[CRITIQUE] : Hunger Games - La Révolte : Partie 1
Réalisateur : Francis Lawrence
Acteurs : Jennifer Lawrence, Julianne Moore, Liam Hemsworth, Philip Seymour Hoffman, Elizabeth Banks, Donald Sutherland, Woody Harrelson, Jeffrey Wright, Sam Caflin, Natalie Dormer, Stalney Tucci,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Action, Drame, Science-Fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h03min.
Synopsis :
Katniss Everdeen s’est réfugiée dans le District 13 après avoir détruit à jamais l’arène et les Jeux. Sous le commandement de la Présidente Coin, chef du district, et suivant les conseils de ses amis en qui elle a toute confiance, Katniss déploie ses ailes pour devenir le symbole de la rébellion. Elle va se battre pour sauver Peeta et libérer le pays tout entier, à qui son courage a redonné espoir.
Critique :
Plus sombre, mature et prenant,#HungerGames3 est le meilleur opus d'une franchise qui monte graduellement en puissance @Metropolitan_Fr
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) November 19, 2014
Débarqué dans nos salles obscures il y a tout pile deux piges et demie, Hunger Games premier du nom avait méchamment fait son petit boucan au sein de la communauté cinéphile.
Dynamitant le box-office mondial tout en laissant sur leur faim la majeure partie des spectateurs, cette adaptation du succès littéraire éponyme signé Suzanne Collins avait déjà, dès le départ, tout en elle pour diviser son public.
Soit un propos salement louché sur le culte Battle Royale, un côté romance " jeunes adultes " à la Twilight (pas le côté le plus séduisant de sa mixture, on est d'accord) et un univers aussi riche que celui du sorcier binoclard Harry Potter, dont l'immense triomphe franchisé, sert de modèle à toutes les majors Hollywoodiennes depuis près d'une décennie maintenant.
Inutile de préciser que son franc succès en aura étonné plus d'un - malgré ses évidentes qualités il est vrai -, et que le second opus, bien plus maitrisé et divertissant, a réglé ses pas sur les siens tout en se payant le luxe de glaner encore plus de billets vert et de fans fraichement conquis dans les salles de cinéma mondial.
Suite direct du final explosif - mais un brin frustrant - de l'Embrasement, le dernier tome de la franchise littéraire, La Révolte, coupé en deux parties (à l'instar des derniers HP et Twilight) débarque donc une première fois dans nos salles cette semaine, avant que sa seconde moitié ne vienne pointer le bout de son nez l'an prochain, à la même date.
Toujours signé par le yes man - mais très doué - Francis Lawrence, MockingJay en v.o, était donc salement attendu au tournant, d'une part pour que l'on est enfin un aperçu de la baston Katniss vs Snow, mais surtout parce que la production s'était de nouveau laisser aller à quelques recrutements poids lourds côté casting (le retour de feu l'inestimable Philip Seymour Hoffman et l'arrivée en grande pompe de la majestueuse Julianne Moore, pour ne citer qu'eux), qui avaient tout pour nous faire saliver au plus haut point.
Dans La Révolte, on suit une Katniss qui peu de temps après avoir été sauvé de l'arène de l'Expiation par les rebelles du District 13, se réfugie justement dans ce même District, dirigé par la Présidente Coin.
Bien décidé à sauver Peeta et faire payer le Président Snow pour ces actes, elle passe un accord avec les rebelles : elle se dévoue pour endosser le rôle de Geai Moqueur, le symbole de la rébellion, mais en échange, Coin devra accorder l'immunité à tous les vainqueurs des précédents Hunger Games, y compris Peeta.
Katniss reçoit également le droit de tuer le Président Snow, le chef du Capitole et de Panem.
Mais celle-ci, incapable de voir l'état de Peeta se dégrader à chaque apparition télévisée, perd son sang froid de Geai Moqueur...
A l'évidence, Francis Lawrence, de plus en plus à l'aise avec la franchise, livre avec La Révolte - Partie 1 un blockbuster hautement plus mur, pertinent et maitrisé que les précédents opus, à l'esthétique nettement plus léché et fluide.
Mieux, même l'action y parait cent fois plus lisible, les décors " Gatsby-esque " d'un côté (District 1) et austère et apocalyptique de l'autre (District 13) y sont plus éblouissant que jamais mais surtout, la violence ce fait cette fois bien plus psychologique et cruelle que lors des précédentes aventures, ou celle-ci était volontairement castrée sur l'autel du divertissement populaire et racoleur en masse.
Plus sombre, mature, intense et spectaculaire, avec Mockingjay, le cinéaste délaisse la critique du fascisme propre à L'Embrasement pour mieux dériver sur une vision teintée un brin d'humour, de l'outil de propagande révolutionnaire, en suivant les pas d'une Katniss Everdeen à peine entrée dans l'âge adulte, et à qui, tel un pion, on a confier la mission de mener à bien la révolution au sein des différents districts.
Visage de la révolte, de la non-soumission et de l'espoir d'un monde meilleure, la belle héroïne qui prend de plus en plus d'ampleur - et de la colère face à l'injustice ne cesse de croitre -, est pourtant plus éprouvé que jamais, aussi bien sentimentalement que psychologiquement, elle qui va devoir endosser avec force et courage, un rôle qu'elle n'a pourtant pas demandé à tenir.
Cette formation à la dure, cette création de la figure révolutionnaire en plein conflit intérieur (doit-elle faire se qu'elle veut ou ce qu'on attend d'elle), La Révolte - Partie 1 en fait sa colonne vertébrale, en plus de poser les bases de l'ultime opus (la révolution, organisé durant les deux heures de péloche) et de présenter de nouveaux personnages - la grande Julianne Moore en tête - qui auront une place majeur dans l'affrontement final.
Véritable opus de transition - justifié comparé à l'Embrasement - puisqu'il attise même une certaine frustration lorsqu'il se termine, ce troisième Hunger Games, judicieusement dénué de jeux de la faim (mais leur impact sur les participants lui reste bien présent), bourré jusqu'à la gueule de moment de bravoure et d'enjeux dramatiques poignant, le film est avant tout une manière pour Lawrence et l'excellent scénariste Danny Strong (Le Majordome) d'approfondir des personnages, bien plus complexe qu'auparavant, que l'on a aimer suivre jusqu'à maintenant.
Katniss tout d'abord, mais surtout Gale (Liam Hemsworth impliqué), qui passe de l'amoureux transi en retrait à membre actif de la rébellion, Effie (merveilleuse Elizabeth Banks) qui délaissé de ses maquillages et tenues fantasques, montre la femme forte qui vit en elle; et même Haymitch (le toujours génial Woody Harrelson), dont le rôle de mentor est encore plus mis à l'épreuve.
On regrettera cependant le manque de présence à l'écran de Peeta (excellent Josh Hutcherson), dont le personnage est encore plus frappé de plein fouet par la cruauté du Président Snow (l'immense Donald Sutherland).
Logiquement le meilleur film de la franchise, Hunger Games - La Révolte : Partie 1 est un divertissement hautement efficace, émouvant, prenant et ludique, bien plus intelligent et riche que la quasi-globalité des productions young adult produit à la chaine par Hollywood la putain ses dernières années, histoire de gangbangisé un filon qui a déjà suffisamment tourné dans la cave.
Même si elle nous laisse un poil sur notre faim tant nous sommes frustré à l'idée d'être obligé d'attendre une année encore pour le voir de manière aboutie et complète, cette première partie promet clairement un opus de clôture absolument grandiose.
Un " petit " mal pour un bien donc, surtout que le joli minois de la Jennifer mérite bien que l'on s'attarde deux heures en salles, rien que pour le mirer...
Jonathan Chevrier