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[CRITIQUE] : Le Père Noël


Réalisateur : Alexandre Coffre
Acteurs : Tahar Rahim, Victor Cabal, Annelise Hesme,...
Distributeur : Mars Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Aventure, Famille.
Nationalité : Français.
Durée : 1h20min.

Synopsis :
En cette nuit de Noël, Antoine, six ans, n’a qu’une idée en tête : rencontrer le Père Noël et faire un tour de traîneau avec lui dans les étoiles…
Alors quand celui-ci tombe comme par magie sur son balcon, Antoine est trop émerveillé pour voir en ce Père Noël un cambrioleur déguisé, qui dérobe les bijoux dans les appartements des beaux quartiers.
Et malgré tous les efforts du Père Noël pour se débarrasser d’un Antoine déterminé, ils vont former alors un duo invraisemblable, parcourant Paris de toit en toit, chacun à la recherche de son rêve…


Critique :

On a beau s'entêter à farfouiller dans nos souvenirs de cinéphiles endurcis, mis à part le cultissime Le Père Noël est une Ordure (et encore, il n'est pas si tout public que cela), le cinéma français n'a pas réellement pondu de péloches familiales prenant pour thème la fête la plus couteuse - mais féerique - de l'année, Noël.

Pas faute pourtant d'avoir l'opportunité de loucher sur le cinéma de nos cousins ricains, dont c'est presque une tradition d'en produire à la pelle en temps de fêtes (Maman j'ai raté l'avion, Gremlins, Elfe ou encore Hyper Noël pour ne citer que).

Alors, difficile de faire plus enthousiaste que nous à l'annonce de la sortie du Père Noël d'Alexandre Coffre (papa du sympathique La Pure Affaire et du moins bon Eyjafjallajökull), promesse d'un divertissement familial ayant l'ambition de bien s'ancrer dans la psyché des spectateurs comme la péloche référence des fêtes bien de chez nous.
Surtout que le bonhomme a eu la bonne idée de confier son rôle-titre au précieux et éclectique Tahar Rahim, encore auréolé du joli succès d'estime du merveilleux Samba du duo Nakache/Toledano.


Le Père Noël donc, ou l'histoire d'Antoine, six ans, dont le papa a disparu et qui comme la majorité des gamins de son âge, souhaite par-dessus tout rencontrer le Père Noël et faire un tour dans son traîneau.
Alors quand il a la chance de voir ce qu'il pense être le Père Noël, débarqué sur son balcon le soir du 24 décembre, il n'a plus qu'une idée en tête : le suivre partout jusqu'à ce qu'il puisse voir son traîneau.
Le hic c'est que, dans l'euphorie, ce dont il ne s'est pas rendu compte c'est que cet homme n'est pas du tout le Père Noël (logique hein) mais en fait un cambrioleur déguisé en Père Noël.

Dit cambrioleur qui doit voler les cadeaux de tous pour rembourser une dette à des malfrats qui s'occuperont méchamment de son cas si sa mission est un échec.
Si au début ce dernier essaye par tous les moyens de se débarrasser du petit Antoine, il tentera très vite de faire croire au petit Antoine que seul l’or dérobé durant leur mission, peut servir de carburant à son traîneau en panne, stationné dans les coulisses d’un grand cabaret parisien.

Naïf, Antoine va l'aider, mais magie des fêtes oblige, ils finiront par former un duo de choc lors de cette nuit de Noël mémorable, de laquelle ils sortiront changés pour toujours...

Joli conte moderne et réaliste tapant joliment sur la légende charnière des fêtes de fin d'année, l'étonnant et surprenant Le Père Noël est une petite péloche méchamment craquante, à la magie aussi touchante qu'enchanteresse.


Presque buddy movie avec son duo aussi improbable que joliment comique, on se prend vite au jeu de cette démythification désopilante du mythe du Père Noël, ou cette fois, le célèbre barbu ne vient plus donner des cadeaux mais les voler sournoisement à tous ceux qui croisent son chemin.

Un parti pris osé, surtout qu'en démontant dans les grandes lignes l’existence de cette figure phare de la psyché enfantine, Alexandre Coffre doit constamment rendre cette croyance crédible aux yeux du petit Antoine, quitte à rendre son histoire parfois un peu poussive voir même peu cohérente.

Mais si il ne renouvelle pas la comédie avec son nouvel essai sur fond de faux-semblant pas forcément original il est vrai, et que sa mise en scène ne casse pas trois pattes à un canard, force est d'admettre que le cinéaste vise pourtant follement juste en s'adressant à l'enfant qui sommeille en chacun de nous, avec humour et émotion, par le biais de son casting titre tout simplement parfait.

Pour son premier passage devant la caméra, le jeune et très impressionnant Victor Cabal, chou comme ce n'est pas possible, est proprement désarmant de naturel dans la peau du petit Antoine, bien décidé à se laisser bercer par la féerie de noël.


Face à ce petit bout d'homme, le précieux Tahar Rahim est lui aussi très convaincant dans le rôle d'un cambrioleur qui réinvente les codes traditionnels de Noël et qui, mine de rien, sous le charme de son compagnon d'infortune et d'un Paris illuminé, va tenter de se racheter une conduite.
Preuve si il en est que, même dans un registre plus léger et touchant, l'acteur oscarisé pour Un Prophète, est réellement à l'aise dans tous les registres qu'il touche.

Ensemble, les deux comédiens semblent aussi sincère que vraie, tout comme un film irrésistible et modeste qui, si il n'est pas dénué de défauts, ne peut qu'emporter l'adhésion d'un public certes aguerris, mais trop peu habitué à se laisser bercer par la magie de noël dans les salles hexagonales, pour violemment bouder son plaisir.

On se répète certes mais c'est un fait indéniable, le cinéma français ne s'est jamais aussi bien porté que durant le dernier tiers de cette année 2014...


Jonathan Chevrier