[CRITIQUE] : Bridget Jones Baby
Réalisateur : Sharon Maguire
Acteurs : Renée Zellweger, Colin Firth, Patrick Dempsey, Emma Thompson, Jim Broadbent,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h02min.
Synopsis :
Après avoir rompu avec Mark Darcy, Bridget se retrouve de nouveau célibataire, 40 ans passés, plus concentrée sur sa carrière et ses amis que sur sa vie amoureuse. Pour une fois, tout est sous contrôle ! Jusqu’à ce que Bridget fasse la rencontre de Jack… Puis retrouve Darcy… Puis découvre qu’elle est enceinte… Mais de qui ???
Critique :
#BridgetJonesBaby : 12 ans plus tard, Bridget revient plus pétillante que jamais dans une suite géniale, aussi hilarante que touchante— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 15 septembre 2016
À une époque ou Hollywood la putain ne jure plus qu'avec une franchisation à outrance de la majorité de ses succès populaires, et que le public en salles commence de moins en moins à gober cette junk food sur pellicule; autant avouer que le troisième opus (très) tardif de la désormais trilogie Bridget Jones, n'arrive pas forcément à point nommé pour que les cinéphiles que nous sommes ne l'imagine pas déjà comme le film de trop, à la légitimité plus que douteuse tant on ne s'est pas réellement quoi attendre de lui.
Légitimité évidemment mise en berne autant par un second épisode vieux de douze ans et mineur - voire même fortement dispensable - comparé à l'excellent film original, mais également par le statut de son actrice vedette, la jadis très demandé Renée Zellweger qui, sur le retour, semblait mettre toutes les chances de son côté pour fortifier son comeback poussif avec le rôle le plus populaire de sa filmographie.
Toujours accompagné par le précieux Colin Firth, mais égaement par l'excellent - et habitué aux romcoms - Patrick Dempsey, Bridget Jones Baby nous présente donc une Bridget bien ancré dans la quarantaine, et encore plus dans un morose célibat après sa rupture d'avec le grand amour de sa vie, Mark Darcy.
Bien plus focalisée sur sa carrière et sa bande d'amis qui lui sont toujours autant fidèles, elle va pourtant très vite faire la rencontre du séduisant Jack Qwant, au même moment ou Mark refait surface dans son existence jusqu'alors sous contrôle.
Mais tout ça n'est rien comparé au jour ou elle se découvre enceinte, sans savoir lequel de ses deux amants est l'heureux papa...
Si la crainte d'un retour maladroit pouvait se faire ressentir avant le défilement de la première bobine, il n'en est finalement rien tant ce combeack en grande pompe de la plus délurée et célèbre des célibataires anglaises (figure fictive qui marqua toute une génération), incarne - et de loin - une succulente comédie romantique aussi hilarante que touchante, déjouant toutes les attentes à son sujet pour être une suite réussie, inattendue et réellement enthousiasmante; à tel point qu'elle ferait presque jeu égale avec le film original.
Car oui, la toujours pétillante Bridget n'a rien perdu de son gout pour les gaffes, les galères et les mauvais choix en tous genre, mais surtout pour les relations amoureuses hautes en couleurs.
Mais cette fois, loin de la redite, ce troisième opus pimente ses aventures romantiques compliquées - et le mot est faible - avec un argument de taille : une maternité aussi imprévue que férocement problématiques, tant l'héroïne ne sait pas vraiment qu'elle est le géniteur de son futur bébé.
Sincère dans son émotion et son traitement inspirée de la quadra en détresse, la péloche l'est encore plus dans son humour, bourré jusqu'à la gueule de dialogues piquants (les jurons sont une fois encore légion), de quiproquos cocasses, de seconds couteaux exceptionnels (la vénérée Emma Thompson en tête, absolument géniale dans la peau de la gynéco de Bridget) et situations bien senties.
Tout du long, la bande de Sharon Maguire joue pleinement la carte des retrouvailles nostalgiques et jouissives, et force est d'avouer que cela marche à tous les coups.
Totalement acquis à sa cause dès le premier fou rire, le public en redemande tout en étant littéralement happé par le fil conducteur du film - qui est le père -, qui gardera intact son secret jusqu'à son dernier tiers.
Rafraichissante et désopilante à souhait, portée une Renée Zellweger totalement habitée par son rôle, pièce majeure du trio convaincant et dynamique qu'elle forme avec Firth (impeccable) et Dempsey (qui se fond parfaitement dans la franchise); Bridget Jones Baby est décemment la plus réjouissante surprise de cette fin d'année ciné 2016.
Au point que l'on ne cracherait vraiment pas sur l'idée d'un quatrième film aussi poilant que celui-ci...
Jonathan Chevrier