[CRITIQUE] : Barry Seal : American Traffic
Réalisateur : Doug Liman
Acteurs : Tom Cruise, Sarah Wright, Domnhall Gleeson, E. Roger Mitchell, Caleb Landry Jones, Jesse Plemons,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Biopic, Thriller, Policier, Aventure.
Nationalité : Français.
Durée : 1h55min.
Synopsis :
L'histoire vraie de Barry Seal, un pilote arnaqueur recruté de manière inattendue par la CIA afin de mener à bien l'une des plus grosses opérations secrètes de l'histoire des Etats-Unis.
Critique :
Exit la charge politique racée, #BarrySeal incarne un divertissement nerveux, franchement efficace et fun, à la carcasse férocement vintage pic.twitter.com/tR8kaC0yav— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) September 13, 2017
On avait laissé ce bon vieux Tom Cruise salement amoché par le flop critique et public du difforme La Momie d'Alex Kurtzman, censé incarner le nouveau départ du Dark Universe chez Universal; dit univers dont l'avenir est plus que remis en question depuis, même avec l'arrivée massive de talents à son bord.
Alors que le bonhomme vient tout juste de se blesser sur le tournage du très, très attendu Mission : Impossible 6, le voilà de retour dans les salles obscures avec le bien nommé Barry Seal : American Traffic, seconde association d'avec l'un de ses nouveaux réalisateurs chouchous, Doug Liman (papa du récent, et très réussi, The Wall), mis en boite depuis un bon moment et gardé au chaud par Universal.
Inspiré d'une histoire vraie incroyable comme seul le pays de l'Oncle Sam est capable de nous pondre, le film suit donc les exploits bigger than life de Barry Seal, pilote de ligne ricain à la moralité ambiguë et férocement arnaqueur sur les bords, informateur pour la CIA et la DEA, embauché pour mener à bien l'une des plus grosses opérations secrètes de l'histoire du gouvernement US (faire entrer en terre américaine, la cocaïne de Pablo Escobar).
Tourné comme une péloche d'aventure cool et rythmée pointant fébrilement du doigt l'ambivalence du gouvernement de Reagan dans sa lutte contre la menace communiste d'Amérique latine tout en surfant sur une figure vraisemblablement à la mode - Pablo Escobar - , là ou la carte du thriller politique et sérieux semblait - sans doute - le choix le plus judicieux (coucou Narcos !), Barry Seal mise, comme le récent War Dogs de Todd Philips, tout sur le divertissement fun à la carcasse férocement vintage, totalement voué à la cause d'un Cruise des grands jours.
Une belle et étonnante pioche fendard, nerveuse et pas forcément patriotique sur les bords - un bon point pour lui -, surtout que le comédien, impeccable et rajeunit de dix ans (avec un teasing plus ou moins masqué de son retour en Maverick dans la suite de Top Gun) dans cette récréation salvatrice, porte de tout son poids et de son charisme un film taillé pour lui malgré un rôle à contre-emploi de ses précédents rôles.
Il s'éclate franchement dans la peau de l'anti-héros arriviste/opportuniste sans scrupules Barry Seal, se lâche comme rarement (comme pour Night and Day) tout en restant poliment dans les clous (Cruise style oblige).
Sans renouveler le genre qu'il aborde avec un respect certain, Barry Seal : American Traffic incarne une péloche efficace et bien foutue qui dépote juste ce qu'il faut, un roller coaster tout droit sortie des 80's certes un poil prévisible mais musclé et sérieusement emballé par un Liman impliqué derrière la caméra et visiblement plus inspiré qu'à l'accoutumée quand l'agent Hunt pointe le bout de son nez devant sa caméra.
Le genre d'escapade fun et légère pour entamer une rentrée 2017 particulièrement grisante sur le papier...
Jonathan Chevrier