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[CRITIQUE] : Charlie Mortdecai


Réalisateur : David Koepp
Acteurs : Johnny Depp, Gwyneth Paltrow, Ewan McGregor, Paul Bettany, Olivia Munn, Jeff Goldblum,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Comédie, Policier.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h47min.

Synopsis :
Beaucoup de monde est à la poursuite de Charlie Mortdecai : des Russes fous furieux, les services secrets britanniques très remontés, un terroriste international et même sa somptueuse épouse… Pour se tirer des situations impossibles qui le guettent, l’élégant marchand d’art et escroc occasionnel n’a que son charme. Il va lui en falloir beaucoup s’il veut s’en sortir vivant et être le premier à retrouver le tableau volé qui conduit au trésor caché des nazis…


Critique :

En voilà un de ses projets alléchants sur le papier, mais dont la campagne promotionnelle mystérieuse laisse tellement pantois qu'on irait presque jusqu'à le catégorisé d'incident industriel sans même l'avoir mirer.

Si Metropolitan nous avait déjà fait le coup en début de mois avec le pourtant réussi La Dame en Noir 2 - L'Ange de la Mort (il est vrai largement inférieur au film original signé James Watkins avec Daniel Radcliffe en vedette), voir le distributeur se la jouer aussi maladroit avec un film aussi attendu, au casting foutrement bandant (Johnny Depp, Gwyneth Paltrow, Ewan McGregor, Paul Bettany, Olivia Munn et Jeff Goldblum) et ayant, cerise sur le gâteau, la primeur d'une sortie mondiale dans l'hexagone, a tout pour effrayer les cinéphiles endurcis que nous sommes.

Et si Johnny Depp s'était encore aventuré dans une production vouée à l’échec, son crédo depuis Rhum Express ?


La question est légitime, surtout quand on s'arrête deux secondes sur les futurs péloches du bonhomme, ou seul le Black Mask de Scott Cooper apparait comme une excellente décision, au milieu des deux prochains Kevin Smith (le moyen Tusk, et Yoga Hauser), du nouveau Rob Marshall (le manqué Into The Woods, en salles mercredi prochain) et le prochain Pirates des Caraïbes, qui fait suite au très bancal La Fontaine de Jouvence...

Cependant, à la vision de ce Mortdecai - titré Charlie Mortdecai par chez nous -, les doutes s'estompent très vite et laissent place à l’incompréhension.
Pourquoi Metropolitan a t-elle distribué dans le secret une comédie savoureusement british loin d'être honteuse ?

Parce que si elle ne casse pas trois pattes à un canard, et qu'elle souffrira clairement de la comparaison avec l'attendu Kingsman : Service Secret de Matthew Vaughn, la péloche n'en est pas moins un sympathique moment de cinéma sorti tout droit des 60's avec un Johnny Depp étonnement plus inspiré qu'à l’accoutumée.


Charlie Mortdecai donc, ou l'histoire d'un historien d’art/escroc excentrique du même nom, accro à l'excès de l'alcool et de sa moustache, snob et fier au possible même si il est littéralement fauché.
Lorsqu’une restauratrice est assassinée et le tableau sur lequel elle travaillait dérobé, les services secrets britanniques se tournent vers l’élégant marchand d’art.
Le bonhomme à la moustache fringante se retrouve alors embarqué dans une course-poursuite autour du monde pour retrouver ce tableau, volé par les nazis pendant la Seconde guerre mondiale, et qui serait la clef de la cachette de l’or du IIIe Reich...

Classe, pimpante et à l'humour joliment absurde, cette enquête délurée et farfelue, qui n'a pour seul prétention de vouloir divertir son spectateur, s'inscrit directement dans la droite lignée du culte La Panthère Rose de Blake Edwards, Mortdecai étant, indiscutablement, un cousin éloigné de l'inspecteur Clouseau, chassant ici les tableaux à la place des diamants.

Charmant et d'un kitsch assumé - jusque dans ses décors (très) coloré -, le métrage vaut surtout pour la composition fantasque d'un Depp cabotin et au sommet de son art, un véritable one man show décalé (dialogues décalés, mimiques faciales et gestuelles maniérée, tout y est) qui lui permet de retrouver une certaine folie " sparrow-ienne ", l’inconvénient d'être grimé en moins (comme pour Lone Ranger).


Son duo avec la belle Gwyneth Paltrow fait des étincelles, tandis qu'on se délecte de la composition de valet obsédé d'un Paul Bettany délirant en Cockney (encore une fois proche du Kato de Clousot).
Le reste du casting fait quand à lui le job (et quel job quand on pense aux courbes enivrantes d'Olivia Munn), porté par un sentiment de franche camaraderie et d'amusement commun qui se ressent à l'écran.

Alors tant pis si la réalisation du portant génial David Koepp manque d'inspiration (à la différence de son récent Premium Rush), et que le script manque cruellement de relief et reste englué dans un certain classicisme qui l'empêche de pleinement décoller et incarner le renouveau de la comédie irrévérencieuse made in Britain (Austin Powers forever !); le plaisir simple et drôle que procure la vision de ce noble et modeste Charlie Mortdecai suffit amplement à contenter tout cinéphile un minimum client des facéties burlesque de Mr Depp.

Une bien bonne surprise sympathique et divertissante tant on redoutait (logiquement) le pire à son sujet...


Jonathan Chevrier

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