[CRITIQUE] : Golem, Le Tueur de Londres (PIFFF 2017)
Acteurs : Olivia Cooke, Bill Nighy, Douglas Booth,...
Distributeur : Megalys/Condor
Budget : -
Genre : Thriller, Epouvante-Horreur.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h50min.
Synopsis :
Londres, 1880. Une série de meurtres secouent le quartier malfamé de Limehouse. Selon la rumeur, ces crimes ne peuvent avoir été perpétrés que par le Golem, une créature des légendes hébraïques d’Europe centrale. Scotland Yard envoie Kildare, l’un de ses meilleurs détectives, pour tenter de résoudre l’affaire. Un conte gothique, d’après le best-seller de Peter Ackroyd.
Critique :
Il y a, au-delà une beauté indéniable, une aura à part, comme venue tout droit de l'âge d'or du cinéma ricain, qui se dégage de la très craquante Olivia Cooke, petit bout de femme qui est en passe de devenir la next big thing d'Hollywood par la force de ses choix audacieux.
Avant de jouer les lead-in féminin du très attendu Ready Player One de Steven Spielberg (de loin notre plus grosse attente de 2018), elle est cette fois en vedette, aux côtés de l'inestimable Bill Nighy, du nouveau long-métrage de Juan Carlos Medina (le très beau Insensibles), Golem, Le Tueur de Londres; adaptation très libre du roman éponyme de Peter Ackroyd, sur lequel plus d'un cinéaste s'y est cassé la dentition (Terry Gilliam en tête).
Polar manipulateur et burlesque (avec ses cabarets bouillants et grouillants de monde) à la lisière du polar thriller horrifique, cornaqué façon quête de tueur en séries passionnante en plein Londres victorien à l'ambiance mi-dantesque mi-suffocante, s'amusant sournoisement de son auditoire à coups de rebondissements, de fausses pistes solidement charpentés, le film est un vrai et beau morceau de cinéma exigeant comme on les aime.
Un petit bijou noir aux pulsations sombres et malsaines - on pense tout du long au mésestimé From Hell des frangins Hughes -, catapulté dans les rues glauques d'une capitale anglaise fiévreuse, magnifiée par la caméra inquisitrice d'un metteur en scène en pleine possession de ses moyens.
Plastiquement renversant, porté par des personnages finement croqués et interprétés (Cooke et Nighy en tête), Golem, Le Tueur de Londres est un vrai exercice de style polymorphe (qui ne mise pas uniquement sur son héritage visuel, tout en respectant au pied de la lettre les codes inhérents du genre) et faussement classique, étonnement drôle et sordide à la fois (les reconstitutions de meurtres bien sanglants), qui s'impose comme un bel héritier gothique des classiques de la Hammer comme du baroque transalpin à la Bava.
Jonathan Chevrier