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[CRITIQUE] : Le Chasseur et La Reine des Glaces


Réalisateur : Cédric Nicolas-Troyan
Acteurs : Chris Hemsworth, Jessica Chastain, Charlize Theron, Emily Blunt, Nick Frost,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h54min.

Synopsis :
Il y a fort longtemps, bien avant qu’elle ne tombe sous l’épée de Blanche Neige, la reine Ravenna avait dû assister, sans mot dire, à la trahison amoureuse qui avait contraint sa sœur Freya à quitter leur royaume, le cœur brisé. Celle que l’on appelait la jeune reine des glaces, à cause de son habilité à geler n’importe quel adversaire, s’employa alors à lever une armée de guerriers impitoyables, au fond d’un palais glacé.
Mais au sein même de ses rangs Eric et Sara allaient subir son impitoyable courroux pour avoir enfreint l’interdit : tomber amoureux.
Plus tard, à l’annonce de la défaite de sa sœur, Freya envoie ses guerriers récupérer le miroir dont elle est la seule à pouvoir catalyser les sombres facultés. Des tréfonds dorés de la psyché, elle réussit à ressusciter Ravenna. Les deux sœurs vont alors retourner leur puissance maléfique, décuplée par la rage, sur le royaume enchanté.
Leur armée s’avèrera désormais invincible…à moins que… les deux proscrits qui avaient jadis trahi la règle d’or, subissant l’exil et la séparation, ne parviennent à se retrouver…



Critique :


Même si son parti-pris original de réinterprétation avait des atours plus que séduisant (une relecture sombre et adulte d'un conte pour enfants), et que voir la merveilleuse Charlize Theron en reine bitchy et hystérique à souhait avait son petit charme; difficile en revanche d'admettre que Blanche-Neige et le Chasseur était une de ses réussites qui marque un durablement la rétine, malgré son envie - très louable - de faire de la frêle héroïne, une guerrière à part entière.

Reste que, honnête divertissement dans son ensemble et - surtout - succès d'estime en salles oblige, Universal s'est vite sentie obligé de capitaliser sur la chose là ou Disney a véritablement fait du genre, un nouveau fond de commerce à part entière (on ne dénombre plus les projets de la firme aux grandes oreilles impliquant une version live de ces dessins animés cultes).


Accouché un brin dans la douleur (l'inestimable Frank Darabont claquera la porte avant d'être remplacé par... le frenchy Cédric Nicolas-Troyan, dont c'est le premier long) mais dominé par un casting vedette indécent de talent (les habitués de la franchise Charlize Theron et Chris Hemsworth se voient rejoindre par les merveilleuses Jessica Chastain et Emily Blunt), Le Chasseur et la Reine des Glaces, sorte de prequel/suite du film original, avait donc l'ambition de faire aussi bien si ce n'est mieux que le premier film, tout en confirmant son statut de terrain de jeu lucratif pour sa major.

L'histoire suit ici celle, il y a fort longtemps, de la reine Ravenna qui, bien avant qu’elle ne tombe sous l’épée de Blanche Neige, avait dû assister, sans mot dire, à la trahison amoureuse qui avait contraint sa sœur Freya à quitter leur royaume, le cœur brisé.
Celle que l’on appelait la jeune reine des glaces, à cause de son habilité à geler n’importe quel adversaire, s’employa alors à lever une armée de guerriers impitoyables, au fond d’un palais glacé.
Mais au sein même de ses rangs Eric et Sara allaient subir son impitoyable courroux pour avoir enfreint l’interdit : tomber amoureux.

Plus tard, à l’annonce de la défaite de sa sœur, Freya envoie ses guerriers récupérer le miroir dont elle est la seule à pouvoir catalyser les sombres facultés.
Des tréfonds dorés de la psyché, elle réussit à ressusciter Ravenna.
Les deux sœurs vont alors retourner leur puissance maléfique, décuplée par la rage, sur le royaume enchanté.
Leur armée s’avèrera désormais invincible…à moins que… les deux proscrits qui avaient jadis trahi la règle d’or, subissant l’exil et la séparation, ne parviennent à se retrouver…


Avec son univers citant autant les contes populaires modernes (on pense, évidemment, à La Reine des Glaces) que la magie franchise du Seigneur des Anneaux (référence ultime du genre), et au ton tranchant littéralement avec les efforts opérés sur le film original; The Huntsman: Winter's War (en V.O) peine à pleinement trouver son identité propre en embrassant fougueusement la fantaisie naïve d'antan (Legend, Willow, L'Histoire sans Fin) et les dérives du divertissement friqué actuelle, ou le tout pour l'action prime sur la cohérence du récit.

Pas un mal dans le fond, si les moments de bravoure se voyaient au minimum sublimés par une mise en scène un tant soit peu ambitieuse.
Le hic, c'est que Nicolas-Troyan ne dépasse jamais réellement le stade de l'honnête faiseur emballant sans grande volonté une péloche en manquant déjà cruellement, même si elle possède déjà depuis les prémisses de sa production, la lucidité de ne pas plonger tête la première dans la redite facile et gerbante.

Et c'est peut-être là que le bas blesse le plus, puisque avec son univers riche, référencé et soigné et la caractérisation fouillée de ses personnages titres, ce second opus avait décemment les moyens de viser plus haut qu'un simple prequel plat, générique et à l'humour forcé.
Car en recentrant son histoire sur quatre personnages clés et l'histoire d'amour salvatrice entre Eric et Serra, Le Chasseur et la Reine des Glaces revenait sans artifice à l'essence même du conte enchanteur qui émerveillait notre enfance.


Point positif en revanche, que ce soit Freya, la Reine des Glaces (Emily Blunt, formidable), sorcière touchante dont le passage du côté obscur s'assimile à une perte de l'innocence et une déception amoureuse, ou Sara (Jessica Chastain, convaincante), guerrière courage et téméraire, loin des clichés du genre; les deux nouvelles arrivantes de la franchise sont clairement les attractions majeurs de cette suite et surclasse leurs opposants le Chasseur (Chris Hemsworth, plus à l'aise que pour Blanche-Neige et le Chasseur) et Ravenna (Charlize Theron, qui cabotine à mort).

Divertissant tout autant qu'il est classique bourré de maladresse (les incohérences scénaristiques sont encore une fois légion), soignée et moins sombre que son prédécesseur sans pour autant être plus épique et prenant, Le Chasseur et la Reine des Glaces incarne un joli conte enchanteur à défaut d'être réellement merveilleux, et laisse clairement un gout d'inachevé dans la bouche de cinéphile bien curieux d'imaginer ce qu'il aurait donné avec Darabont à sa barre.

Mais pour un premier long outre-Atlantique, et surtout un blockbuster friqué et attendu, le frenchy Cédric Nicolas-Troyan s'en sort plutôt pas mal, en espérant qu'il relève tout de même un peu plus son jeu pour son reboot/remake redouté du cultissime Highlander de Russell Mulcahy.
Bonne chance à lui en tout cas...


Jonathan Chevrier



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