[CRITIQUE] : Retribution

Réalisateur : Nimród Antal
Acteurs : Liam Neeson, Noma Dumezweni, Lilly Aspell,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Thriller, Action.
Nationalité : Allemand, Britannique.
Durée : 1h31min.

Synopsis :
Un remake d'Appel Inconnu (El Desconocido).

Un homme d'affaires découvre qu'une bombe a été placée dans la voiture qu'il conduit par un assaillant inconnu. Ce dernier lui ordonne d'exécuter une série d'actions tout au long de la journée ou la bombe explosera... le tuant lui et sa famille.

Critique :

Petite bisserie modeste et old school avec Neeson impliqué,#Retribution démontre que la magie d'un thriller solide et rondement mené ne réside pas dans une accumulation d'effets de manches, mais bien dans une maîtrise rigoureuse d'un pitch accrocheur, verrouillé à la virgule près pic.twitter.com/g9zsKfSxWW
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 23, 2023

Depuis Taken, claque violente et frontale, complètement jouissive pour tout amateur de cinéma burné, Liam Neeson est devenu le nouveau cauchemar des Albanais, mais surtout le nouveau porte étendard des quinquagénaires un chouïa usés mais qui en ont encore dans le pantalon et dans le chargeur pour défourailler un max de méchants.
Un Charles Bronson des temps modernes, en plus expressif (quoique) et attachant, mais surtout en mille fois plus dangereux, même quand il n'a plus de flingue en main.

Squattant désormais nos salles obscures quasiment chaque année avec la même envie de liquider tout ce qui passe sur son chemin (et assez souvent avec son cinéaste chouchou Jaume Collet-Serra à la barre), c'est vers un versant nettement plus posé qu'il nous revient cette fois avec Retribution, du jadis jeune loup prodigue Nimród Antal (les énervés et old school Kontroll et Motel), remake US du film Appel Inconnu (El Desconocido) de Dani de la Torre avec le génial Luis Tosar, sorte de proto-Speed/Locke en charentaises, pas si éloigné au fond du 12 Rounds du finlandais fou Renny Harlin.

Le pitch y est peu ou proue le même, dans les grandes lignes, avec un homme d'affaires qui découvre qu'une bombe a été placé dans sa voiture, et que le seul moyen de s'en sortir indemne avec les siens, est de d'exécuter une série d'actions tout au long de la journée, qui laisseront poindre les quelques fantômes que le bonhomme cache soigneusement dans son placard.

Du cousu main à l'ancienne donc, qui ne déborde jamais de son cadre, mais c'est justement ce qui en fait pleinement sa force, Antal prouvant, comme avec Motel, que la magie d'un thriller solide et rondement mené ne réside pas dans une accumulation d'effets de manches (même s'il se perd lui aussi, dans un twist final faisandé qui entache gentiment sa vision), mais bien dans une maîtrise rigoureuse d'un pitch accrocheur verrouillé à la virgule près, et une dévotion entière à la notion de suspens pure.
Sobre et épuré (90min au compteur, pas un pet de gras supplémentaire), se laissant porter par une narration qui va constamment à l'essentiel, véritable journée en enfer pour un Neeson des grands jours (empathique même dans ses imperfections), Antal se permet même une mise en scène plutôt enlevée, utilisant le moindre recoin de son cadre majoritairement resserré, pour capter chaque plan accrocheur.

Rien de bien original donc comme dit plus haut, du pur divertissement old school à la fois modeste et solidement exécuté, mais il est assez rafraîchissant/plaisant de voir Neeson dans un rôle plus réfléchi et fouillé, tranchant avec l'image de flingueur invincible qui lui colle tant (et volontairement) à la peau depuis une petite quinzaine d'années maintenant.
Et force est d'admettre que comme pour le plus Eastwoodien Le Vétéran de Robert Lorenz, Retribution est l'un des meilleurs films du bonhomme depuis bien, bien longtemps.

Jonathan Chevrier