[CRITIQUE] : Tracks
Réalisateur : John Curran
Acteurs : Mia Wasikowska, Adam Driver, Rainer Bock,...
Distributeur : Septième Factory
Budget : -
Genre : Biopic, Aventure.
Nationalité : Australien.
Durée : 1h52min.
Synopsis :
En 1975, Robyn Davidson, une jeune femme en quête de sens, abandonne sa vie urbaine pour traverser le désert Australien sur 3200 km. Sa solitude sera troublée par Rick Smolan, un photographe du National Geographic qui couvre son expédition. Inspiré d’une histoire vraie, son périple est jalonné de rencontres qui lui permettent de s’ouvrir au monde et de découvrir sa force intérieure.
Critique :
#Tracks ou une quête existentielle captivante et solaire, une errance en solitaire dévouée et mystique sublimée par la belle Mia Wasikowska— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 27 avril 2016
Pour tout cinéphile normalement constitué, il est bien ardu de ne pas tomber éperdument sous le charme évident et indéniable, de la sublime Mia Waiskowska; perle blonde semblant toute droit sortie de l'âge d'or du cinéma Hollywoodien.
Égérie des plus grands (Del Toro, Cronenberg, Burton, Jarmusch, Park Chan-wook, Van Sant), monument du circuit indépendant, l'australienne mène sa carrière d'une main de velours depuis ses débuts prometteurs dans la précieuse série HBO En Analyse (ou elle volait même la vedette à l'inestimable Gabriel Byrne).
En attendant de la retrouver en Alice d'ici le 1er juin prochain dans Alice De L'Autre Côté du Miroir signé James Bobin, la belle nous revient donc cette semaine dans les salles obscures hexagonales avec Tracks, adaptation sur grand écran des mémoires de l'australienne Robyn Davidson.
Une aventureuse dans l'âme qui, en 1977, s'est lancée le défi complétement fou de parcourir à pied, le désert Australien avec pour seul compagnie son chien et quatre chameaux.
2 700 kilomètres (1 700 miles) pour rallier la petite ville d'Alice Spings à l'Océan Indien.
Une épopée aussi douloureuse que gratifiante, qui fut relayée par le National Geographic et le photographe Rick Smolan, qui fit un reportage sur ce grand voyage.
Mis en boite il y a plus de trois ans par John Curran (il a été présenté en 2013 à la Mostra de Venise), Tracks est une merveilleuse envolée poétique sur une exploratrice des grands espaces aussi suicidaire que follement déterminée; une femme dont le courage n'a d'égale que sa soif d'aventure.
Confronté à une solitude sourde et presque morbide durant de longs mois, un silence constant contrebalancée par des paysages grandioses de l'Outback; Robyn arpentera autant la beauté de sa terre natale que les tréfonds de sa fascinante âme.
Avec peu d'artifices ou presque (quelques flashbacks par-ci, par-là, l'irruption de quelques personnages extérieurs), Curran retranscrit avec maestria et puissance le parcours de Robyn, campée avec grâce par l'insaisissable Mia Wasikowska, à lequel s'ajoute la partition lumineuse d'Adam Driver, trop peu présent.
Dépouillé de tout discours putassiers et faciles, ou même de psychologie de supermarché, Tracks est une quête existentielle captivante et solaire, une errance en solitaire dévouée et mystique, proche dans le fond du merveilleux Into The Wild - avec qui il partage ce sentiment de défi lancé autant à la vie qu'à la mort.
Un beau et grand moment de cinéma qui tire sa beauté de la simplicité et du naturel de son histoire véridique et extraordinaire.
Une invitation dépaysante à souhait pour les cinéphiles que nous sommes, aussi bien amoureux des grands espaces que de la sublime Mia; au milieu d'un printemps 2016 particulièrement (trop) chargé en sorties diverses.
Jonathan Chevrier