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[CRITIQUE] : Deepwater

 

Réalisateur : Peter Berg
Acteurs : Mark Wahlberg, Kurt Russell, Dylan O'Brien, John Malkovich, Gina Rodriguez, Kate Hudson,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Action, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h47min.

Synopsis :
D’après l’incroyable histoire vraie de la plus grande catastrophe pétrolière de l’histoire.
La plateforme Deepwater Horizon tourne non-stop pour tirer profit des 800 millions de litres de pétrole présents dans les profondeurs du golfe du Mexique. Mike Williams, électricien sur la plateforme et père de famille, connaît les risques de son métier mais fait confiance au professionnalisme de son patron Jimmy Harrell. En revanche, tous se méfient de la société locataire de la plateforme dirigée par Donald Vidrine, qui ne pense qu’à son bénéfice. Lorsque cette société décide contre l’avis des techniciens de la déplacer trop rapidement, il sont loin de se douter que les 5 millions de barils sous leurs pieds sont prêts à exploser... Le seul courage de Mike et ses collègues suffira-t-il à limiter les dégâts et sauver ce qui peut encore l’être ?



Critique :




On aura beau dire ce que l'on veut, mais Mark Wahlberg aura toujours su mener sa carrière d'une main de maître depuis ses débuts, et si beaucoup encore doutent de son réel talent face caméra, difficile en revanche de ne pas admettre qu'il aura réussi la prouesse de tourner devant la caméra de plusieurs des meilleurs cinéastes actuels, de Martin Scorcese à Peter Berg en passant par David O. Russell, Paul Thomas Anderson ou encore James Gray.

Dit Peter Berg d'ailleurs, qu'il retrouve donc plus deux ans après le puissant Du Sang et des Larmes pour Deepwater Horizon (un temps porté par le génial J.C. Chandor), film inspiré de faits réels, qui reviendra sur l’explosion survenue sur une plateforme pétrolière BP en 2010 dans le Golfe du Mexique, l’un des plus imposants incidents pétrolier de tous les temps.



Un drame sans précédent qui fit onze morts et seize blessés tout en entrainant la pire marée noire (des millions de litres se déverseront) et la plus grosse catastrophe écologique dans cette région depuis celle causée par le naufrage de l’Exxon Valdez.
Berg, habitué autant aux portraits de véritables figures héroïques qu'aux chroniques brutales et sans concessions (Le Royaume et surtout Des Larmes et du Sang, traitait frontalement de l'interventionnisme abusif du gouvernement US), s'attaque donc cette fois à l'autoritarisme de son pays natal - mais pas que -, dénué de toute rationalité quand il est aveuglé (constamment ?) par son insatiable avidité.

L'argent prime souvent sur l'homme, ce n'est certes pas un constat nouveau, mais le cinéaste et son talentueux casting (Wahlberg donc, mais également les inestimables Kurt Russell et John Malkovich, Kate Hudson et les prometteurs Dylan O'Brien et Gina Rodriguez), mettent un point d'honneur à mettre en images les rouages d'une catastrophe aussi terrifiante qu'évitable; tout en rendant un hommage poignant à tous les hommes et les femmes, faisant leur devoir tout en luttant avec courage contre l'adversité.
Épopée intime constamment tendue et tournée vers l'humain, Deepwater prend aux tripes et tient en haleine de tout son long un auditoire totalement happé par cette incroyable histoire aussi terrifiante que fascinante, Berg flanquant judicieusement sa caméra (sa mise en scène aussi aérienne qu'intimiste, semble se bonifier avec le temps) au coeur de l'action pour rendre l'expérience encore plus immersive et spectaculaire; véritable descente aux portes de l'enfer dans un territoire hostile (les plateformes pétrolières, cadre qu'Armaggedon avait légèrement survolé) ressemblant à nul autre blockbuster du genre .



Prenant son temps pour introduire aussi bien ses personnages - tous empathiques et incarnés à la perfection - que son intrigue (critiquant viruleusement la négligence effarante et les rouages gerbants du capitalisme), alignant les nombreuses pièces brinquebalantes d'un château de cartes à l'effondrement prévisible, le cinéaste tutoie la grace des actionners catastrophiques d'antan (La Tour Infernale, Poséidon), et signe un drame humain et engagé d'une puissance rare, littéralement à couper le souffle, presque aux frontières de l'horrifique et impliquant joliment le spectateur; jouissant d'un équilibre remarquable entre la charge bouillonnante contre un système pourri et l'hommage sincère.

Une belle claque, captivante et dépassant joyeusement toutes les attentes à son sujet.
Qu'on se le dise, pourvu qu'Hollywood laisse encore longtemps la possibilité au Berg de s'exprimer avec autant d'audace...


Jonathan Chevrier



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