[CRITIQUE] : La Guerre des Rose

Réalisateur : Jay Roach
Acteur : Olivia Colman, Benedict Cumberbatch, Andy Samberg, Allison Janney, Kate McKinnon, Zoe Chao, Ncuti Gatwa, Jamie Demetriou,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Britannique, Américain.
Durée : 1h46min

Synopsis :
Ivy et Theo forment un couple parfait à qui tout réussit : des carrières couronnées de succès, un mariage épanoui, des enfants formidables... Mais sous les apparences de cette vie idéale, une tempête se prépare… Alors que la carrière de Theo s’écroule et que celle d’Ivy décolle, leurs ressentiments et leur rivalité jusque-là étouffés vont bientôt exploser.

Dans la catégorie des comédies cultes made in 80s, La Guerre des Roses de Danny DeVito, adapté du roman éponyme de Warren Adler, a une place toute particulière pour les spectateurs biberonnés au cinéma ricain, merveille de satire corrosive et jouissive façon attaque frontale et sans gants de la sacro-sainte institution du mariage, où un tandem Michael Douglas/Kathleen Turner campant un couplé de yuppies qui faisait grimper tranquillement mais sûrement la température comme la violence, au moment de leur difficile séparation.

Une pépite piquante et féroce, rien de moins

Difficile dès lors d'imaginer un nouveau remake/reboot à une heure où ils pullulent plus que de raison en salles et dans les salons, même si celui-ci était porté autant par un esprit imparfaitement britannique (parce que loin d'être expurgé de ses contours purement Hollywoodiens) que par une distribution aux petits oignons : Olivia Colman, Benedict Cumberbatch, Andy Samberg, Allison Janney, Kate McKinnon, Zoe Chao, Ncuti Gatwa et Jamie Demetriou.

Chapeauté par un Jay Roach qui n'a jamais véritablement brillé pour la maestria de sa caméra, mais qui a un C.V. plus qu'imposant pour mettre en scène les aternoiements - souvent - vulgaire de familles gentiment dysfonctionnelles, cette cuvée 2025 s'affirme tout autant comme une relecture anecdotique qu'une nouvelle adaptation un poil modernisée (l'inversion du rapport de force dans le couple... et c'est tout) du roman d'origine, même si elle joue sans doute un peu trop la carte de l'humour noir et de la causticité (quitte à un peu trop insister sur le suicide et le meurtre) dans sa destruction de la vie conjugale, ici plus volubile, romantique et moins hystérique que chez DeVito.

Au plus près d'un duo Ivy et Theo Rose (Colman et Cumberbatch, à leur meilleur et fort d'une alchimie incroyable) qui, même au cœur de leur thérapie de couple, sont incapables de la moindre gentillesse envers l'autre, ni même de renouer avec la passion de leurs débuts (un cocktail d'insatisfactions professionnelles et de ressentiments mal placés); deux figures fragiles aux actions particulièrement horribles (et qui ont pleinement consciences de leurs actes) mais avec qui il est pourtant difficile de ne pas s'identifier un minimum, même dans leurs pires travers.

Sympathique tango entre l'amour (sincère) et la haine dont les ruptures de tons ne sont jamais trop abrupte, La Guerre des Roses se fait une relecture moins transgressive et vacharde mais sensiblement plus sournoise, qui divertit gentiment même s'il manque un petit quelque chose dans la joie qu'il procure face à cette destruction maritale mutuelle, pour en faire une séance à la hauteur de son aîné.

Jonathan Chevrier