[CRITIQUE] : Les Petites victoires
Réalisateur : Mélanie Auffret
Acteurs : Julia Piaton, Michel Blanc, Lionel Abelanski, Marie Bunel,...
Distributeur : Zinc Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min
Synopsis :
Entre ses obligations de maire et son rôle d'institutrice au sein du petit village de Kerguen, les journées d’Alice sont déjà bien remplies. L’arrivée dans sa classe d’Emile, un sexagénaire au caractère explosif, enfin décidé à apprendre à lire et à écrire, va rendre son quotidien ingérable. Surtout qu’Alice, qui n'avait rien vu venir, va devoir aussi sauver son village et son école…
Critique :
Il y a presque quelque chose d'étranglement péjoratif, sans doute l'un de ces petits mystères chers à la langue de Molière, dans l'idée de catégoriser une production bien de chez nous comme une oeuvre de " territoires ", lorsqu'elle met sensiblement en avant et/où en valeur le paysage qu'elle prend pour cadre.
Un sentiment qui n'est même pas effleuré lorsque parle autant du cinéma britannique que celui de nos voisins espagnols, preuve s'il en est que l'on trouve toujours un moyen, profondément absurde évidemment, à déconsidérer plus que de raison un septième art hexagonal dont la mauvaise réputation - dans la presse comme sur les réseaux sociaux - est plus le fruit d'une méconnaissance (où plus simplement de la connerie, soyons crus mais honnêtes) que d'une réelle carence qualitative.
Pas si éloigné de la veine gentiment excentrique du tandem Delépine/Kervern, Mélanie Auffret avait déjà gentiment séduit son monde avec son attachant premier long-métrage, Roxane, où un Guillaume De Tonquédec des grands jours dégainait du Cyrano pour faire vibrer ses poules pondeuses au coeur d'une campagne bretonne certes sensiblement cinématographique mais surtout symptomatique d'un monde rurale et agricole ayant déjà dépassé le stade critique de l'agonie.
Toujours flanquée dans sa Bretagne natale, elle nous revient en ces dernières heures - on l'espère - de fraîcheur hivernale avec Les Petites Victoires, nouvelle proposition feel good et bienveillante qui louche un brin sur la comédie ruralo-sociale et consciente, où le producteur d'oeufs de De Tonquédec cède sa place à une figure toute aussi énergique et investie.
Soit Alice, petit bout de femme qui porte la double casquette d'institutrice et de maire du petit village breton de Kerguern, menacé de désertification comme bon nombres (trop) de campagnes sur notre territoire.
Littéralement au four et au moulin pour venir en aide et régler - au mieux - les soucis de ses administrés, elle s'échine à tout faire pour ne pas que son école ne ferme ses portes, alors qu'elle accueille dans le même temps un élève pas vraiment comme les autres : Émile, un sexagénaire bougon enfin décidé à apprendre à lire et à écrire...
Rompant continuellement la rudesse de ses situations réalistes par un humour tendre et savoureusement à tout épreuve, Mélanie Auffret fait de son second effort un petit bout d'humanité aussi sincère que ses intentions, dont l'émotion n'est jamais bradé sur l'autel du rire facile.
Comédie pittoresque et militante certes prévisible et furieusement familière mais au coeur gros comme ça dans sa volonté de célébrer une France délaissée par la mondialisation tout en traitant avec délicatesse de l'illettrisme; Les Petites Victoires sait aisément faire mouche autant par son écriture plus fine qu'elle n'y paraît, que par le charme lumineux de son tandem joliment investi et extrêmement attachant Julia Piaton/Michel Blanc.
De la bonne et touchante comédie douce-amère à la fois, tout simplement.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Julia Piaton, Michel Blanc, Lionel Abelanski, Marie Bunel,...
Distributeur : Zinc Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min
Synopsis :
Entre ses obligations de maire et son rôle d'institutrice au sein du petit village de Kerguen, les journées d’Alice sont déjà bien remplies. L’arrivée dans sa classe d’Emile, un sexagénaire au caractère explosif, enfin décidé à apprendre à lire et à écrire, va rendre son quotidien ingérable. Surtout qu’Alice, qui n'avait rien vu venir, va devoir aussi sauver son village et son école…
Critique :
Comédie pittoresque et militante certes férocement familière mais touchante dans sa volonté de célébrer une France délaissée par la mondialisation, #LesPetitesVictoires fait mouche autant par son écriture plus fine qu'elle n'y paraît, que via son joli tandem joliment Piaton/Blanc pic.twitter.com/v47dwGE0eF
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 2, 2023
Il y a presque quelque chose d'étranglement péjoratif, sans doute l'un de ces petits mystères chers à la langue de Molière, dans l'idée de catégoriser une production bien de chez nous comme une oeuvre de " territoires ", lorsqu'elle met sensiblement en avant et/où en valeur le paysage qu'elle prend pour cadre.
Un sentiment qui n'est même pas effleuré lorsque parle autant du cinéma britannique que celui de nos voisins espagnols, preuve s'il en est que l'on trouve toujours un moyen, profondément absurde évidemment, à déconsidérer plus que de raison un septième art hexagonal dont la mauvaise réputation - dans la presse comme sur les réseaux sociaux - est plus le fruit d'une méconnaissance (où plus simplement de la connerie, soyons crus mais honnêtes) que d'une réelle carence qualitative.
Pas si éloigné de la veine gentiment excentrique du tandem Delépine/Kervern, Mélanie Auffret avait déjà gentiment séduit son monde avec son attachant premier long-métrage, Roxane, où un Guillaume De Tonquédec des grands jours dégainait du Cyrano pour faire vibrer ses poules pondeuses au coeur d'une campagne bretonne certes sensiblement cinématographique mais surtout symptomatique d'un monde rurale et agricole ayant déjà dépassé le stade critique de l'agonie.
Copyright ADNP - Zinc - France 3 Cinéma - Photo Stéphanie Branchu |
Toujours flanquée dans sa Bretagne natale, elle nous revient en ces dernières heures - on l'espère - de fraîcheur hivernale avec Les Petites Victoires, nouvelle proposition feel good et bienveillante qui louche un brin sur la comédie ruralo-sociale et consciente, où le producteur d'oeufs de De Tonquédec cède sa place à une figure toute aussi énergique et investie.
Soit Alice, petit bout de femme qui porte la double casquette d'institutrice et de maire du petit village breton de Kerguern, menacé de désertification comme bon nombres (trop) de campagnes sur notre territoire.
Littéralement au four et au moulin pour venir en aide et régler - au mieux - les soucis de ses administrés, elle s'échine à tout faire pour ne pas que son école ne ferme ses portes, alors qu'elle accueille dans le même temps un élève pas vraiment comme les autres : Émile, un sexagénaire bougon enfin décidé à apprendre à lire et à écrire...
Rompant continuellement la rudesse de ses situations réalistes par un humour tendre et savoureusement à tout épreuve, Mélanie Auffret fait de son second effort un petit bout d'humanité aussi sincère que ses intentions, dont l'émotion n'est jamais bradé sur l'autel du rire facile.
Comédie pittoresque et militante certes prévisible et furieusement familière mais au coeur gros comme ça dans sa volonté de célébrer une France délaissée par la mondialisation tout en traitant avec délicatesse de l'illettrisme; Les Petites Victoires sait aisément faire mouche autant par son écriture plus fine qu'elle n'y paraît, que par le charme lumineux de son tandem joliment investi et extrêmement attachant Julia Piaton/Michel Blanc.
De la bonne et touchante comédie douce-amère à la fois, tout simplement.
Jonathan Chevrier