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[CRITIQUE] : Baby Driver


Réalisateur : Edgar Wright
Acteurs : Ansel Egort, Lily James, Kevin Spacey, Jon Hamm, Jamie Foxx, Eiza Gonzalez,...
Distributeur : Sony Pcitures Releasing France
Budget : -
Genre : Action, Policier.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h53min.

Synopsis :
Chauffeur pour des braqueurs de banque, Baby ne compte que sur lui-même pour être le meilleur dans sa partie. Lorsqu’il rencontre la fille de ses rêves, il cherche à mettre fin à ses activités criminelles pour revenir dans le droit chemin. Mais il est forcé de travailler pour un grand patron du crime et le braquage tourne mal… Désormais, sa liberté, son avenir avec la fille qu’il aime et sa vie sont en jeu…



Critique :



Dire que l'on attendait le nouveau bijou du vénéré Edgar Wright par chez nous était un doux euphémisme, tant le bonhomme fait décemment partie de notre liste très fermé de cinéaste que l'on chouchoute avec une passion sans borne.
Absent des salles obscures après son jubilatoire Le Dernier Pub avant la Fin du Monde, qui concluait avec maestria la so sweet Cornetto Trilogy, le papa de Scott Pilgrim vs The World nous revient, sur le tard (on ne reviendra pas sur la débâcle Ant-Man) avec un Baby Driver méchamment alléchant - écrit uniquement par ses soins -, véritable film somme d'une filmographie aussi magique qu'attachante et infiniment personnelle.



En suivant les traces de bitumes du bien nommé Baby, chauffeur virtuose qui à la conduite dans le sang (et la musique dans les tympans), servant de chauffeur d'exception à toute une bande de gangsters pour payer une dette qui l'emprisonne à cette vie d'hors la loi, mais dont l'existence va littéralement changer au contact de la douce Debora; Edgar Wright s'approprie avec audace le film de gangsters/braquage, pour mieux signer une oeuvre grisante à tous les niveaux, menée tambour battant et au style inimitable.
Maître du processus de citation/réappropriation - avec le grand Quentin Tarantino - qu'il use avec une finesse rare au sein d'un paysage ultra-référentiel, Wright tricote tout en finesse et en maitrise, un véritable B movie comme on les aime (à l'intrigue criminelle évidemment simpliste), nerveux, imprévisible et follement entrainant, ou la musique incarne plus qu'un simple personnage/gimmick de l'histoire : elle est véritablement le sidekick à part entière du héros, et le vrai moteur du récit - une B.O. d'ailleurs  absolument monstrueuse.



Shot d'adrénaline millimétré à la dose près, qui nous entraîne de l'action la plus pure à l'émotion la plus sincère, véritable trip sur pellicule à la richesse aussi étonnante que sa morale (le pouvoir de l'amour comme outil puissant pour la rédemption), Baby Driver avale les km avec un appétit vorace, prenant totalement à son compte les codes et stéréotypes du genre qu'il dépoussière, pour mieux incarner un de ces moments de cinéma ambitieux et jubilatoire.
Formidablement mis en scène - Wright prend son temps, et joue toujours aussi bien de l'alliance zooms/gros plans que du découpage au cordeau -, le film pêche, peut-être, un poil plus du côté de son casting vedette, pimpant et convaincant, porté par une écriture appliquée mais définitivement moins marquant que dans ses précédents efforts (Pegg/Frost forever).



Dans la peau du métronome de l'histoire, sorte de mix physique entre Michael " Scott Pilgrim " Cera et Simon " Shaun " Pegg, Ansel Eggort en impose en driver charismatique et mutique, et trouve de loin son plus beau rôle (facile, en même temps) à ce jour, tenant tête au merveilleux Kevin Spacey, impérial - comme toujours.
Pour le reste, si Jon Hamm n'a rien perdu de son immense prestance (mais pourquoi Hollywood n'en fait pas  sa tête de gondole...), on reprochera logiquement à Jamie Foxx de cabotiner un max - comme dans chacune de ses comédies - ou encore à Lily James de ne pas aller plus loin que la simple caution " innocence " du métrage.



Excitant et jouissif comme rarement, esthétiquement fou et innarêtable, Baby Driver est une sublime bulle de cooltitude sur pellicule, coloré et férocement pop, un incroyable tour de force impressionnant autant par sa cohérence et sa maitrise que par son inventivité débordante.
On était déjà passionné par le cinéma d'Edgar Wright, aujourd'hui, on en est éperdument - et définitivement - amoureux. 


Jonathan Chevrier



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