée, impressionnante de justesse là ou elle aurait pu très aisément basculer dans un surjeu ridicule - voir indigeste.


Vrai film engagé et réaliste (il nous questionne autant sévèrement sur les préjugés sociaux qui gangrènent la société contemporaine, que notre rejet et notre peur de l'autre, qui force une réponse négative par la haine et la violence) scindé en trois chapitres bien distincts et à la mise en scène/narration fluide pour bien souligner le chemin de croix de son héroïne (parfois tronqué par quelques passages obligés pas toujours bien négociés), In The Fade milite pour le brassage culturel et incarne un beau drame brûlant et touchant à l'ambiance noire façon polar corean style, pas dénué d'un symbolisme un poil lourd, mais suffisamment solide pour que son coup de poing atteigne sans crainte nos mâchoires.
Une dénonciation habile doublée d'un puissant portrait de femme, on se répète mais 2018 commence bien, très bien...


Jonathan Chevrier