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[1 CINÉPHILE = 1 FILM CULTE] : Shame


#34. Shame de Steve McQueen (2011).

" Steve McQueen est un réalisateur, un artiste qui m’a fait sentir mal à l’âge de 17 ans avec son premier long-métrage, le viscéral Hunger. Encore un film découvert grâce à ma grande sœur, et il m’a permis de connaitre une histoire sombre de l’Irlande du Nord et de découvrir un futur grand acteur : Michael Fassbender.
Soit clairement pour moi, un nouveau duo à suivre et en 2011 naitra de cette alliance un nouveau film, Shame
La première fois que j’ai entendu parler de ce projet, c'était un jour d’automne en 2010 sur le site Allocine.
Quand j'ai lu le thème « L’addiction sexuel d’un trentenaire à New York », j’ai su que ce serait encore une œuvre viscérale que me mettrait encore une fois mal à l’aise. 



Très curieuse du sujet car très tabou et très présent dans notre société, j’étais à l’affut de chaque nouvelle autour du casting, qui se révélera brillamment choisit. Le film sort en salle huit mois après la fin du tournage seulement (entre-temps un prix d’interprétation à la Mostra de Venise pour Fassbender), malheureusement - et sans surprise -, il aura droit á une distribution réduite par chez nous (mais il connaîtra tout de même un joli succès critique et public). J’ai dû attendre sa sortie DVD pour le voir (évidemment, le cinéma près de chez moi ne le diffusait pas) et là… la claque, le choque, la justesse.
Shame n’explique pas, ne cherche pas de solution au mal de son héros mais simplement, il montre sans artifices l'histoire d'un homme emprisonné, torturé par ses démons et d’autres personnages (sa sœur et son patron) eux aussi engoncés dans des engrenages douloureux. Les dialogues ne sont pas nécessaires, McQueen sonde juste les actes, les faits, les regards qui expriment la détresse de la situation, bloquée dans les non-dits. 
Ma scène préférée se déroule dans un restaurant de Manhattan, lorsque Carey Mulligan chante d'une voix timide et brisée la célèbre chanson pleine de rêve "New-York, New-York".



Un moment chargé en émotions, a tel point que la vulnérabilité du personnage est palpable, accentuée par ses regards sincères, pleins de désillusion, tellement émouvant qu'ils nous transmettent des frissons jusqu’à même en pleurer. Pour moi, cette scène est la plus importante du film, même si je sais que la fameuse scène du métro est la plus marquante et la plus explicite, une scène qui met facilement mal à l’aise, surtout les femmes.
Je suis fan des films de Steve McQueen car ils sont radicaux, brut dans l’attitude de ses personnages mais surtout brut à travers l’image que dégagent les films : dans Shame, la photographie est froide, avec des décors impersonnels qui se resserrent au fur et à mesure pour inspirer le sentiment d'isolement, exprimer un complet manque d’air avant de nous permettre de reprendre nos esprits et s’apaiser.
Une oeuvre également radicale pour ses scènes de sexe très explicites, ce qui est tout à fait logique pour un thème sur l'addiction sexuelle, en particulier avec une scène qui tranche dans la manière de montrer le sexe à l'écran, avec une recherche de jouissance pour finir dans une perdition totale. 



Shame est un film culte à mes yeux car il est unique, important, réel et ne laisse personne indifférent. Il est plus qu’un simple film sur l'addiction sexuelle, le maux d'une société qui nous porte responsable de nos addictions en tous genres; il est aussi mais surtout un film sur l'amour, l’amour fraternel qui reste pudique voire vu comme un fardeau.
Il ne faut pas blâmer les personnages, ni être frustré au moment de la dernière scène. Shame nous montre des êtres humains ni bons ni mauvais, comme le dit si bien Sissy le personnage incarnée par Carey Mulligan : " We're not bad people. We just came from a bad place. " "


Alyssa Adjaoui

Cinéphile/sériephile touchée par la grâce irrévérencieuse des années 90' poétesse par la littérature britannique. Fille spirituelle de Sylvester Stallone. Biberonné par Spielberg et Burton, éduqué à l'adolescence par le duo Tarantino/Fincher, artiste sensible par Steve Mcqueen II, enfant terrible comme Boyle, humour décalée transmis par Wright, femme battante par Bigelow, femme fatale par Scorsese, femme passionnée par Allen, Kubrick qui vole au dessus de ma tête.


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